Lauritz Melchior

Informations Biographie & roles Medias
Imprimer
Xl_avatar © DR

Informations générales

  • Nom:Melchior
  • Prénom:Lauritz
  • Date de naissance:20/03/1890
  • Date de mort:19/03/1973
  • Nationalité:Danemark
  • Tessiture:Ténor

Biographie

Aujourd’hui, ce n’est évidemment qu’à l’écoute de l’abondante discographie qu’il a nous laissée que nous pouvons comprendre pourquoi Lauritz Melchior est toujours considéré comme le plus grand Heldentenor de tous les temps, c’est-à-dire comme le plus accompli des ténors héroïques qu’exige le répertoire wagnérien. Pour chanter Siegfried ou Tristan, il faut pouvoir ajouter à une projection et une endurance hors du commun la beauté du timbre et la musicalité. Si Lauritz Melchior est une des figures majeures de l’âge d’or du chant wagnérien, qui correspond à la période de l’entre-deux-guerres, c’est parce qu’il est doté d’une puissance vocale stupéfiante mais aussi d’un timbre chaud, coloré de nuances infinies. Dans La Walkyrie, il pouvait tenir à pleine voix, jusqu’à dix-huit secondes, l’interminable point d’orgue sur le fameux « Wälse !», lancé à deux reprises par Siegmund avant qu’il ne retire du tronc du frêne l’épée promise par Wotan. Mais c’était surtout la beauté de son chant, la souplesse de son phrasé et les couleurs italiennes de sa voix mordorée qui séduisaient d’emblée le public. Lauritz Melchior incarna son premier Tannhaüser en 1918, prélude à un magnifique parcours qui devait le mener de Bayreuth au Metropolitan Opera de New-York, refuge dans les années 30 et 40 de beaucoup de grands chanteurs wagnériens qui avaient fui l’Allemagne nazie.


Lauritz Melchior en Siegfried ; © DR

Lauritz Melchior est né le 20 mars 1890 à Copenhague. Enfant, il participe à la chorale de sa paroisse puis, à dix-huit ans, il entame des études de chant avec le désir de faire carrière. Ses débuts professionnels ont lieu en concert en 1911 et, deux ans plus tard, on peut l’applaudir à l’Opéra royal de Copenhague où il interprète un rôle de baryton, Silvio, dans Pagliacci de Leoncavallo. En 1917, sur les conseils de son entourage, il décide de prendre une année sabbatique pour travailler dans la tessiture de ténor ; il reprend sa technique avec Vilhelm Herold qui avait l’expérience de quelques grands rôles wagnériens. Le 8 octobre 1918, à Copenhague, Lauritz Melchior brille dans le rôle-titre de Tannhäuser espérant peut-être déjà s’imposer comme le heldentenor idéal, celui auquel seraient comparés tous les autres… Il allait chanter à l’avenir plus de deux cents fois Tristan et cent quatre-vingt-une fois Siegfried ! Sa voix réalise une alliance aussi rare que parfaite entre un registre grave et des aigus éclatants, particularité à laquelle s’ajoute une résistance vocale et physique à toute épreuve qui explique la longévité de sa carrière. Un enregistrement nous le fait entendre encore, à soixante-dix ans, reprenant en concert Siegmund, un de ses rôles de prédilection. La qualité de sa voix est intacte et son timbre lumineux est toujours aussi rayonnant.

En 1920, le jeune homme part pour l’Angleterre où sa rencontre avec Marconi lui donne la possibilité de participer à l’un des premiers concerts retransmis sur les ondes. En perpétuelle quête de perfection, Lauritz Melchior continue de progresser grâce à l’enseignement des professeurs les plus prestigieux que ce soit Victor Beigel, Ernst Grenzebach ou la soprano Anna Bahr-Mildenburg, une des étoiles du chant wagnérien.


Kirsten Flagstad et Lauritz Melchior dans Lohengrin ; © DR

1924 est une année décisive pour le chanteur qui triomphe en Siegmund dans La Walkyrie à Covent Garden d’abord, puis, quelques semaines plus tard, à Bayreuth, où il se produit à l’occasion de la réouverture du Festival auquel il restera fidèle jusqu’en 1930. Lauritz Melchior a désormais une stature internationale et il est invité dans tous les plus grands opéras, tout en ayant l’Allemagne comme port d’attache. Les événements vont bientôt bouleverser cet équilibre puisque la grande Dépression et l’arrivée au pouvoir du chancelier Hitler décident le chanteur à se tourner vers l’Amérique, où il avait fait des débuts un peu décevants en 1926. Le 20 mars 1929, le Metropolitan Opera de New-York réserve un accueil enthousiaste au ténor danois qui en devient rapidement un des piliers jusqu’en 1950, année de sa dernière apparition sur cette scène prestigieuse dans le rôle de Lohengrin. A la suite d’un différend qui l’oppose au nouveau directeur, Rudolf Bing, Lauritz Melchior quitte définitivement le Met où il s’est produit plus de cinq cents fois dans des ouvrages de Wagner. Parallèlement, le chanteur s’est fait acclamer à Buenos Aires, à Chicago ou à San Francisco. Il dit alors adieu à l’Europe en 1939 en donnant ses dernières représentations à Copenhague, la ville de ses débuts. La rupture est définitivement consommée avec « l’ancien monde » en 1947 quand il demande la nationalité américaine.


Affiche This time for keeps ; © DR

Jusqu’en 1956, Lauritz Melchior continue à donner des concerts tout en participant à différentes comédies musicales. A l’instar de plusieurs étoiles du Met, dès 1945 le ténor s’est lancé dans une carrière à Hollywood et il partage l’affiche de plusieurs films avec des vedettes comme Esther Williams, Jane Powell ou Peter Lawford. Au fil des années, ses apparitions s’espacent, que ce soit en concert, à la radio ou à la télévision. Le chanteur se consacre désormais à la fondation qu’il a créée en 1969, « The Lauritz Melchior Heldentenor Foundation ». Le but de cette institution est de permettre aux jeunes artistes, essentiellement des barytons aigus, de se consacrer pleinement à l’apprentissage du chant wagnérien pour devenir des « heldentenor » accomplis.

Lauritz Melchior s’éteint le 18 mars 1973 à Santa Monica, en Californie, laissant d’abondants témoignages discographiques de son exceptionnelle carrière. Ses enregistrements demeurent des modèles inégalés – comme, un sommet, celui du premier acte de La Walkyrie sous la direction de Bruno Walter avec Lotte Lehmann.

Catherine Duault

Répertoire

Interprété dans

Lauritz Melchior (Interprète)

Xl_lauritz_melchior_en_siegfried
Mode immersif

Commentaires

Loading