Luciano Pavarotti, une voix, « la » voix

Xl_pavarotti_une-voix-la-voix © DR

Si pour beaucoup, Luciano Pavarotti reste l’une des « superstars » de l’opéra, les amateurs d’art lyrique se souviennent aussi de son sourire, de sa générosité (sur scène autant que dans la vie), mais aussi et surtout de sa voix – sans doute l’une des plus grandes voix lyriques du XXème siècle. Luciano Pavarotti succombait le 6 septembre 2007 à un cancer du pancréas et alors qu’on commémore aujourd’hui les dix ans de sa disparition, nous nous souvenons de son impressionnante carrière.

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De quel superlatif n’a-t-on pas usé à propos du ténor le plus populaire du XXème siècle ? « Tout est dit, et l’on vient trop tard » disait La Bruyère… Luciano Pavarotti semble incarner pour jamais le chanteur d’opéra tel que l’imagine et le désire le grand public. Il possède une voix merveilleuse au rayonnement solaire dont le timbre, d’une éblouissante clarté, est immédiatement reconnaissable. Son phrasé est d’une élégance parfaite et ses aigus d’une aisance stupéfiante. Il ajoute à ces qualités une présence physique qui en impose. Il se produit sur les scènes lyriques les plus prestigieuses sous la direction de chefs d’orchestre de légende. Il n’hésite pas à participer à de gigantesques concerts en plein air retransmis par les télévisions du monde entier. Il se fait connaître du plus grand nombre par une initiative qui prend les dimensions d’un phénomène de société : à Rome, le 7 juillet 1990, aux Thermes de Caracalla, à la veille de la Coupe du Monde de Football, est lancé le fameux concert des « Trois Ténors », formule qu’il invente avec son ami Placido Domingo pour relancer la carrière d’un autre ami, José Carreras, atteint par une leucémie qui va briser sa carrière. Pavarotti se signale plus d’une fois par sa générosité en servant des causes humanitaires : les bénéfices de ses célèbres « Pavarotti and friends » sont reversés à des associations caritatives. Son éclectisme et sa curiosité le conduisent vers des artistes de variété, de jazz ou de rock qui s’appellent Sting, Bono, Elton John ou Céline Dion. Il côtoie les grands de ce monde et fait la une des médias en se remariant. Hors des « maisons closes » que sont pour beaucoup les maisons d’opéra, Luciano Pavarotti met l’art du chant à la portée du plus grand nombre et donne ses lettres de noblesse à une vulgarisation toujours exigeante. Inscrire à jamais son nom au firmament de l’histoire du théâtre lyrique et faire du « Nessun dorma » de Turandot un « tube » incontournable, n’est-ce pas encore le rêve secret des plus grands ténors d’aujourd’hui ?

Une gloire planétaire

Le 6 septembre 2007, à la veille de son soixante-douzième anniversaire, Luciano Pavarotti succombe au cancer du pancréas contre lequel il se bat courageusement depuis plus d’un an. Cela fait plusieurs mois que ses admiratrices et admirateurs guettent avec angoisse les bulletins de santé qui les font passer de l’espoir à la résignation.


