Le Trouvère - Il Trovatore

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Informations générales

  • Compositeur:Giuseppe Verdi
  • Librettiste:Salvatore Cammarano
  • Date de création:1853
  • Lieu de création:Italie
  • Nombre d'acte:4
  • Langue originale:Italien
  • Maison d'opéra de la production originale:Teatro Apollo
  • Orchestration originale:2fl,2ob,2cl,2fg,4cors,2tp,3tbn,1tbn bass,timb, percu, Strings
  • Editeurs:Ricordi

Description de l'Œuvre

Description Acte 1 - Le duelActe 2 - La gitaneActe 3 - Le fils de la gitaneActe 4 - Le supplice

La première du Trouvère donna lieu à un triomphe historique. Une journaliste de l’époque raconte que, durant toute une journée, les rues de Rome ont retenti du nom de Verdi salué comme le « plus grand compositeur que l’Italie ait jamais connu ». C’est le début d’une extraordinaire carrière pour cet opéra rattaché à ce qu’on appelle la « trilogie populaire », où il figure entre Rigoletto (1851) et La Traviata créée cette même année 1853. Le livret est une adaptation d’un drame très en vogue, El Trovador, dont l’auteur espagnol, Gutiérrez, est un épigone de Victor Hugo. L’histoire a souvent été jugée d’une totale invraisemblance. A tel point que pour ridiculiser les excès du théâtre lyrique, les Marx BrothersutiliserontLe Trouvère dans leur célèbre film, Une nuit à l’Opéra. Visconti le cite également dans Senso mais cette fois c’estpour évoquer la fougue d’une Italie généreuse et combattive. Verdi croyait au potentiel dramatique de cette intrigue digne d’un roman de cape et d’épée où s’affrontent des personnages hors du commun animés par des passions exacerbées. Il puise une inspiration nouvelle dans les conflits amoureux et familiaux qui les déchirent, faisant éclater le « bel canto » traditionnel pour mettre l’accent sur l’expressivité et la tension à l’œuvre dans les rapports entre les personnages.Arturo Toscanini à qui l’on demandait de monter l’ouvrage, fit cette réponse lapidaire et définitive : « Donnez-moi les quatre plus belles voix du monde ». La richesse mélodique des airs et leur ardente virtuosité nécessitent des interprètes exceptionnels. L’œuvre marque en effet la naissance du soprano et surtout du ténor « lirico spinto », des voix à la projection puissante, capables de traverser le feu de l’orchestre et d’exprimer des sentiments extrêmes. Le Trouvère, œuvre d’une fulgurance inédite, se déroule dans une de ces nuits échevelées et mystérieuses, chères au romantisme.Dans la confusion née de l’obscurité brille le feu du bûcher comme alimenté par l’obsession de la vengeance.  Tragédie à la fois nocturne et flamboyante où le destin se joue des hommes pour mieux assouvir leurs désirs vengeurs, Le Trouvère est un des meilleurs exemples de l’opéra romantique.

Résumé

Le comte De Luna est épris de Leonora, dame d’honneur de la princesse d’Aragon. Il voudrait se débarrasser de son rival, un mystérieux trouvère (c’est-à-dire un chanteur ambulant) qui égrène des sérénades sous les fenêtres de Leonora dont il a su conquérir le cœur.  Le comte ne sait pas que celui qui suscite sa jalousie, Manrico, est en réalité son propre frère jadis enlevé par une bohémienne et que tous croient mort. Azucena, la fille de cette bohémienne brûlée pour sorcellerie, a recueilli et élevé Manrico comme son fils. Elle seule connaît le lien de parenté qui unit les deux hommes. Toujours animée par le désir de venger sa mère injustement condamnée par le père des deux frères, elle ne révèlera la vérité qu’au moment ultime où le comte De Luna fait conduire Manrico au supplice. Azucena triomphe : elle a vengé sa mère en laissant le comte assassiner son frère.

