Quand on ne va plus à l'opéra, c'est l’opéra qui vient à soi !

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Cet article est régulièrement is à jour (dernière mise à jour : 4 avril 2020)

On l’évoquait récemment, dans l’optique de ralentir la propagation de l’épidémie de coronavirus COVID-19 qui sévit actuellement en Europe et au-delà, de nombreuses maisons d’opéra sont aujourd’hui contraintes de garder portes closes pour les quelques prochaines semaines.

En plus des évidentes conséquences économiques, c’est manifestement aussi un regret pour les amateurs d’art lyrique et les artistes. Mais aujourd’hui grâce aux nouvelles technologies, quand on ne peut plus se rendre à l’opéra, c’est parfois l’opéra qui vient au public. Plusieurs maisons d’opéra profitent des circonstances pour retransmettre leurs productions présentes ou passées sur leur plateforme de diffusion en ligne.

Sur les réseaux sociaux, Dominique Meyer (encore à la tête de l’Opéra de Vienne en attendant de prendre la direction de la Scala de Milan) annonce que le Wiener Staatsoper « diffusera chaque soir gratuitement un spectacle issu de ses archives audiovisuelles » sur la plateforme live de l'établissement viennois (notamment les productions passées qui devaient être reprises au cours des prochaines semaines). Et de poursuivre : « Les plus grands artistes, le Staatsopernorchester, les chœurs, les danseurs du Staatsballett et l’ensemble du personnel du Staatsoper souhaitent envoyer ce message d’amitié aux amoureux de l’opéra et du ballet du monde entier ».
Dès demain dimanche 15 mars à partir de 17h, on pourra ainsi visionner la captation de L’Or du Rhin donnée à Vienne en 2016, avec Tomasz Konieczny dans la mise en scène de Sven-Eric Bechtolf. Le lendemain, la plateforme enchaine avec le Falstaff donné en janvier de l’année dernière (mis en scène par David McVicar, avec Carlos Álvarez dans le rôle-titre) ; mardi, ce sera au tour de Tri Sestri, de Péter Eötvös qui dirigeait lui-même la production réunissant sur scène Aida Garifullina, Margarita Gritskova et Ilseyar Khayrullova dans les trois rôles principaux... La plateforme live de l’Opéra de Vienne détaille par ici son programme de retransmissions.

Et la maison viennoise est déjà imitée par quelques autres. Outre-Atlantique, le Metropolitan Opera de New York organise également une série de diffusions à partir du lundi 16 mars via son service Live in HD (sur le site de l'opéra): quotidiennement tout au long de la semaine, l’établissement proposera d’abord Carmen avec Elina Garanca et Roberto Alagna, sous la direction Yannick Nézet-Séguin (on rendait compte de la production) ; puis mardi, La Bohème avec Angela Gheorghiu et Ramón Vargas ; mercredi suivra avec Le Trouvère avec Anna Netrebko ; jeudi permettra de revoir La Traviata avec Diana Damrau et Juan Diego Flórez ; vendredi sera dédié à l’emblématique La Fille du Régiment avec Natalie Dessay et de nouveau Juan Diego Flórez ; on enchainera samedi 21 avec la Lucia di Lammermoor qui réunissait Anna Netrebko et Piotr Beczała ; alors que dimanche, le Met diffusera Eugene Onegin confié à la baguette de Valery Gergiev avec Renée Fleming, Ramón Vargas, et Dmitri Hvorostovsky...

Citons également par exemple l’Opéra d’Etat de Bavière qui propose la diffusion de sa production emblématique du Trouvère de Verdi (créée en 2013), avec Jonas Kaufmann et Anja Harteros, mis en scène par Olivier Py. La production est disponible jusqu’au 28 mars prochain à cette adresse.

Même initiative de la part de la Fenice, qui souscrit à la campagne du gouvernement italien enjoignant la population à « rester à la maison ». Plusieurs des productions de la maison vénitienne sont donc retransmises sur YouTube. En plus de quelques concerts, on y trouve d’ores et déjà le Don Carlo mis en scène par Robert Carsen avec Piero Pretti, Alex Esposito et Maria Agresta, donné en novembre dernier (on en rendait compte, en allemand) ou encore Dorilla in Tempe, de Vivaldi, dirigé par Diego Fasolis. Et le catalogue d’œuvres a manifestement vocation à s’étoffer. Le Teatro Communale Bologna fait de même et propose quelques production depuis la page d'accueil de son site

Si la démarche n’est pas évidemment totalement innocente (elle permet au public habitué à fréquenter les salles de spectacle de (re)découvrir aussi les offres de diffusions en ligne), on peut sans doute saluer l’initiative qui contribuera à aider les amateurs d’arts lyriques (et les autres) à passer cette période difficile.