Luciano Pavarotti ; © DR

Le monde entier connaît le nom de Pavarotti, une « superstar » dont la disparition fait la une de tous les plus grands journaux. Le Premier ministre italien Romano Prodi et le Secrétaire Général des Nations Unies Kofi Annan assisteront à ses obsèques retransmises en direct sur CNN depuis la cathédrale de Modène, sa ville natale. Sur les écrans ou les affiches, chacun avait aperçu au moins une fois cette impressionnante silhouette de géant agitant un curieux mouchoir blanc. Que dissimulait son habituel sourire aussi éclatant et rayonnant que sa voix qui faisait chavirer et s’extasier le public ? Au milieu des acclamations et des hommages songeait-il encore à tout le chemin qu’il avait parcouru depuis ses débuts en 1961 dans sa ville natale de Modène ?
Il triomphait alors pour la première fois dans La Bohème de Puccini en chantant ce qui allait devenir un de ses rôles fétiches, celui du jeune poète sentimental, Rodolfo. Luciano aime les personnages simples et spontanés qui passent de la joie à la douleur sans chercher à creuser le doute ou la blessure secrète qui serait en eux. Il le confiera  sans détour dans une interview : « Je n’ai jamais eu de mal à me glisser dans la peau des personnages gentils. Comme je souris souvent, il m’est en revanche plus difficile d’être crédible dans les emplois dramatiques ». La carrière et la vie de Luciano Pavarotti ne sont pas celles d’un artiste au destin malheureux comme les aime le grand public mais elles nous enseignent que, quel que soit le don que l’on a reçu, il faut travailler et construire sa carrière avec prudence. Car il n’y a rien de sensationnel, de dramatique ou de mystérieux dans l’existence de cet artiste dont le charisme et le génie résident tout entier dans sa voix exceptionnelle, et dans ce qu’il a su en faire.

Sous le paisible soleil de Modène

Luciano Pavarotti est né le 12 octobre 1935 au cœur de l’Emilie-Romagne, à Modène. Il grandit au sein d’une famille d’origine modeste : Fernando, son père, est boulanger et sa mère, Adèle, est employée à la manufacture de tabac – comme une certaine Carmen… Le destin qui fait bien les choses veut que la jeune mère décide de confier son bébé à une nourrice allaitant déjà une petite fille prénommée Mirella. 


Luciano Pavarotti et Mirella Freni ; © DR

C’est ainsi que Mirella Freni sera la « sœur de lait » de Luciano Pavarotti avant de devenir des années plus tard sa partenaire privilégiée sur les plus grandes scènes du monde ! Les deux enfants continueront de grandir ensemble et la célèbre soprano a souvent confié que, tout en ayant quelques mois de plus que lui, elle considérait Luciano comme son grand frère, son « fratellone ».

A l’abri des excès du régime fasciste alors en pleine expansion, Luciano connaît une enfance paisible auprès de parents aimants et d’une grand-mère chaleureuse et attentionnée à laquelle il restera toujours très attaché. En 1940 naît une petite sœur, Gabriella. La famille traverse sans drame la période fasciste puis la guerre. Une des grandes joies des Pavarotti est de chanter pour le plaisir et d’écouter des disques du grand Caruso, de Beniamino Gigli, ou encore d’Aureliano Pertile, surnommé le « ténor de Toscanini ». Fernando possède une assez belle voix de ténor et il a même envisagé de faire une carrière lyrique : il encourage donc son fils à répéter les grands airs d’opéra qu’il écoute à longueur de journée sur le tourne-disque qui trône dans leur petit appartement. La légende familiale veut qu’à six ans, Luciano chante déjà « la donna è mobile » en s’accompagnant à la mandoline. Fernando décide alors d’inscrire son fils à la chorale de l’église San Geminiano où il est lui-même choriste : le jeune garçon possède une jolie voix d’alto et une excellente oreille, ce qui constitue déjà un bon début.


Beniamino Gigli ; © DR

En 1947, Luciano entend pour la première fois sur scène un de ces grands chanteurs qu’il admire tant, Beniamino Gigli (1890-1957), venu à Modène chanter Lucia di Lammermoor de Donizetti. Et Luciano a la chance de pouvoir l’approcher pour échanger quelques mots avec lui ! Gigli se signale par la beauté de son timbre et sa grande proximité avec le public : deux caractéristiques que l’on retrouvera dans la future carrière de Pavarotti. Cette rencontre est une révélation qui se voit confortée par la découverte du fameux film Le Grand Caruso, une superproduction hollywoodienne exaltant l’épopée du petit napolitain qui a conquis l’Amérique.

