En 2017-2018, l’Opéra de Rouen mise sur la métamorphose

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L’Opéra de Rouen a annoncé sa saison 2017-2018, la dernière qu’aura programmée Frédéric Roels et la première pour Loïc Lanchenal en tant que directeur (lire notre article). Une année de transition donc, de changement et par extension, de « métamorphoses ». « Tantôt tragiques, tantôt drôles, voire mystérieuses », ces dernières seront le thème de cette saison et « sont le reflet des changements d’humeur de chacun d’entre nous et se font l’écho d’un monde en pleine mutation ».

Le premier opéra qui ouvrira la saison sera Norma mis en scène par Frédéric Roels, actuel directeur de l’Opéra avant que Loïc Lachenal ne reprenne le flambeau début octobre, en coproduction avec la Royal Opera House Muscat, et avec une double distribution, notamment pour le rôle-titre qui sera partagé entre Ruxandra Donose et Diana Axentii. Pollione sera pour sa part interprété tour à tour par Marc Laho et Lorenzo Decaro et le Choeur Accentus se joindra à la distribution. Cette œuvre d’ouverture fait écho à la dernière production de la saison, Médée de Charpentier, afin de mettre en miroir ces deux figures fortes « tentée[s] par la folie et l’infanticide » en s’inspirant de « Norma est Médée » d’Alexandre Soumet. La Médée de clôture sera dirigée par Hervé Niquet dans la mise en scène de Jean-Yves Ruf déjà donnée à Dijon en mai 2016. Tineke van Ingelgem, qui tenait alors déjà le rôle-titre, le reprendra ici toujours aux côté de Yete Queiroz en Néris et de Magali Arnault Stanczak en Dircé. Changement dans la production cependant concernant Jason qui sera interprété par Gilles Ragon et Créon qui sera ici endossé par Jean-Marc Salzmann.

Nous quitterons l’univers des héroïnes fortes pour la deuxième production que sera Le Barbier de Séville, dans une double distribution. Anas Seguin et Mathieu Gardon se partageront ainsi le rôle de Figaro, Matthieu Justine et Pierre-Emmanuel Roubet celui du comte Almaviva, sans oublier Rosine qui sera chantée par Inès Berlet et Marion Lebègue. La mise en scène de Damien Robert est tournée vers le jeune public et assume pleinement la part de comédie de l'œuvre. Selon le programme, « il convoque pour cela une imagerie pop, moderne et expressive qui tient tant du théâtre d'objet que du cinéma d'animation » et propose un opéra participatif.

Fantasio, la production mise en scène par Thomas Jolly qui a marqué la réouverture de l’Opéra Comique (lire notre chronique), sera ensuite donnée en début d’année. La distribution des rôles principaux sera entièrement remaniée : Angélique Noldus sera Fantasio, Jean-François Vinciguerra sera le Roi de Bavière, Sheva Tehoval, la Princesse Elsbeth, et enfin, Philippe-Nicolas Martin sera le Prince de Mantoue.

Le mois suivant, les chanteurs-marionnettistes de la Compagnie du Carrosse d’Or reviennent à Rouen dans un spectacle qui sera créé au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines le 8 novembre 2017, L’Ébloui de Michel Musseau, mis en scène par Xavier Legasa et accessible à toute la famille.

La production qui viendra ensuite, l’Enlèvement au Sérail, sera une coproduction de pas moins de cinq maisons (Centre Lyrique Clermont-Auvergne, Opéra de Rouen Normandie, Opéra de Massy, Opéra de Reims, Opéra Grand Avignon) et réunira des chanteurs en partie lauréats de l’édition 2017 du Concours International de Chant de Clermont-Ferrand. Nous pourrons ainsi entendre de jeunes artistes brillants encore inconnus du grand public dans une mise en scène d’Emmanuelle Cordoliani, dont nous avions vu le Fortunio à Saint-Etienne. Cette dernière a décidé ici de transposer l’opéra dans l’atmosphère des Années Folles afin d’en renforcer le caractère festif et insouciant.

Enfin, avant que Médée ne clôture la saison, la Passion selon Saint Jean résonnera à Rouen. L’Oratorio de Johann Sebastian Bach sera mis en espace par Pierre Audi et dirigé par Andreas Spering à la tête du B’Rock Orchestra et du Cappella Amsterdam. Le baryton Dominik Köninger interprétera le Christ dans cette production qui proposera finalement une triple lecture scénique : l’œuvre en elle-même, mais aussi le prologue imaginé par Annelies Van Parys, ainsi qu’un travail de mise en images effectué par Wim Delvoye autour « des quatorze stations du chemin de croix » et une création vidéo inspirée des Primitifs flamands.

Fidèle à la tradition de l'Opéra de Rouen, très ouvert et protéiforme, l'établissement propose une saison qui allie donc moult composantes, se métamorphosant, tantôt enfantine, tantôt tragique, tantôt amusante, mêlant l’art participatif à d’autres formes  d'expression comme la vidéo.

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