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Liste des retransmissions (mise à jour le 4 avril) :

Opéra National de Paris

L'Opéra de Paris met en ligne plusieurs de ses spectacles sur son site, dont : 
 - Les Indes Galantes jusqu'au 9 octobre. La production avait fait couler beaucoup d'encre et diviser en mêlant l'oeuvre de Rameau et danses contemporaines populaires imaginées par Bintou Dembélé. Sous la direction de Leonardo García Alarcón, le plateau réunissait une distribution de jeunes talents français qu'on ne présente plus : Florian Sempey, Sabine Devieilhe, Julie Fuchs, Alexandre Duhamel, Jodie Devos,... (lire notre chronique)

Opéra Comique

 - L'Inondation, dans la nouvelle production donnée en 2019, mise en scène par Joël Pommerat, avec notamment Chloé Briot, Enguerrand de Hys ou encore Vincent Le Texier (lire notre chronique)
 - Le Macbeth underworld également proposé par le Théâtre Royal de la Monnaie où la production a été donnée (voir plus bas)
 - Kein Licht, oeuvre créée en 2017 dans ces murs et qui avait valu le prix Fedora à la maison parisienne
 - Et in arcadia ego, qui avait divisé les spectateurs en 2018 avec Léa Desandre (lire notre chronique). La vidéo semble toutefois ne pas fonctionner actuellement
 - A partir du 1er avril, l'Opéra Comique mettra également à disposition de ses spectateurs Ercole Amante, Miranda (lire norte chronique), Alcione (lire notre chronique) et Les Fêtes vénitiennes (lire notre chronique)
La maison indique également de bien suivre ses réseaux sociaux afin de connaître les plannings de diffusion, y compris pour des spectacles familles, avec
Le Mystère de l'écureuil bleu  
La Princesse Légère 
Le Comte Ory qui nous avait enchanté en 2017 avec Gaëlle Arquez et Julie Fuchs 
La Nonne sanglante (lire notre chronique)
Le Timbre d’argent, la nouvelle production de 2018 d'Orphée et Eurydice qui nous avait alors enchanté avec Marianne Crebassa sous la baguette de Raphaël Pichon,
La Manon d'Olivier Py (lire notre chronique), et bien d'autres surprises dont un opéraoké à partir du 1er avril.
Plus d'informations sur le site de l'opéra.

Opéra de Lyon

 - Tosca, enregistrée à Aix-en-Provence, jusqu'au 10 juillet. La mise en scène avait dès le début beaucoup fait parler d'elle, mais rien ne vaut de juger par soi-même. Il s'agit de plus de la version aixoise, donc avec Angel Blue, qui avait conquis public et critiques, et Joseph Calleja (lire nos chroniques sur Aix-en-Provence et l'Opéra de Lyon)
 - L'Enchanteresse, via le site de France Musique, ce qui permettra d'entendre la superbe Elena Guseva qui nous avait enchanté à l'époque (lire notre chronique), 
 - Ernani, enregistré au TCE et via la site de France Musique (lire notre chronique)
 - Barbe-Bleue d'Offenbach, disponible jusqu'au 17 avril dans la mise en scène de Laurent Pelly créée en 2019 pour la fin de saison avec Yann Beuron dans le rôle-titre (lire notre chronique)

Royal Opera House de Londres

La Royal Opera House met toujours en ligne de nombreuses vidéos sur sa chaîne YouTube, qui restent toutefois majoritairement des ballets, des documentaires, des interviews, ou encore des masterclasses.

Opéra de Zürich

- I Capuleti e i Montecchi, disponible du 17 avril au 19 avril, avec Joyce DiDonato et Olga Kulchynska dans la mise en scène de Christof Loy (lire notre chronique anglaise)
 - Nabucco, disponible du 1er mai au 3 mai dans la mise en scène de l'habitué des lieux Andreas Homoki, avec Veronica Simeoni et Benjamin Bernheim dans les rôles de Fenena et Ismaele (lire notre chronique)
 - Wozzeck, disponible du 15 mai au 17 mai, où l'on assistait aux débuts de Christian Gerhaher dans le rôle-titre
 - Werther, disponible du 21 mai au 24 mai qui a permi à Anna Stéphany de faire ses premiers pas dans la rôle de Charlotte face au Werther de Juan Diego Flórez, dans la mise en scène de Tatjana Gürbaca (que nous avons vue à l'OnR en 2018).
 - Rigoletto, disponible du 30 mai au 1er juin

Bayerische Staatsoper de Munich

Pendant la fermeture de sa salle, l'Opéra d'Etat de Bavière donne successivement plusieurs de ses productions. Notons par exemple :