Les années d’apprentissage

Le désir de faire une carrière lyrique, et de solides atouts pour y parvenir poussent le jeune Pavarotti à choisir sa « voix » en abandonnant sa première passion, le football ! A 19 ans, fier de son diplôme de la Scuola delle Magistralle de Modène, Luciano est à la croisée des chemins. Sera-t-il professeur de mathématiques ou de sport comme le laisse deviner sa carrure athlétique ? Son père doute qu’il puisse devenir chanteur mais sa mère croit en lui et la famille finit par lui accorder le temps de faire ses preuves. Cependant il faut bien gagner sa vie et le jeune homme sera d’abord instituteur, comme sa fiancée Adua Veroni qu’il épouse le 30 septembre 1961.

Le grand ténor Arrigo Pola (1919-1999), que chacun révère à Modène, sera le premier professeur de Luciano. C’est lui qui apprend au jeune ténor à bien respirer, à placer sa voix et à contrôler son souffle. C’est sous la férule de ce maître avisé et exigeant que l’apprenti-chanteur acquiert cette articulation parfaite qui fera toujours partie de son talent. Plus tard Arrigo Pola confiera : 

«  Même si la voix est belle, il est souvent difficile, voire impossible de corriger des défauts pris quand un chanteur a commencé à chanter tout seul. Tout ce que j’ai fait avec Luciano, c’est développer une technique qui soit pure, et qui devienne naturelle, spontanée, automatique ».


Luciano Pavarotti et Arrigo Pola ; © DR

Pavarotti se souviendra lui aussi de ces heures de travail acharné et répétitif qui auraient pu avoir raison de sa détermination. Son expérience de l’entraînement sportif constituait sans doute une force supplémentaire pour surmonter l’aridité d’un tel enseignement : 

« Vous sentez que vous maîtrisez de mieux en mieux votre technique. Vous constatez que votre souffle vous obéit. Que votre puissance s’amplifie. Que votre instrument s’affine et devient virtuose. Et cet instrument… c’est votre corps. »

Malheureusement l’excellent Arrigo Pola informe bientôt Luciano de son départ pour le Japon où il vient d’accepter un poste. Le maître n’abandonne pas complètement son élève puisqu’il le confie à un collègue tout aussi renommé, Ettore Campogalliani (1903-1992). La liste de ses élèves parle d’elle-même : on y retrouve Renata Tebaldi, Renata Scotto, Ruggero Raimondi, Ferrucio Furlanetto ou encore Carlo Bergonzi ! Luciano se rendra régulièrement chez Campogalliani à Mantoue pour parfaire son apprentissage et il aura le plaisir d’y retrouver une élève qu’il connaît bien, sa « sœur de lait », Mirella Freni. Elle aussi se destine à une carrière lyrique en marchant sur les traces de sa propre grand-mère, Valentina Bartomesi, qui a connu son heure de gloire dans les années 20.

Ces années de formation auront été déterminantes. Durant sept ans de patiente étude, Pavarotti s’est forgé une technique et un moral à toute épreuve. Dès 1961, sa première année en tant que chanteur professionnel, Pavarotti s’astreint à une discipline salutaire dont il a puisé les principes auprès de ses maîtres. Le travail reste la pierre angulaire de sa prodigieuse carrière. C’est un ténor lyrique et il choisira toujours ses rôles avec prudence et sagesse sans chercher à aborder un répertoire qui pourrait le mettre en difficulté. Pas question de dilapider ses dons prodigieux en brûlant les étapes comme l’a fait avant lui un Giuseppe Di Stefano.

Le succès, enfin !

En janvier 1961, à 26 ans, Luciano décide de s’inscrire au Concours International de chant Achille Peri dont il remporte le premier prix à l’unanimité du jury. Ce succès marque le début d’une formidable aventure qui va durer plus de quarante ans ! C’est le Rodolfo de La Bohème qui a permis au jeune chanteur de  convaincre les jurés et c’est dans ce même rôle qu’il débute le 29 avril au théâtre de Reggio Emilia. La Bohème restera l’opéra-fétiche de Pavarotti. Son timbre rayonnant et la générosité de son interprétation enchantent le public et lui valent des engagements dans toute l’Italie. A cette Bohème décisive succèdent bientôt le Rigoletto et La Traviata de Verdi. Rodolfo, le Duc de Mantoue et Alfredo sont les premiers rôles dans lesquels le brillant débutant est d’emblée programmé sans connaître l’habituel passage par des personnages de second plan. Ces trois emplois de ténor lyrique permettent à Pavarotti de mettre en valeur tous les atouts de sa voix sans prendre de risques inconsidérés.

