2018-2019 : une saison centenaire de l’Opéra de Nancy

Xl_nancy_saison © DR

Ainsi que le rappelle l’introduction signée par le maire de Nancy, Laurent Hénart, la saison prochaine est une saison anniversaire pour l’Opéra de Nancy puisqu’elle célèbre le centenaire de la maison lyrique rebâtie après l’incendie du Théâtre de la Comédie en octobre 1906, engendrant la construction d’un nouveau Théâtre municipal de Nancy inauguré le 14 octobre 1919, après plusieurs années de travaux. Un siècle plus tard, soit le 14 octobre 2019, l’Opéra national de Lorraine donnera à entendre Sigurd de Reyer, l’œuvre qui avait été jouée pour la réouverture de 1919. D’ici là, la saison 2018-2019 ouvrira les festivités avec « une programmation riche de nouvelles œuvres, et de chefs-d’œuvres du grand répertoire » et nous conviera « à prendre part à de nombreuses surprises en cette saison anniversaire, parfois dans des lieux inattendus pour des programmes surprenants ». Autre événement de cette année, la fin du mandat de son directeur actuel, Laurent Spielmann, qui partira après 18 années passées au sein de cette maison et auquel succèdera Matthieu Dussouillez (lire notre actualité à ce sujet).

La saison s’ouvrira en septembre avec Aida dans la mise en scène de Staffan Valdemar Holm créée à l’Opéra de Malmö en Suède et dirigé par Giuliano Carella. Michelle Bradley tiendra le rôle-titre face au roi d’Egypte d’Alejandro Lopez, l’Amneris d’Enkelejda Shkoza, le Radamès de Gianluca Terranova ou encore le Ramphis de Jean Teitgen. Un récital sera proposé en parallèle le 28 septembre avec Jennifer Michel qui tient le rôle de la prêtresse et que nous avons pu entendre cette saison dans Semiramide à St-Etienne. La fin d’année sera par ailleurs fêtée avec une nouvelle production de La Belle Hélène en décembre. Pour cette occasion, nous retrouverons le metteur en scène Bruno Ravella qui vient justement de signer in loco un superbe Werther, ainsi que le chef Laurent Campellone. C’est à Mireille Lebel que revient le rôle-titre, elle qui fut une belle Charlotte à Metz en 2017. Face à elle défileront certains noms habitués à l’exercice léger de l’opéra bouffe, comme Philippe Talbot en Pâris, Franck Leguérinel en Agamemnon qu’il a déjà interprété à Etretat (après avoir chanté maintes fois Calchas), Eric Huchet en Ménélas ou encore Boris Grappe en Calchas. Une belle façon de finir 2017 !

L'année s'ouvrira pour sa part en février sur une création mondiale, celle de 7 Minuti de Giorgio Battistelli sur un livret du compositeur et d'après la pièce de théâtre éponyme de Stefano Massini. L'oeuvre est qualifiée "d'opéra syndical" et relate l'histoire d'une usine menacée de fermeture, à moins que les ouvrirères acceptent de perdre sept minutes sur leur pause quotidienne. Le débat s'ouvre alors, et l'on en vient à s'interroger sur une question qui nous touche : jusqu'où est-on prêt à aller pour conserver son emploi? Une oeuvre qui trouve un véritable écho dans l'actualité. Francesco Lanzillotta sera à la tête de l'orchestre de la maison tandis qu'Elena Zilio, Grazia Doronzio, Paola Gardina, Erika Beretti, Lavinia Bini, Daniela Cappiello et Francesca Sorteni sont annoncées dans l'ensemble des rôles.

le mois suivant, la maison proposera une autre nouvelle production, cette fois en coproduction avec l’Opéra national du Rhin où elle sera donnée en février/mars : La Divisione del Mondo de Giovanni Legrenzi, une véritable redécouverte d’un opéra oublié. Grand habitué et amoureux de l’époque baroque, Christophe Rousset sera à la tête de ses Talens Lyriques tandis que Jetske Mijnssen, également habituée à ce répertoire, se chargera de la mise en scène. Carlo Allemano tiendra ici le rôle de Giove, Stuart Jackson celui de Nettuno, André Morsch celui de Plutone et Julie Boulianne celui de Giunone pour ne citer que ces noms. Sans doute l'un des temps forts de cette saison, en souhaitant à cette production la même réussite que l’Orfeo de Rossi qui avait été recréé ici-même avec Pygmalion.

La saison se poursuivra avec encore une autre nouvelle production, celle des Hauts de Hurlevent de Bernard Herrman présenté par le programme comme « le chef-d’œuvre d’Emily Brontë mis en musique par le compositeur fétiche d’Alfred Hitchcock et d’Orson Wells ». La dernière représentation mémorable était à Montpellier, en version de concert en 2010, ayant donné lieu à un enregistrement. Jacques Lacombe dirigera l’orchestre symphonique et lyrique de Nancy et Orpha Phelan sera en charge de la mise en scène pour cet opéra que le compositeur ne vit jamais monté de son vivant. Quant au plateau, il sera composé de Layla Claire, John Chest, Rosie Aldridge ou encore Alexander Sprague.

Enfin, le dernier opéra de la saison sera une ultime nouvelle production : Madama Butterfly sera mise en scène par Emmanuelle Bastet et dirigée par Modestas Pitrénas. Sunyoung Seo tiendra le rôle-titre face au Pinkerton d’Edgaras Montvidas (formidable Werther dernièrement in loco) et à la Suzuki de Cornelia Oncioiu déjà entendue dans cette salle en 2017 dans Il Matrimonio segreto.

Parallèlement à ces œuvres, la saison sera ponctuée par des récitals « Une heure avec ». Outre celui de Jennifer Michel déjà mentionné, il sera possible d’entendre Eric Huchet, Andrew McTaggart, Joseph dans Les Hauts de Hurlevent, et Philippe-Nicolas Martin, le Prince Yamadori dans Madama Butterfly, lui que nous avons déjà pu apprécier dans Un Bal masqué et Werther.

Une nouvelle saison qui s'annonce riche, et promet de beaux moments pour fêter ce centenaire !

| Imprimer

En savoir plus

Commentaires

Loading