- Parsifal (enregistré en juillet 2018, lire notre chronique) dans la mise en scène de Pierre Audi et dirigée par Kirill Petrenko, avec notamment Jonas Kaufmann dans le rôle-titre, et Nina Stemme, René Pape ou encore Christian Gerhaher ;

Opéra de Berlin

 - La Fiancée du tsar, disponible jusqu'au 31 mars
 - Le Chevalier à la rose, disponible jusqu'au 19 juin

Gran Teatre del Liceu de Barcelone

- Turandot, disponible jusqu'au 14 octobre sur Arte (lire notre chronique anglaise)
- L'Enigma di Lea, opéra créé en février 2019 dans une mise en scène signée par Carme Portaceli  (lire notre chronique anglaise)
- Rigoletto, dans la production de 2016-2017, capté avec Carlos Álvarez dans le rôle-titre (lire notre chronique anglaise)
- La Cenerentola, de 2009-2010, avec Anna Tobella dans le rôle d'Angelina
Un ballo in maschera, de 2017, dans la mise en scène de Vincent Boussard, avec Piotr Beczala (lire notre chronique anglaise)
- Macbeth, de 2016, dans la mise en scène de Christof Loy, avec Ludovic Tézier et Martina Serafin en couple Macbeth (lire notre chronique anglaise)
Seront également bientôt disponibles sur le site La Gioconda (lire notre chronique anglaise), L'Italienne à Alger (2018-2019, avec Varduhi Abrahamyan et Luca Pisaroni), et Les Capulets et les Montaigus (2015-2016, avec Joyce DiDonato et Patrizia Ciofi).

Théâtre Royal de la Monnaie

Le Théâtre Royal de la Monnaie a mis en ligne sept de ses productions, disponibles jusqu'au 19 avril :
 - Aida
 - Lucio Silla (mis en scène par Tobias Kratzer)
 - La Gioconda (imaginée par Olivier Py en 2019 avec Béatrice Uria Monzon et Martina Serafin qui se partageaient le rôle-titre)
 - Frankenstein, dont la création mondiale date de 2019, une oeuvre dont l'innovation se retrouve "sur le plateau, tant dans le livret très juste de Júlia Canosa que dans la mise en scène consistante d’Àlex Ollé" selon les termes de notre chroniqueur
 - Tristan et Yseult (production créée en 2019), "l'hymne épique de Wagner à l'amour et la mort dans une expérience épurée concoctée par Ralf Pleger et Alexander Polzin laissant à Alain Altinoglu l'opportunité de faire résonner la dimension cosmique de la partition" d'après la description du site
 - Le Conte du Tsar Saltane, production créée en 2019 et nommée dans la catégorie « Best New Production » aux International Opera Awards 2020. Nous avions été pleinement séduit (lire notre chronique)
 - Macbeth underworld, dont la première mondiale a résonné dans ces murs en septembre 2019, et que l'Opéra Comique (qui est en coproduction) devait justement reprendre en ce moment dans la mise en scène de Thomas Jolly (lire notre chronique). Certainement est-ce pour cela que cette vidéo est disponible non pas jusqu'au 19 avril mais jusqu'à la fin du mois d'avril

Opéra de Rennes

 - Carmen, mise en scène par Nicola Berloffa en 2017, proposée sur grand écran à l'époque, avec une impressionnant Julie Robard-Gendre dans le rôle-titre (lire notre chronique).
 - La Cenerrentola, proposée également sur écran en 2015 dans la mise en scène de Jérôme Savary que nous avons vue à Tours. La vidéo sera mise en ligne à partir du 2 avril.
 - Don Giovanni, donné en 2009 et mis en scène par Achim Freyer, sera accessible à partir du 9 avril.
 - La Traviata, mis en scène par Jean-Romain Vesperini en 2013, proposé à partir du 16 avril.
 - Le Vaisseau fantôme, imaginé par les sœurs Blankenship en 2019, en collabrotaion avec Angers-Nantes Opéra où nous y avons assisté. Il faudra toutefois attendre le 23 avril pour que la vidéo soit mise en ligne.

