Saison 2023-2024 de l'Opéra de Wallonie-Liège : une ère nouvelle pour « (se) projeter »

Xl_photo-salle-1-_-op_ra-royal-de-wallonie-li_ge_web-600x400 © Opéra-Royal-de-Wallonie-Liège

L’Opéra de Wallonie-Liège vient d’annoncer sa saison 2023-2024 « avec plaisir et enthousiasme », et invite le public à « découvrir pleinement la vision artistique de la direction actuelle ». En effet, la maison lyrique « entame une nouvelle ère avec la première programmation complète de Stefano Pace en collaboration avec Giampaolo Bisanti, le directeur musical ». Ce ne sont pas moins de huit nouvelles productions, dont trois en coproduction, qui marqueront la saison. Une saison qui mettra aussi à l’honneur les spectacles jeune public avec l’opéra participatif Patiente mon cœur, la création d’un spectacle en collaboration avec la Fédération des Maison des jeunes, l’Opéra en fusion, et la reprise de l’opéra participatif Le Barbier du Bois-Joli.

En septembre, la saison lyrique s’ouvrira avec Idoménée, dirigé par Fabio Biondi et signé par Jean-Louis Grinda qui fera « le choix de l’épure en suggérant la présence du fantastique inhérent à l’histoire d’Idomenée. Dans une scénographie dépouillée, la vidéo matérialisera l’omniprésence de la mer et du ciel, voisinant avec quelques éléments monumentaux ». Giorgio Berrugi y tiendra le rôle-titre face à l’Idamante d’Annalisa Stroppa, l’Ilia de Maria Grazia Schiavo et l’Elettra de Nino Machaidze.

Vincent Dujardin reviendra pour sa part pour Le Barbier de Séville au côté de Giampaolo Bisanti. La scénographie se construira à partir d’images inspirées du cinéma réaliste espagnol des années 1940-50 afin de nous emmener « au rythme effréné du crescendo rossinien d’une place de Séville à l’habitation de Bartolo, lieu où se resserre l’action et où les péripéties s’enchaînent allègrement jusqu’à la résolution finale ». Vittorio Prato et Marcello Rosiello se partageront le rôle de Figaro, Aya Wakizono et Chiara Tirotta celui de Rosina, tandis que Ruzil Gatin sera le Comte Almaviva.

Entre toutes les nouvelles productions de la saison, l’Opéra de Wallonie-Liège reprendra Les Contes d’Hoffmann de Stefano Poda, déjà annoncés en mars 2021, en coproduction avec l’Opéra de Lausanne qui l’avait proposé en 2019 et où nous avions pu apprécier le travail du metteur en scène qui plaçait l’œuvre dans un cabinet de curiosités. Celso Albelo interprètera le célèbre poète face au ténébreux Erwin Schrott, Jessica Pratt ou encore Julie Boulianne.

Retour à Mozart pour la fin d’année avec la reprise de La Flûte enchantée mise en scène par Cécile Roussat et Julien Lubek qui choisissent d’aborder l’œuvre par le biais du conte. Cornel Frey et Tanja Kuhn incarneront Tamino et Pamina, Lucie Kaňková sera la Reine de la Nuit, Charles Dekeyser, Sarastro, et Paul Armin Edelmann, Papageno. Le début d’année sera placé sous le signe de Rusalka, dans un nouveau travail de Rodula Gaitanou – qui fera ses débuts dans la maison liégeoise –, également sous la baguette de Giampaolo Bisanti. Corinne Winters s’emparera du rôle-titre pour cette création à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège dans ce « monde partagé entre une nature libre et fantastique, et une humanité rigide et abusive » et ce « voyage oscillant entre réalisme du tournant du siècle dernier et représentation d’une nature en perpétuel changement ». Anton Rositskiy sera le Prince au côté de la Princesse étrangère de Jana Kurucová, la Sorcière d’Olesya Petrova ou encore le Vodnik d’Evgeny Stavinsky.

