La Cité Bleue dévoile déjà sa saison 2024-2025

Xl_cite_bleue_2024_2025 © Cité Bleue

Six mois après avoir dévoilé sa saison 2024, La Cité Bleue annonce sa saison 2024-2025, première saison complète de la salle genevoise, qui promet deux créations mondiales, trois opéras et de nombreux concerts, en plus de mettre Clara Schumann à l’honneur.

Alors qu’elle vient à peine de donner l’ultime représentation de sa première création (Amour à mort dont nous rendions compte), la Cité Bleue de Genève annonce déjà sa saison 2024-2025, seulement six mois après l’annonce de sa saison 2024. Cette saison 2024-2025 n’est pas anodine puisqu’il s’agit de la première saison complète de la nouvelle salle genevoise. Selon les mots du maître des lieux, Leonardo García Alarcón :

« À l’heure où les espaces se dématérialisent, où les expériences sont uniformisées par l’interchangeabilité des lieux, il est peu d’endroits qui sont destinés par leur ancrage même à devenir le laboratoire privilégié d’un rêve humain et artistique.
Lovée au cœur de la Cité universitaire de Genève, lieu de métissage des jeunesses par excellence, La Cité Bleue abrite, préserve et fertilise ce souffle porteur d’avenir qui s’engouffre à travers ses murs. C’est notre devoir de le reconnaître, de l’accueillir et d’en faire la semence qui nourrit notre projet artistique
 ».

Ainsi, la saison 2024-2025 s’annonce « à l’image des gardiens de ses lieux : belle, dynamique, désireuse de faire dialoguer toutes les générations, tous les styles et toutes les cultures », avec pas moins de 22 propositions artistiques.

Deux créations mondiales

La Cité Bleue et Cappella Mediterranea proposeront deux création « en écho avec les questionnements sociétaux contemporains ». Tout d’abord, Seasons, un « théâtre-cinéma opératique » inspiré par la Cité universitaire de Genève – où se trouve la Cité Bleue – dans laquelle coexistent plus de 95 nationalités différentes. Trois personnages, trois récits de vie qui semblent ne rien à voir ensemble vont s’enchevêtrer « dans un labyrinthe commun » et « nous faire découvrir des histoires fascinantes, des parcours incroyables, des cultures différentes, où la rencontre et le partage sont les maîtres-mots ». Le spectacle sera mis en scène par Fabrice Murgia, dirigé par Quito Gato, et pourra compter sur Mariana Flores, Arezki Aït-Hamou et TK Russell Kadima.

Ensuite, l’idée de la souffrance injuste trouvera dans Job, le procès de Dieu « le lieu par excellence de son déploiement », écrit et composé par Michel Petrossian qui livrera un « drame musical où dialoguent trois univers – l’héritage baroque, la musique traditionnelle et la musique contemporaine – comme une chambre d’écho pour d’autres drames qui agitent le monde, ou secouent des existences personnelles » dans une mise en espace d’Anaïs de Courson.

Une mise en lumière du féminin

Du 23 au 28 novembre 2024, la Cité Bleue accueillera Clara, une bio-fiction consacrée à Clara Schumann, portée par Annie Dutoit-Argerich, proposée pour la première fois en Europe et en français. Elle sera accompagnée par le baryton Sam McElroy et le pianiste Eduardo Delgado.

« Clara se présente devant nous pour témoigner de sa vie, de sa passion pour la musique et des événements pour lesquels on la juge encore aujourd’hui : son absence pendant plus de deux ans et demi lors de l’internement de son mari Robert Schumann, le procès contre son père pour s’émanciper, et sa relation avec Johannes Brahms.

Ici, elle ne chante pas, ne joue pas de piano, mais la musique est omniprésente. Celle de Robert, de Johannes mais aussi la sienne, Clara Wieck signée Schumann, l’une des plus grandes pianistes du XIXème siècle.

C’est parmi ces confidences, au gré de ses échanges avec le piano et le chant, que se déroule devant nous l’histoire de sa vie de femme, de mère, de pianiste. Un voyage émotionnel nécessaire, à la fois fort et tendre, dont personne ne sortira indemne ».

En décembre, La Traviata s’invitera à la Cité Bleue, mais pas celle que nous connaissons : il s’agira de Traviata, vous méritez un avenir meilleur, « bouleversante fresque musico-théâtrale de Benjamin Lazar inspirée du chef-d’œuvre de Verdi ». Avec Florent Baffi, Damien Bigourdan, Renaud Charles, Elise Chauvin ou encore Judith Chemla.

