Ces opéras à ne pas rater en juin 2025

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Promesse de grand spectacle ou de grande distribution, expérience insolite à vivre en salle ou sur scène, farce délicieusement macabre, œuvre oubliée rarement donnée sur scène ou premiers festivals d’été, quels sont les rendez-vous lyriques à ne pas rater en cours de ce mois de juin 2025 ? Petite sélection subjective et non exhaustive des opéras et comédies musicales qui piqueront notre curiosité ces prochaines semaines...

Aida hors norme au stade Saint-Symphorien de Metz

Comment amener l’opéra à ceux qui ne franchissent pas les portes des maisons d’opéra ? Peut-être en investissant d’autres sortes de scènes. Ce 6 juin, l’Opéra-théâtre de Metz Métropole s’installera au stade Saint-Symphorien de Metz pour y donner une nouvelle production d’Aida – un avant-goût de la saison prochaine qui se tiendra hors-les-murs pour permettre la rénovation de l’Opéra-théâtre. Et pas des moindres : la mise en scène de Paul-Émile Fourny implique quelque 400 personnes depuis plusieurs mois et doit investir une scène de 60 mètres qui accueillera jusqu’à 200 artistes en même temps.

L’Opéra-théâtre de Metz ne livre encore que peu de détails sur la scénographie, mais le metteur en scène entend immerger les 8000 spectateurs du stade au cœur d’une Égypte antique authentique et gageons que la production profitera de l’ampleur du cadre pour déployer tout le faste que permet l’opéra de Verdi. Pour évoluer parmi les nombreux figurants, la distribution de solistes réunit Elena OConnor en Aïda face au Radamès de Marcelo Álvarez et l’Amneris d’Emanuela Pascu.

Karine Deshayes et Franco Fagioli dans Semiramide à l’Opéra de Rouen

Après avoir déjà mis en scène Tancrède la saison dernière à l’Opéra de Rouen, Pierre-Emmanuel Rousseau y poursuit son exploration du répertoire rossinien avec Semiramide, dernier opera seria du compositeur qui semble y avoir tout rassemblé pour s’assurer qu’il représenterait l’accomplissement d’un genre : adapté de la tragédie éponyme de Voltaire, l’ouvrage virtuose dresse le portrait de la reine de Babylone Sémiramis, entre meurtre, intrigue politique et secret de famille...

Semiramide n’est pas l’opéra de Rossini le plus fréquemment donné sur scène (incitant à ne pas rater les occasions d’y assister) et du 10 au 14 juin, l’Opéra de Rouen le confie surtout à une distribution composée de grands spécialistes du genre : Karine Deshayes qui reprend le rôle-titre après sa prise de rôle en 2018 et Franco Fagioli en Arsace, mais aussi Giorgi Manoshvili, Alasdair Kent ou Natalie Pérez. Pour les accompagner, l’Opéra de Rouen fait appel à la cheffe italienne Valentina Peleggi, grande connaisseuse du répertoire rossinien et du bel canto.

« L’expérience » Così fan tutte à l’Opéra de Lyon

Insolite. Dans Così fan tutte, le philosophe Don Alfonso met au défi ses deux amis Ferrando et Guglielmo de tester la fidélité de leurs fiancées, Dorabella et Fiordiligi. À Naples au XVIIIe siècle, l’opéra de Mozart prend des allures de farce, mais quid de la notion de couple en 2025, à l’heure où les relations amoureuses se font plus « fluides » ? C’est la question qu’entend manifestement poser la metteuse en scène Marie-Eve Signeyrole à l’Opéra de Lyon, du 14 au 24 juin, au travers d’une œuvre qui « dissèque sous nos yeux les rouages de la relation amoureuse ».

Pour tenter d’y répondre, elle imagine « l'Expérience Cosi » : chaque soir, les solistes de la production partageront la scène avec une vingtaine de couples de spectateurs (qui se sont préalablement inscrits) pour prendre part à « l’École des amants » de Così fan tutte et participer activement au spectacle de façon immersive. La mise en scène s’articule manifestement autour de cours universitaires (de philosophie, peinture, sculpture, de théâtre ou de danse), et ces figurants un peu particuliers en seront les étudiants – et pourront intervenir dans la production, après avoir été conviés à une répétition en amont des représentations. Une expérience singulière, assurément, qui donne néanmoins son sens à la notion de spectacle vivant. Pour ne rien gâcher, la production réunit une jeune distribution déjà plus que prometteuse : Tamara Banješević et Deepa Johnny en Fiordiligi et Dorabella, face à Robert Lewis et Ilya Kutyukhin en Ferrando et Guglielmo, alors que Simone Del Savio prête ses traits à Don Alfonso et Giulia Scopelliti à Despina.

Sweeney Todd par Barrie Kosky avec Scott Hendricks et Natalie Dessay

Comédie musicale. Après West Side Story en 2022, l’Opéra national du Rhin poursuit son exploration du répertoire de Stephen Sondheim avec le thriller musical Sweeney Todd et de nouveau dans une mise en scène gothique de Barrie Kosky – venue du catalogue du Komische Oper Berlin. Le metteur en scène propose une lecture à la fois macabre et délicieusement effrayante de l’histoire de vengeance du diabolique barbier de Fleet Street, aux allures de « patchwork cauchemardesque de théâtre pour enfants ».

Dans le rôle de Sweeney Todd, l’Opéra national du Rhin accueille le baryton Scott Hendricks. À ses côtés, Natalie Dessay, dont on connait dorénavant le goût pour les comédies musicales, endossera le rôle de Mrs. Nellie Lovett – réputée pour ses tourtes à la viande dont on ne préfère pas connaitre l’origine. En fosse, la direction musicale est confiée au chef Bassem Akiki.

La rare Cendrillon de Nicolas Isouard au Festival d’Hardelot

Rareté. À l’opéra, on connait la Cendrillon de Massenet ou encore celle de Rossini. On connait moins la Cendrillon de Nicolas Isouard dit Nicolò, composée pour Alexandrine Saint-Aubin (dont l’histoire retient les « talents modestes »), sœur cadette d’Anne-Cécile Duret dont le compositeur était épris. Pour autant, cet opéra-féérie connut un triomphe à l’Opéra-Comique lors de sa création en 1810 et fut repris dans de nombreuses capitales européennes, avant d’être néanmoins progressivement éclipsé par La Cenerentola de Rossini.

Le Midsummer Festival d’Hardelot a la bonne idée de ressusciter cette Cendrillon de Nicolò, ici dans une partition adaptée pour un ensemble de musique de chambre, et défendue par une distribution réunissant notamment Amélie Tatti dans le rôle-titre et Odile Heimburger dans celui de la méchante sœur Clorinde (à la partition impressionnante, chantée par Anne-Cécile Duret lors de la création). L’inventif Vincent Tavernier en assure la mise en scène.

Mais aussi...

Pour aller plus loin : calendrier des principaux opéras de ce mois de juin 2025

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