Opéra de Bordeaux

 - Le Gala exceptionnel donné le 11 mars dernier sera diffusé ce soir, 31 mars, sur la page Facebook de l'opéra. Il s'agit d'une diffusion unique, sans possibilité de replay (lire notre chronique)

Festival d'Aix-en-Provence

Outre la Tosca citée plus haut en coproduction avec l'Opéra de Lyon, le festival propose de regarder :
 - le Requiem de Mozart mis en scène par Roméo Castellucci et dirigé par Raphaël Pichon en 2019 (lire notre chronique). La vidéo est disponible jusqu'au 9 avril.
 - Ariane à Naxos, disponible jusqu'au 7 janvier 2022, mise en scène par Katie Mitchell en 2018 avec notamment Lise Davidsen et Sabine Devieilhe (lire notre chronique).
 - The Rake's progress, disponible jusqu'au 10 juillet, datant de 2017. Simon McBurney signait alors la mise en scène (lire notre chronique)
 - Don Giovanni, dans la mise en scène théâtrale de Jean-François Sivadier créée en 2017 avec Philippe Sly, Nahuel Di Pierro et Julie Fuchs (lire notre chronique). La production a d'ailleurs été reprise à Nancy la même année (lire notre chronique)
 - Le Songe d'une Nuit d'été, mis en scène par Robert Carsen en 2015, est disponible jusqu'au 30 avril

L'Opéra royal de Wallonie-Liège

 - Don Carlos, imaginé par Stefano Mazzonis di Pralafera cette année, avec Gregory Kunde dans le rôle-titre, Ildebrando D'Arcangelo en Philippe II et Kate Aldrich en Eboli (lire notre chronique)
 - Madama Butterfly jusqu'au 25 septembre, également mise en scène par Stefano Mazzonis di Pralafera en 2019, avec Svetlana Aksenova dans le rôle de l'héroïne, sous la baguette de Speranza Scappucci (lire notre chronique). 
 - La Clémence de Titus, signée par Cécile Roussat et Julien Lubek en 2019, quelque peu déroutante, avec notamment Patrizia Ciofi en Vitellia (lire notre chronique). Disponible jusqu'au 22 mai.
 - la luxieuse Anna Bolena, à nouveau de Stefano Mazzonis di Pralafera, captée avec Olga Peretyatko dans le rôle-titre en 2019 (lire notre chronique), après que la production ait été créée à Lausanne deux mois plus tôt. La vidéo est visible jusqu'au 17 avril.

Théâtre du Châtelet

 - La Belle Hélène, dirigée par Lorenzo Viotti et mise en scène par Pierrick Sorin et Giorgio Barberio Soretti en 2015 avec Gaëlle Arquez, absolument délicieuse dans le rôle-titre (lire notre chronique)

L'Opéra des Flandres

 - La Juive, mise en scène par Peter Konwitschny que nous avions vu à Strasbourg en 2017 (lire notre chronique) ainsi qu'ici-même lors de sa reprise en 2019 (lire notre chronique)
 - Parsifal, avec Tanja Ariane Baumgartner dans la production imaginée par Tatjana Gürbaca et que nous avons vue en 2018
 - Rusalka, dans la mise en scène chorégraphiée d'Alan Lucien Øyen, avec Pumeza Matshikiza qui délivre un chant puissant dans le rôle-titre (lire notre chronique)

L'Opéra de Stockholm

La maison propose de nombreuses vidéos sur son site (concert, "histoires courtes", "la vie à l'opéra", "ballet"...), dont :
 - La Walkyrie en version de concert avec la Brünnhilde d'Irene Theorin

L'Opéra de Dijon

La maison, ses ensembles et artistes en résidence proposent tous les samedis soirs à 20h, la diffusion sur son site internet d’une des productions lyriques marquantes de ces dernières années :
 - Simon Boccanegra le 4 avril
 - L'Orfeo de Monteverdi le 11 avril
 - El Prometeo d’Antonio Draghi le 18 avril, donné en 2018 dans la mise en scène de Gustavo Tambascio et sous la direction de Leonardo García Alarcón
 - La Finta Pazza de Sacrati le 25 avril, proposée en 2019 dans la mise en scène de Jean-Yves Ruf, à nouveau sous la baguette de Leonardo García Alarcón (lire notre chronique)
 - Les Boréades de Rameau le 2 mai imaginés par Barrie Kosky en 2019, avec Mathias Vidal et Hélène Guilmette sous la baguette d'Emmanuelle Haïm (lire notre chronique)
 - Les Châtiments de Brice Pauset le 9 mai, création mondiale donnée cette année dans une mise en scène de David Lescot et dirigée par Emilio Pomarico (lire notre chronique)

Le Théâtre des Champs-Elysées

Après Dialogues des Carmélites disponibles du 7 au 16 février, la scène parisienne propose à partir de ce soir de voir ou revoir Le Barbier de Séville imaginé par Laurent Pelly, capté en décembre 2017 avec le Figaro de Florian Sempey. La vidéo restera en ligne jusqu'au 10 avril au soir.

Festival de Pâques de Salzbourg

Du 4 au 16 avril, faute de pouvoir accueillir le public dans le cadre de son édition 2020, le Festival de Pâques de Salzbourg diffuse en ligne gratuitement les productions emblématiques de ses éditions 2013 à 2017, à raison d'une tous les deux jours. On détaille la programmation et les horaires par ici

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