Acte 1 - Le duel

Ferrando, capitaine de la garde du comte De Luna raconte à ses hommes dans quelles terribles circonstances est mort le frère de son maître alors qu’ils étaient enfants (« Di due figli vivea »). L’un des frères a été enlevé et probablement jeté dans un bûcher par une bohémienne dont la mère avait été condamnée pour sorcellerie par le père des deux garçons. Leonora, dame d’honneur de la princesse d’Aragon, aime un mystérieux trouvère qui vient sous ses fenêtres la nuit pour lui chanter son amour (« Tacea la note placida »). Le comte di Luna passionnément amoureux de Leonora, surprend les deux amants (« Deserto sulla Terra »). Leonora, abusée par l’obscurité croit étreindre le trouvère, Manrico, alors qu’elle s’est jetée dans les bras du comte. Fou de jalousie, il reconnaît de surcroit un ennemi politique dans ce rival détesté. Les deux hommes se battent en duel, malgré les supplications de Leonora (« Di geloso amor sprezzato »).

Acte 2 - La gitane

Dans un camp de Bohémiens très animé (« Vedi ! le  fosche nocturne »), la mère de Manrico, la gitane Azucena, est hantée par une vision d’horreur. Elle revoit le bûcher où fut jetée sa propre mère (« Stride la vampa »). En suppliant son fils de la venger, elle lui raconte comment elle a volé l’enfant du vieux comte De Luna, responsable de la condamnation de sa mère. Elle voulait jeter cet enfant dans le feu mais, par méprise, elle y a jeté son propre fils (« Condotta ell’era in ceppi ») ! Manrico commence à douter qu’elle soit bien sa mère, mais Azucena feint la confusion pour rassurer Manrico sur son amour maternel indéfectible. L’aide de camp de Manrico l’informe que Leonora, le croyant mort, va entrer dans les ordres. Manrico court l’en empêcher. Il rencontre le comte De Luna venu lui aussi s’opposer au projet de celle qu’il aime plus que jamais. Manrico parvient à s’enfuir avec Leonora, laissant le comte en proie à la plus véhémente fureur.

Acte 3 - Le fils de la gitane

Les troupes du comte De Luna assiègent Castellor où Manrico a trouvé refuge avec Leonora (« Squilli, echeggi la tromba guerriera »). Azucena est faite prisonnière alors qu’elle rôdait aux abords du camp à la recherche de Manrico. Le comte comprend qu’il a capturé la mère de son ennemi et que c’est elle qui a assassiné son frère autrefois (« Tua prole, o turpa Zingara »). Il ordonne qu’elle soit brûlée. Dans la forteresse assiégée, Manrico et Leonora sont sur le point de s’unir quand on leur annonce la capture d’Azucena. Manrico laisse Leonora pour voler au secours de sa mère avec ses hommes (« Di quella pira »).

Acte 4 - Le supplice

Manrico a échoué dans sa tentative pour libérer sa mère. Tous deux sont maintenant prisonniers du comte (« Sull’orrida torre »). Leonora jure de tout faire pour sauver Manrico. Elle propose au comte de s’offrir à lui en échange de la vie du trouvère (« Fra te che parli ? »), mais elle absorbe secrètement un poison contenu dans sa bague (« Vivrà ! Contende il giubilo »). De Luna croit enfin triompher. Leonora va trouver Manrico dans son cachot pour le supplier de fuir. Il devine quel marché elle vient de conclure avec le comte et il la maudit en croyant qu’elle a définitivement trahi son amour. Il comprend trop tard son sacrifice. Quand De Luna arrive, Leonora meurt empoisonnée dans les bras de Manrico. Le comte, trompé dans ses espérances amoureuses, ordonne la mise à mort de Manrico. Azucena révèle enfin la véritable identité de celui qu’elle disait être son fils : le comte De Luna vient de tuer son propre frère en la personne du trouvère, Manrico. Azucena  a vengé la mort de sa mère.

Pour aller plus loin

Comment aborder cet opéra magnifique, si connu et tant commenté, dont un des paradoxes est de constituer pour une partie du public, l’exemple parfait du livret compliqué, surchargé de personnages exaltés et de péripéties invraisemblables ? Quels fils conducteurs peuvent nous guider dans ce labyrinthe entre passé et présent, où s’affrontent l’amour contrarié et la haine farouche ? Où les héros sont hantés par les souffrances du supplice et les fureurs de la vengeance ? Le chef d’orchestre Arturo Toscanini [...] fit cette réponse lapidaire et définitive : « Donnez-moi les quatre plus belles voix du monde ». Lire la suite...

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