Alexander Kipnis

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Informations générales

  • Nom:Kipnis
  • Prénom:Alexander
  • Date de naissance:01/02/1891
  • Date de mort:14/05/1978
  • Nationalité:Russie, fédération de
  • Tessiture:Basse

Biographie

Alexander Kipnis a souvent été considéré comme la plus grande basse du XXème siècle et il a laissé assez d’enregistrements pour que nous puissions continuer à nous en convaincre aujourd’hui. Plus qu’aucune autre, sa voix donne la sensation de la perfection comme le suggérait le pianiste Gerald Moore, accompagnateur d’Hans Hotter ou Dietrich Fischer-Dieskau, qui affirmait que Kipnis était « la basse la plus accomplie » avec laquelle il ait eu l’occasion de travailler. Doté d’une voix aussi puissante que profonde dont les riches harmoniques rappelaient celles de l’orgue, le chanteur était aussi à l’aise dans le grave que dans l’aigu et il pouvait aller jusqu’aux pianissimi les plus subtils. Il possédait à la fois les atouts d’une basse chantante et ceux d’une basse profonde. Acteur accompli, il impressionnait par la majesté de son style qui lui a permis de marquer de son empreinte des rôles comme celui de Philippe II dans le Don Carlo de Verdi, ou celui de Sarastro dans La Flûte enchantée de Mozart. Il avait à l’évidence toutes les qualités requises pour s’illustrer dans le répertoire wagnérien et il reste une référence absolue dans l’incarnation des figures nobles et paternelles comme le roi Marke dans Tristan et Isolde et Gurnemanz dans Parsifal.


Alexander Kipnis en Gurnemanz dans Parsifal ; © DR

Alexander Kipnis est né le 1er février 1891, en Ukraine, dans une famille très modeste du ghetto de Jitomir. Enfant, il chante dans les synagogues puis, à dix-neuf ans, il entre au Conservatoire de Varsovie pour y étudier la direction d’orchestre, ainsi que le trombone et la contrebasse. Bientôt, il part pour Berlin où il travaille sa voix avec le baryton Ernst Grenzebach (1871-1936), célèbre pédagogue qui eut également pour élèves deux ténors exceptionnels, Max Lorenz et Lauritz Melchior. Au début de la Première Guerre Mondiale, Alexander Kipnis devient suspect en raison de sa nationalité russe qui lui vaut d’être arrêté puis interné dans un camp. Heureusement, il est rapidement repéré par un officier allemand dont le frère dirige l’Opéra de Wiesbaden et on l’autorise à se produire à Hambourg dès 1915. En 1917, le jeune chanteur intègre la troupe de Wiesbaden où il acquiert un vaste répertoire car il est déjà à l’aise dans tous les styles. Dès la fin du conflit, il est engagé par l’Opéra de Berlin où, jusqu’en 1929, il s’imposera comme première basse, notamment grâce à ses interprétations des grands rôles wagnériens dans lesquels il se révèle insurpassable.

Alexander Kipnis triomphe désormais sur toutes les plus grandes scènes internationales. En 1923, il est acclamé au Manhattan Opera de New-York, en Pogner dans Les Maîtres chanteurs de Nuremberg de Wagner. Il reviendra chaque année dans ce théâtre jusqu’en 1932. Le chanteur devient rapidement un habitué du Théâtre Colon de Buenos Aires, de Covent Garden, du Festival de Glyndebourne ou encore de l’Opéra de Paris, où il a fait sa première apparition le 20 mai 1930 dans Tristan et Isolde. En 1927, les portes de Bayreuth s’ouvrent pour Kipnis qui participe avec le ténor Fritz Wollf à un Parsifal enregistré sous la direction de Karl Muck et mis en scène par Siegfried Wagner. Cette grande carrière internationale ne détourne pas le chanteur de l’Opéra de Berlin et de son directeur musical, Bruno Walter, qui en a fait un des temples lyriques de l’époque.


Alexander Kipnis ; © DR

1933 va marquer un tournant dans la carrière du chanteur dont la situation devient de plus en plus inconfortable avec l’avènement du chancelier Hitler. Les artistes juifs vont devoir progressivement s’effacer du paysage culturel allemand. Plus de Bayreuth, plus de Berlin à partir de 1935, année où le chanteur fait ses débuts au Staatsoper de Vienne dans Parsifal. En 1937, le Festival de Salzbourg l’accueille pour une Flûte enchantée restée dans les mémoires, avec Arturo Toscanini au pupitre. Mais, après l’Anschluss en 1938, il n’est plus question de rester en Europe et Alexander Kipnis choisit de s’installer aux Etats-Unis. Le 5 janvier 1940, dans Parsifal, le chanteur fait ses premiers pas sur la scène du Metropolitan Opera où il se produira jusqu’en 1946, y abordant aussi bien l’opéra allemand que les répertoires français et russe. Durant cette période, il entre en concurrence avec une autre grande basse, Ezio Pinza (1892-1957) qui règne sur le MET, notamment avec le rôle-titre de Boris Godounov de Moussorgski. Kipnis se distingue de son collègue en chantant dans l’original russe à un moment où l’ouvrage est couramment donné en italien – une habitude qui aujourd’hui peut nous sembler déroutante alors qu’elle ne posait aucun problème jusqu’à une époque relativement récente !

Alexander Kipnis dit adieu à la scène du MET en 1946 tout en continuant à donner des récitals où il se révèle un excellent interprète de lieder. Il enseigne au College of Music de New-York, puis ensuite à la Juilliard School jusqu’à sa disparition le 14 mai 1978 à Westport, dans le Connecticut. Ce sont essentiellement des captations sur le vif qui nous restituent aujourd’hui la magie de cette immense voix au timbre somptueux, capable comme aucune autre de communiquer l’émotion la plus intense. 

Catherine Duault

Répertoire

Interprété dans

Alexander Kipnis (Interprète)

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