L’année 1963 constitue un autre temps fort dans l’ascension de Pavarotti qui marche aussi sûrement que prudemment vers les sommets de la gloire. Il chante à Amsterdam, pour la première fois, Edgardo, le héros de Lucia di Lammermoor de Donizetti. Ce rôle lui convient à merveille et il porte à son plus haut niveau l’art du bel canto romantique. C’est aussi en 1963 que Pavarotti remplace au Covent Garden un Di Stefano contraint de renoncer à La Bohème. Désormais, la gloire de l’enfant de Modène prend une dimension internationale. Le festival de Glyndebourne l’accueille en 1964 pour le rôle d’Idamante dans l’Idoménée de Mozart. A 29 ans, toutes les grandes scènes lyriques lui sont ouvertes.

Bientôt, il fait une rencontre déterminante, celle de la soprano australienne Joan Sutherland avec laquelle il va créer un duo belcantiste incontournable. Leur complicité artistique se traduira par de nombreuses tournées et des dizaines d’enregistrements dirigés par Richard Bonynge, le mari de Joan Sutherland. Que ce soit dans Lucia di Lammermoor de Donizetti ou Les Puritains de Bellini, Pavarotti et Sutherland vont s’inscrire dans la légende par la grâce et l’authenticité de leur interprétation.


Luciano Pavarotti et Mirella Freni, La Bohème, San Francisco, 1988 ; © DR

En 1965, une autre rencontre s’avère décisive, celle d’Herbert von Karajan, à la recherche d’un ténor pour La Bohème qu’il envisage de monter à la Scala. Quatre ans après ses débuts à Modène, Luciano retrouve son rôle fétiche… et aussi Mirella Freni, sa « sœur de lait », choisie par Karajan pour interpréter Mimi. Les deux enfants du pays vont chanter ensemble dans le monde entier. En Amérique, sur les traces de Caruso, après San Francisco, Pavarotti est engagé au Met, toujours avec Mirella Freni et toujours pour la Bohème. Mais ces débuts new-yorkais sont amers car il est malade et il ne doit qu’aux encouragements de sa partenaire son triomphe lors de la première. Il est contraint d’annuler les représentations suivantes. Pourtant, il reviendra régulièrement au Met où il sera toujours très apprécié. En 1972, il y retrouve la merveilleuse Joan Sutherland pour La Fille du régiment de Donizetti. La fulgurance et l’aisance de ses aigus dans le fameux air « Pour mon âme » avec ses neuf contre-ut lui vaut le surnom de « roi du contre-ut ». Les spectateurs trépignent de joie et rappellent dix-sept fois sur scène le héros du jour ! Le chanteur confiera plus tard : 

« Je sais que beaucoup de gens attendent ces contre-ut comme on attendrait au cirque, le triple saut périlleux, sans filet, du trapéziste (…) Je le fais non pas pour satisfaire le goût morbide d’un public, mais pour Donizetti. Il faut bien que quelqu’un traduise son œuvre, non ? ».

Gérer une carrière de star

C’est la gloire absolue. Dès 1966, Les Capulets et les Montaigus de Bellini consacre définitivement son talent à la Scala de Milan. Pavarotti fréquente les plateaux de télévision et enregistre disque sur disque. 


Joan Sutherland dans sa loge au Metropolitan Opera, le 26 novembre 1961

Peu de temps après ses débuts à Covent Garden, en 1963, la firme Decca lui fait enregistrer sa première intégrale, Beatrice di Tenda de Bellini avec sa partenaire de prédilection, Dame Joan Sutherland. Decca a trouvé son ténor et son couple vedette. Vingt années durant, les deux complices enregistreront une étourdissante série d’ouvrages du répertoire italien : Bellini, Donizetti, Puccini et Verdi. Pavarotti est un homme de fidélité : il restera fidèle à Decca, fidèle à l’Opéra de San Francisco dans les années 1970, puis, fidèle au Metropolitan Opera où il fera des débuts inattendus et réussis dans le rôle-titre d’Idoménée de Mozart en 1982.