La musique de Scarlatti résonnera elle aussi cette saison, avec son Stabat Mater qui sera pour la première fois mis en scène par Maëlle Dequiedt. La musique baroque rencontrera ici l’œuvre de Virginia Woolf, tandis que Simon-Pierre Bestion et La Tempête revisiteront « librement le matériau de Scarlatti et s’adonneront à une expérience sonore renversante et jubilatoire ».

De nombreux concerts

Si la Cité Bleue est un lieu d’émulation artistique à la croisée des mondes, il demeure un écrin pour la musique et accueillera naturellement des concerts variés et séduisants avec Cappella Mediterranea pour « maître de cérémonie naturel de ce riche plateau d’artistes ». Dès septembre, c’est une expérience captivante que proposera Leonardo García Alarcón avec Bach & Haendel, Opus Infinitum. Le chef imaginera ici la rencontre entre les deux compositeurs à travers leurs œuvres, dans un « dialogue entre eux, comme si l’on avait demandé à chacun de composer tour à tour dans un style précis. Grâce à des solistes, chanteurs et musiciens exceptionnels, nous vivrons un véritable cours de composition qui nous fera découvrir comment chacun travaillait ». Le plateau réunira Elizaveta Sveshnikova, Hugh Cutting, Guy Cutting et Adrien Fournaison.

Dans une atmosphère plus intime, le public pourra entendre Les 7 Péchés capitaux, recueil d’airs et de madrigaux de Claudio Monteverdi, ainsi que Lamenti & Sospiri, mélodies tout en délicatesse du compositeur baroque Sigismondo d’India, avec le duo Mariana Flores et Gwendoline Blondeel. Un programme qui devrait sans doute reprendre celui du disque paru en 2021, que nous avions particulièrement apprécié.

En janvier, Victoire Bunel et Jean-Christophe Lanièce nous inviteront à reconsidérer le « Voyage d’Hiver » non pas comme celui d’un voyageur solitaire, mais plutôt d’un couple à la dérive, un mois avant que le plus célèbre des couples au monde ne soit mis en lumière avec Juliette et Roméo. Il s’agira là d’un projet commun de deux ensembles genevois, incarnant chacun l’un des deux héros.

Trois opéras pour couronner la saison

Du 6 au 8 mars, la Cité Bleue sera le lieu de « la création d’une version de concert spatialisée du sensuel et surréaliste María de Buenos Aires d’Astor Piazzolla, proposé par le bandonéoniste William Sabatier dans son effectif original et mis en espace par Amélie Parias ». Une œuvre parfaitement adaptée pour ce lieu et le chef argentin, tandis que nous ne pouvons que nous réjouir d’avance d’entendre l’art du bandonéon de William Sabatier, auquel nous avons déjà succombé lors de l’ouverture de la salle. C’est à Sol García qu’incombera le rôle de Maria, aux côtés de Diego Valentín Flores et de Sebastián Ross.

Le 7 mai, Monteverdi sera à nouveau à l’honneur après avoir inauguré la nouvelle salle par son Orfeo en mars dernier. Cette fois-ci, Leonardo García Alarcón dirigera Le Couronnement de Poppée à la tête de Cappella Mediterranea et d’un plateau réunissant Jasmin Delfs (Poppea), Nicolò Balducci (Nerone), Victoire Bunel (Ottavia / Virtù), Paul Figuier (Ottone) et Ossian Huskinson (Seneca / Console).

Enfin, le dernier opéra de la saison sera la création mondiale de l’Erismena de Francesco Cavalli… en version anglaise ! Ce travail est le « résultat d’un an de travail d’approfondissement par les étudiants du Département de Musique Ancienne de la Haute École de Musique de Genève avec Leonardo García Alarcón ». Tout cela a été rendu possible grâce à la découverte de la partition manuscrite complète avec le livret anglais en 2008 dans une bibliothèque privée, enrichie d’un prologue unique.

De très nombreux autres rendez-vous attendent le public genevois, entre danse,  piano, expérimentations artistiques… Parmi ces nombreuses dates, citons au hasard A beginning #16161D qui ouvrira la saison les 8 et 9 septembre 2024, un spectacle d’Aurora Bauzà et Pere Jou pour La Bâtie-Festival. Un « voyage de l’ombre à la lumière tout en poésie en compagnie de cinq jeunes chanteurs / danseurs ». Ou encore La Fête du clavier, le 22 mars 2025, ou La Nuit bleue du jazz du 5 au 6 juillet 2025, deux représentations de Click’n Drums, un « spectacle familial déjanté, bourré d’humour et de poésie », et bien d’autres…

L’intégralité de cette riche programmation est disponible sur le site officiel de la Cité Bleue.

publié le 16 mai 2024 à 07h34 par Elodie Martinez

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