Le Théâtre des Champs-Elysées dévoile sa saison 2019-2020

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Samedi, le Théâtre des Champs-Elysées annonçait sa saison 2019-2020 composée non plus de quatre mais de cinq opéras mis en scène, trente-deux opéras en version de concert et oratorios (soit dix de plus que pour la saison actuelle) ainsi que de treize récitals. Si les figures féminines marquent la saison 2018-2019, celle qui s’annonce sera placée sous le thème des enjeux du pouvoir, politiques ou sociaux, comme le montrent les grands titres lyriques qui seront représentés…

Le Freischütz qui ouvrira la saison des œuvres mises en scène, placée entre les mains de Clément Debailleul et Raphaël Navarro (Compagnie 14:20) qui déclarent « placer le déséquilibre des sens et le détournement du réel au centre des enjeux artistiques et affirmer la magie comme un langage autonome, contemporain et populaire ». Sous la direction de Laurence Equilbey, à la tête de l’Insula orchestra, le plateau regroupera Stanislas de Barbeyrac en Max, Johanni Von Oostrum en Agathe ou encore Chiara Skerath en Ännchen, accompagnés d’Accentus. Les Noces de Figaro, données à partir du 26 novembre, seront confiées à la baguette de Jérémie Rhorer et marqueront également la première mise en scène d'opéra du réalisateur James Gray (qui se dit fasciné par l'opéra de longue date, et ne rechigne jamais à illustrer ses films de musique classique). Une distribution cinq étoiles attendra le public pour cette occasion : Sabine Devieilhe sera à n’en pas douter une Suzanne superlative, Robert Gleadow en pétillant Figaro, Stéphane Degout et Vannina Santoni formeront le couple Almaviva tandis qu’Eléonore Pancrazi sera Cherubino, pour ne citer que ces noms. De même que Le Barbier de Séville l’an passé, l’œuvre s’inscrira dans le cycle d’opéras participatifs dans une adaptation jeune public où Cherubin servira de guide pour suivre et vivre les péripéties de cette « folle journée » servie par de jeunes talents, le tout dans un spectacle intitulé Les Petites Noces.

Roberto Devereux, « bijou du bel canto trop rare sur les scènes », occupera la scène en mars dans la production de David McVicar avec Francesco Demuro dans le rôle-titre face à l’Elisabetta de Maria Agresta, du Duc de Nottingham d’Artur Ruciński et la Sara de Karine Deshayes dirigés par Roberto Abbado. Enfin, c’est par un classique des classiques que la saison se clôturera en apothéose : Le Couronnement de Poppée. Dans cette nouvelle production signée Stephen Langridge (à qui l’on doit une Theodora donnée ici-même en 2015), épaulé dans la fosse par Christophe Rousset et ses Talens Lyriques, la distribution fera appel à de grands noms qui devraient attirer les foules : Anne-Catherine Gillet dans le rôle-titre, Marie-Nicole Lemieux dans celui de Néron que l’on devine déjà pleinement investi, Alice Coote en Octavie, Jean Teitgen en Sénèque, Judith van Wanroij en Drusilla, mais aussi l’excellent ténor que l’on ne se lasse pas d’entendre, Mathias Vidal, ou encore Catherine Trottmann. Une production qui sera à n’en pas douter très attendue.

Côté opéras en version de concert, le choix entre les nombreuses productions risque d’être cornélien ! Don Giovanni ouvrira la série sous la baguette de Douglas Boyd avec Jonathan McGovern dans le rôle-titre, suivi par Giulio Cesare dirigé par Christophe Rousset avec Christophe Lowrey, Karina Gauvin, Eve-Maud Hubeaux et Ann Hallenberg. Le chef reviendra plusieurs fois au Théâtre des Champs-Elysées, comme par exemple pour Isis de Lully (avec à nouveau Eve-Maud Hubeaux, cette fois-ci dans le rôle-titre, mais aussi Ambroisine Bré pour ne citer qu'eux).
Les Stabat Mater seront à l’honneur cette saison, avec ceux de Poulenc d’abord, servis par Emőke Baráth (direction de Bertrand de Billy), celui de Pergolèse ensuite avec Véronique Gens et Marie-Nicole Lemieux (également présente pour Juditha triumphans de Vivaldi où elle tiendra le rôle-titre sous la baguette de Jean-Christophe Spinosi), puis celui de Rossini, avec Maria Agresta, Daniela Barcellona, René Barbera et Vitalij Kowaljow. Le sacré sera d’ailleurs présent tout au long de la saison à travers diverses œuvres, comme le Magnificat de Bach, la fameux Requiem de Mozart, La Création de Haydn, la Messe en ut de Beethoven, la Petite Messe solennelle de Rossini, et bien d’autres !
Comme annoncé lors de la présentation lyonnaise, la coproduction de cette année sera Ernani, seule oeuvre de Verdi de la saison mais pas seul représentant italien puisque aux œuvres déjà citées viendront s’ajouter L’Italienne à Alger dirigée par Jean-Christophe Spinosi, avec Margarita Gritskova et Isabella et Veronica Cangemi en Elvira, ou encore L’Orfeo de Monteverdi avec Rolando Villazón dans le rôle-titre. Franco Fagioli reviendra dans Orlando de Haendel, compositeur dont le TCE donnera également Serse le 4 avril, servi par une distribution alléchante : Emily D’Angelo, Mari Eriksmoen, Jakub Józef Orliński, Emőke Baráth, Lucile Richardot (que nous avions rencontrée en octobre dernier à l’occasion de Songs), Luigi De Donato et Biagio Pizzuti. Il en sera de même pour son Alessandro qui réunira Bejun Mehta, Julia Lezhneva ou encore Raffaele Pe (dont le disque baroque consacré à Jules César nous avait conquis).
Parmi les autres productions, notons le Fidelio de février avec Nina Stemme, ou encore Acanthe et Céphise de Rameau avec le couple Sabine Devieilhe et Cyrille Dubois dirigés par Alexis Kossenko, avant que Psychée d’Ambroise Thomas ne vienne clôturer la série des versions concertantes, portée ici par Jodie Devos et Karine Deshayes.

Enfin, n’oublions pas les nombreux récitals qui feront défiler sur la scène du Théâtre certains des plus grands interprètes lyriques actuels, comme Elīna Garanča, Jakub Józef Orliński, Jonas Kaufmann, Philippe Jaroussky (présent pour trois programmes différents, dont un en compagnie d’Emőke Baráth), Roberto Alagna, Renée Fleming, ou encore Aleksandra Kurzak, sans omettre également Vannina Santoni, Saimir Pirgu, Elsa Dreisig et Matthias Goerne.

Une saison qui s’annonce donc particulièrement riche et attractive, laissant une belle place à la musique baroque, et parvenant une fois encore à attirer certains des plus grands artistes actuels. De quoi promettre de nombreux moments de plaisirs et de futurs beaux souvenirs !

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