Le directeur musical de l’Opéra sera également à la tête de l’Orchestre pour le Falstaff de Jacopo Spirei, importé du Théâtre royal de Parme (où la production fut créée en 2017). Pietro Spagnoli prêtera sa voix au rôle-titre face à l’Alice Ford de Carolina López Moreno, à la Mistress Quickly luxueuse de Marianna Pizzolato, au Ford de Simone Piazzola, la Nannetta de Francesca Benitez ou encore le Fenton de Giulio Pelligra.

Autre production venue du Théâtre royal de Parme, Pierre Dumoussaud dirigera Pelléas et Mélisande, signé par André Barbe et Renaud Doucet. Lionel Lhote et Nina Minasyan formeront le couple mythique face au Golaud de Simon Keenlyside.

En mai, retour à une nouvelle production avec Les Capulets et les Montaigus, qui réunira sur scène Rosa Feola et Raffaella Lupinacci pour les rôles de Romeo et Giulietta. Elles seront rejointes par Roberto Lorenzi (Capellio), Maxim Mironov (Tebaldo), et Adolfo Corrado (Lorenzo), sous la baguette de Maurizio Benini. Pour sa première collaboration avec la maison lyrique, Allex Aguilera « souhaite, en raison de l’universalité de l’histoire de I Capuleti e i Montecchi, détacher sa mise en scène de l’époque de l’intrigue pour l’ancrer dans un monde idyllique. Sans dédaigner les techniques actuelles utilisées en scénographie, le vidéomapping par exemple, sa mise en scène mise sur la lisibilité et l’unité visuelle pour rapprocher l’argument de notre époque ».

Ultime titre lyrique de la saison, c’est encore une nouvelle production qui attend le public, d’une œuvre emblématique du répertoire puisqu’il s’agit de Carmen. Sous la baguette de Leonardo Sini, Marta Eguilior, puisera « dans ses racines pour en livrer une vision authentique, à partir de concepts profondément ancrés dans l’imaginaire collectif de l’Espagne et de son folklore ». Le personnage de Carmen « qui incarne, tout entier, la Passion », sera interprété par Ginger Costa-Jackson et Julie Robard-Gendre alors qu’Arturo Chacón-Cruz et Azer Zada se partageront le rôle de Don José. Le reste de la distribution ne sera pour sa part pas doublée, et l’on pourra donc entendre Anne-Catherine Gillet en Micaëla, Pierre Doyen en Escamillo, Elena Galitskaya en Frasquita et Valentine Lemercier en Mercédès.

La saison sera également ponctuée de nombreux concerts, comme La Messa da Requiem de Verdi, dirigée par Zubin Mehta, le concert « Puccini, 100 ans d’héritage » avec Maria Teresa Leva, Matteo Lippi et Claudio Sgura, ou encore un autre concert de Marcelo Alvarez. N’oublions pas les productions dédiées au jeune public déjà mentionnées plus haut : Figaro, le Barbier du Bois joli, une adaptation « remplie de fantaisie et d’humour » pour un opéra participatif inspiré de l’œuvre de Rossini. En mars, place à L’Opéra en fusion, op. 2024, une création collective qui promet la fusion entre les mondes de la jeunesse et de l’Opéra dans un projet d’expression et de création qui invite plus de 80 jeunes de 16 à 24 ans à travailler et collaborer durant quinze mois pour créer un spectacle inspiré librement du répertoire lyrique. Enfin, un autre opéra participatif sera proposé en mai : Patience mon cœur de Lionel Polis, sur un livret écrit par André Borbé qui s’est appuyé sur des témoignages recueillis auprès de jeunes patients et de soignants du service de pédiatrie d’un hôpital liégeois.

Le détail de la saison 2023-2024 de l'Opéra de Wallonie est disponible sur le site de la maison liégeoise

Elodie Martinez

| Imprimer

En savoir plus

Commentaires

Loading