Jusqu’à l’orée des années 70, le chanteur reste aussi fidèle à La Bohème de Puccini dont il partage l’affiche avec les plus prestigieuses Mimi, Montserrat Caballé, Ileana Cotrubas, Kiri te Kanawa, et Mirella Freni bien sûr. Mais en 1971, le moment lui semble venu d’élargir son répertoire en abordant des rôles plus lourds, à la tessiture plus large. Il choisit alors d’interpréter Riccardo dans Un ballo in maschera de Verdi. Puis il continue avec deux autres grands personnages verdiens, le Rodolfo de Luisa Miller et le Manrico du Trouvère. Aïda lui offre le rôle de Radamès et, après beaucoup d’hésitation, il se lance dans l’Otello de Verdi en 1991. On ne l’attendait pas dans ce répertoire écrit pour une voix beaucoup plus sombre et dramatique que la sienne : il l’affronte pourtant crânement et avec succès. Pavarotti va encore plus loin en chantant trois ans plus tard Canio, le héros tourmenté et violent des Pagliaci de Leoncavallo. Avec le temps, le chanteur a choisi d’approfondir la psychologie de personnages plus complexes qui sont aux antipodes de sa propre personnalité. Toutefois, sa préférence va toujours à ses rôles de prédilection auxquels il s’identifie spontanément, le naïf et gentil Nemorino de L’Elixir d’amour de Donizetti et le généreux et sentimental Rodolfo de La Bohème. Pavarotti avoue bien volontiers : «  Si je devais m’apercevoir que je ne peux plus chanter Nemorino, ce serait un drame ! » Et il ajoute : «  Rodolfo est mon premier amour, le symbole de ma rencontre avec le monde merveilleux de l’opéra ».

Comme une certaine Maria Callas, c’est pourtant avec la Tosca de Puccini que Pavarotti quitte la scène. Après cette dernière représentation au Metropolitan Opera, on l’entendra deux ans plus tard dans le cadre de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver à Turin. Le ténor le plus connu du XXème siècle est alors un homme très riche qui a vendu des disques par centaines de millions. Pourtant sa vie privée n’est pas aussi rayonnante que son perpétuel sourire pourrait le laisser penser et il semble chercher à oublier ses désillusions et ses regrets dans une boulimie effrénée dont témoigne sa silhouette... Après s’être séparé de sa première épouse, Adua Veroni, qui lui a donné trois filles qu’il adore, Luciano recommence sa vie avec la jeune Nicoletta Mantovani avec laquelle il a une quatrième fille, Alice.


Luciano Pavarotti et Roberto Alagna, Concert 40 ans de carrière (2001) ; © DR

Se souvenant qu’il a commencé par être brièvement instituteur, Pavarotti donne quelques masterclasses et crée un concours, ce fameux concours que remportera Roberto Alagna. Une dernière tournée d’adieu s’achève à Turin le 10 février 2006. Peu de temps avant sa mort, Luciano Pavarotti écrivait curieusement sur son site internet : « J’espère que l’on se souviendra de moi comme d’un chanteur d’opéra ». Avait-il peur de disparaître derrière la démesure de ce show permanent qu’avait été sa carrière dans la seconde partie de sa vie ? Le 29 mai 1985, à Paris, 6 000 personnes étaient venues attendre une dédicace : Pavarotti avait répondu au désir de ses 6 000 fans en signant pendant huit heures d’affilée. Roberto Alagna était parmi cette foule d’admirateurs sûrs de pouvoir compter sur la disponibilité et la générosité d’un artiste hors du commun. D’une signature à un concours et d’un concours à une carrière, le flambeau passait…

Catherine Duault

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