2020-2021 : une saison de grâce à l'Opéra de Monte-Carlo

Xl_monte-carlo © Opéra de Monte-Carlo

Dans les mots accompagnant l’annonce de la saison 2020-2021 de l’Opéra de Monte-Carlo, son directeur Jean-Louis Grinda remémore l’un des bienfaits d’assister à un opéra : « partager un moment très rare que l’on peut définir comme étant la grâce. On l’atteint parfois, on l’effleure toujours. Et ce simple effleurement possède l’étrange pouvoir d’émouvoir, d’alléger le poids de l’existence et, en une seconde ou quelques heures, de suspendre le temps. » Une entrée en matière qui ouvre sur un avenir de lumière après les heures sombres traversées par le monde du spectacle et qui rappelle que si les technologies modernes ont su pallier au risque d’une absence totale de productions et d’échanges, l’expérience vécue dans une salle reste unique.

Comme de coutume, c’est par un ciné-concert que s’ouvrira la saison, avec Nosferatu de Murnau accompagné par Jean-François Zygel, avant la Fête nationale monégasque en novembre. Celle-ci sera l’occasion d’entendre Cecilia Bartoli lors « d’une soirée d’opéra allant du baroque au bel canto romantique ». La fête se poursuivra dès le lendemain et pour trois dates avec Carmen dans une nouvelle production « intime et spectaculaire » (en coproduction avec Toulouse et Marseille) mise en scène par le maître des lieux. Nous y retrouverons avec enthousiasme Aude Extrémo dans le rôle-titre – dans lequel nous l’avons déjà entendue à Lille en 2019 –, Jean-François Borras en Don José, et Anaïs Constans en Micaëla. Début décembre permettra d'entendre en version de concert une œuvre encore relativement peu donnée malgré les trésors qu’elle rescelle : I Due Foscari. Pour l’occasion, Plácido Domingo, Francesco Meli, et Anna Pirozzi seront réunis sous la direction de Massimo Zanetti.

L’année s’ouvrira avec Thaïs, absente de la scène monégasque depuis 1950. Là aussi, la mise en scène de cette nouvelle production sera signée par Jean-Louis Grinda, tandis que Jean-Yves Ossonce, spécialiste de cette musique, sera aux commandes de la fosse. Côté plateau, Marina Rebeka sera Thaïs, courtisane et artiste, face à Ludovic Tézier en Athanaël, moine et amoureux. Ils seront par ailleurs rejoints par Jean-François Borras, Valentine Lemercier, ou encore Philippe Kahn.

Février sera marqué par un autre événement, celui de la première venue du Comte Ory à l’Opéra de Monte-Carlo. Il s’agit en réalité de la production initialement prévue en mars 2020, et venant de Zürich où elle a été créée en 2011 par Patrice Caurier et Moshe Leiser. Les principaux protagonistes ont pu être maintenus, bien que la direction musicale ne soit plus assurée par Gianluca Capuano mais par Jean-Christophe Spinosi. Maxim Mironov et Cecilia Bartoli seront donc pour leur part bien présents en Comte Ory et Comtesse Adèle, de même que Nahuel Di Pierro en Gouverneur et Jennifer Courcier en Alice. Des changements sont toutefois prévus pour les rôles d’Isolier et Raimbaud, tenus respectivement par Rebeca Olvera et Pietro Spagnoli. L’œuvre suivante, prévue en mars, sera elle aussi une nouvelle production et marquera également son entrée au répertoire monégasque : I Lombardi alla Prima Croceta (Les Lombards à la première Croisade). Il s’agit d’une production de Parme signée Lamberto Puggelli, offrant une distribution brillante, avec en premier lieu Nino Machaidze (Giselda) qui fera ses débuts à Monaco, mais aussi Štefan Kocán (Pagano), Arturo Chacón-Cruz (Oronte), Antonio Corianò (Arvino) ou Cristina Giannelli (Viclinda).

Enfin, c’est avec une nouvelle production de Boris Godounov que la saison se clôturera en avril, dans une mise en scène de Jean-Romain Vesperini. Il s’agira toutefois de la toute première version de l’œuvre, « plus synthétique et psychologiquement puissante », en un acte et sept tableaux. Ildar Abdrazakov tiendra le rôle-titre avec toute la maestria qu’on lui connaît dans cette version peu connue, qui parviendra sans doute à surprendre même celles et ceux qui croient déjà connaître ce chef d’œuvre.

La saison sera également agrémentée de récitals, car outre celui déjà cité de Cecilia Bartoli pour la Fête nationale, le public aura la chance de retrouver Javier Camarena aux côtés des Musiciens de Prince le 7 janvier, mais aussi Olga Peretyatko et Karine Deshayes qui mettront à l’honneur le bel canto en février, ainsi que Bryn Terfel, davantage tourné vers la mélodie le même mois.

2020-2021 s’annonce ainsi pleine de belles promesses, faisant appel à de grands noms du monde lyrique pour mettre en avant des œuvres parfois parmi les plus connues et parfois au contraire assez peu présentes dans le répertoire actuel, sans oublier celles qui seront données pour la première fois dans ces murs. De quoi laisser présager une saison dans la lignée de l’excellence des précédentes.

Plus d'informations sur le site officiel de l'Opéra de Monte-Carlo.

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