À Avignon, une saison 2019-2020 « à la française »

Xl_avignon © Opéra Grand Avignon

La saison 2019-2020 sera la dernière « hors les murs » de l’Opéra Grand Avignon, guidée par le thème de la fraternité, et qui, tout comme l’English National Opera outre-Manche, proposera plusieurs opéras étrangers habituellement donnés dans leur langue originale… mais adaptés ici en français ! On pourra sans doute être curieux de découvrir ces adaptations ou s’interroger sur la pertinence de la proposition : la musique et le livret étant à l’origine travaillés l’une avec l’autre, le changement de langue ne risque-t-il pas de dénaturer l’œuvre dans sa structure ? Réponse au cours de la saison.

La comédie-ballet de Molière et Lully Monsieur de Pourceaugnac ouvrira le bal le 6 novembre dans une mise en scène de Raphaël de Angelis, dirigée musicalement par Benjamin Perrot et Florence Bolton. La distribution réunira la soprano Sophie Landy, le ténor Raphaël Brémard et la basse Lucas Bacro, qui devraient partager la scène avec quelques marionnettes d’après ce que nous devinons du programme. C’est toutefois la nouvelle production de La Périchole d’Offenbach qui, tout en poursuivant les festivités du bicentenaire du compositeur, ouvrira pleinement la saison lyrique le mois suivant sous la baguette de Samuel Jean.  Le rôle-titre sera confié à Marie Karall – dont la Mercedes au timbre profond et ambré nous avait conquis aux Chorégies d’Orange en 2015. Parmi les moult personnages évoluant à ses côtés, nommons le Vice-Roi du Pérou de Philippe Ermelier, le Don Pedro de Panatellas d’Enguerrand de Hys, ou le Don Pedro de Tarapote d’Alain Iltis.

En fin d’année, nous quitterons l’univers comique et enjoué de Molière, Lully et d'Offenbach pour celui de l’enfance avec une autre nouvelle production : Hansel et Gretel d’Engelbert Humperdinck dans une version entièrement française mise en scène et adaptée par Valérie Marestin, à qui l’on doit déjà de « drolatiques Mousquetaires au couvent » dans cette même salle en 2017. Coline Dutilleul interprétera ce Hansel francisé, Déborah Salazar-Sanfeld, sa sœur, Christine Craipeau sera à la fois la mère et la sorcière, et Géraldine Jeannot complètera la distribution. La production sera suivie par celle de La Flûte enchantée, toujours dans une version française, qui devrait être particulièrement attendue. Non seulement le public retrouvera Hervé Niquet à la direction, mais la distribution réunie a de quoi ravir : Florie Valiquette (Pamina), Chantal Santon-Jeffery (la Reine de la Nuit), Mathias Vidal (Tamino), Marc Scoffoni (Papageno) et Pauline Feracci (Papagena).

Gilles et Corinne Benizio (alias Shirley et Dino) ouvriront l’année avec leur production « jouissive » de La Fille du régiment à laquelle nous avions assistée aux Folies d’O de Montpellier en juillet 2018. Anaïs Constans, Julie Pasturaud et Julien Dran retrouveront leurs rôles respectifs, et seront ici rejoints par Marc Labonnette et João Fernandes pour un moment qui devrait ravir le public. Suivront en mars Cavalleri Rusticana et Pagliacci mis en scène par Eric Pérez et qui permettra d’entendre les lauréats du 26ème concours international de Chant de Clermont-Ferrand, tandis que le même mois sera également donné Le Singe d’une nuit d’été de Gaston Serpette et Pomme d’Api d’Offenbach, deux opérettes en un acte ici proposées dans une nouvelle mise en scène d'Yves Coudray. Toujours en mars et après avoir été présentées en janvier au Théâtre des Champs-Elysées, Les Petites Noces (d’après Les Noces de Figaro) seront reprises dans la mise en scène de Gilles Rico.

De son côté, Daniel Benoin mettra en scène Madama Butterfly sous la direction musicale de Patrick Davin. Noriko Urata tiendra le rôle-titre, Marion Lebègue celui de Suzuki et Avi Klemberg celui de Pinkerton. Carmen clôturera la saison dans la mise en scène de Paul-Emile Fourny et dirigée par Samuel Jean. La jeune mezzo-soprano Ahlima Mhamdi, que nous avons déjà eu le plaisir d’entendre notamment dans Rigoletto en 2017, tiendra le rôle-titre face au Don José d’Irakli Kakhidze et au Don Escamillo de Christian Helmer. Ludivine Gombert devrait offrir une belle Micaëla, alors que Lionel Peintre, Enguerrand de Hys et Yoann Dubruque seront le Dancaire, le Remendado et Moralès.

À ces productions s’ajouteront nombre de spectacles divers (théâtre, danse, concerts symphoniques, baroques…), dont une série de récitals dans laquelle il sera possible d’entendre Valentine Lemercier, Melody Louledjian, Anaïs Constans, ou encore Jakub Józef Orliński pour ne citer que ces quelques noms.

Une saison qui met donc le français à l’honneur et qui devrait permettre à tous de passer d’agréables moments au sein de la cité des Papes.

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