© Cappella Mediterranea fête ses 20 ans
Depuis sa création en 2005 par Leonardo García-Alarcón, l'ensemble Cappella Mediterranea a su s’imposer comme une référence du répertoire baroque, entre œuvres de grand répertoire et redécouvertes d’ouvrages rares. Cette saison 2025/26, Cappella Mediterranea fête ses 20 ans, avec un programme riche et sans renier ses origines.
En 2005, le chef d’orchestre Leonardo García-Alarcón fondait l’ensemble Cappella Mediterranea pour explorer la musique méditerranéenne et plus spécifiquement le répertoire baroque – nourrie par une passion du chef argentin pour l’œuvre de Bach. Aujourd’hui, alors que l’ensemble fête ses 20 ans d’activité, Cappella Mediterranea s’impose comme l’une des figures incontournables de l’univers baroque (le baroque vénitien d'abord, mais aussi français, allemand ou anglais), réputé autant pour ses interprétations des grandes œuvres incontournables que ses redécouvertes d’ouvrages tombés dans l’oubli.
Et cette vingtième saison 2025/26, âge de « la maturité pour un orchestre », promet un programme à la fois généreux, audacieux, mais aussi fidèle aux origines de l’ensemble, qui se produira partout en Europe et jusqu’en Amérique du sud. Tour d’horizon des temps forts de cette saison des 20 ans de Cappella Mediterranea.
Nouvelles productions et créations
Les nouvelles productions défendues par Cappella Mediterranea cette saison sont à l’image de l’histoire de l’ensemble. Pour le grand répertoire baroque, Leonardo García-Alarcón assurera la direction musicale de la nouvelle mise en scène de Castor et Pollux du chorégraphe Edward Clug – qui sera étrennée au Bâtiment des Forces Motrices de Genève du 19 au 29 mars 2026, avant d’être reprise en version de concert à l’Opéra Royal de Versailles le 12 avril suivant. À la tête de Cappella Mediterranea, le chef argentin accompagnera une distribution d’envergure menée par Reinoud van Mechelen et Andreas Wolf dans les rôles titres, aux côtés notamment de Sophie Junker, Ève-Maud Hubeaux ou encore Alexandre Duhamel.
Pour les redécouvertes dont Leonardo García-Alarcón est féru, le chef sera de retour à l’Opéra de Paris pour l’entrée au répertoire de l’Ercole Amante, de la compositrice vénitienne du XVIIIe siècle Antonia Bembo. L’ouvrage a longtemps été oublié, avant d’être ressuscité à Stuttgart en 2023, et fera l’objet d’une nouvelle production à l’Opéra Bastille du 25 mai au 14 juin 2026, confiée à la metteuse en scène Netia Jones. En grand spécialiste des redécouvertes lyriques, Cappella Mediterranea fera vivre la musique de « cet Hercule amoureux, à l’harmonie originale et à la grande virtuosité vocale » pour accompagner Andreas Wolf dans le rôle-titre, aux côtés notamment de Julie Fuchs ou Sandrine Piau.
Et comme le troisième pilier de Cappella Mediterranea lorgne vers la création et les passerelles entre les générations, Leonardo García-Alarcón dirigera aussi la première mondiale en français de Les Dinos et l'Arche, mini-opéra de Thomas Leininger sur un livret de Cédric Costantino et Tina Hartmann. Destiné aux « esprits curieux de tous âges » (dès 10 ans), l’ouvrage prend des allures de tendre satire et interroge la disparition des dinosaures pour mieux « explorer avec humour les thèmes de l'adaptation, de la survie et de la transformation ». Donnée à La Cité Bleue de Genève du 3 au 7 février prochains, le mini-opéra sera porté par « une distribution haute en couleur », un ensemble instrumental de dix musiciens de Cappella Mediterranea, et l’inventivité scénique de Julien Condemine.
Concerts et disque
Cette saison, l’ensemble assurera aussi de nombreuses reprises en concert, dans quelques-unes des grandes salles européennes et jusqu’en Amérique du sud – notamment Les Indes galantes qui avaient tant marqué l’Opéra Bastille en 2019, où la musique de Rameau défendue par Leonardo García-Alarcón côtoyait le krump du chorégraphe Bintou Dembélé. La production sera reprise à La Scala de Milan ce 16 novembre en version de concert, avant de partir pour le Theatro Municipal de São Paulo au Brésil, du 26 novembre prochain au 4 décembre.
L’ensemble sera aussi en tournée tout au long de la saison à l’occasion de plusieurs concerts : Alfonsina, dont le programme ensoleillé s’inspire du disque de la soprano Mariana Flores qui « rend hommage aux femmes d’Amérique latine », sera repris en concert à Bourges, Genève, Reims ou Lyon jusqu’au début de l’année prochaine ; Fiesta Barroca, le 13 décembre à La Cité Bleue de Genève, puise dans la musique vocale pratiquée du Pérou du XVIIIe siècle ; le lendemain, Pequeña Fiesta s’adresse spécialement aux familles « où les tout-petits, accompagnés de leurs parents et grands-parents, sont invités à chanter avec les artistes » ; ou encore Fuego Barroco, à la Philharmonie de Paris le 15 mars 2026 avec le Chœur de jeunes de l’Orchestre de Paris.
Quelques jours plus tard, toujours à la Philharmonie de Paris (le 20 mars), puis à l’Elbphilharmonie Hambourg (le 28 avril), Leonardo García-Alarcón et Cappella Mediterranea reprendront L’Orfeo de Monteverdi en version de concert avec Valerio Contaldo et Mariana Flores dans les rôles principaux.
L’ensemble se décline aussi au disque. On se souvient qu’en 2022 au Festival d’Ambronay, puis l’année suivante au Festival de Saint-Denis et au Grand Manège de Namur, La Passione di Gesù de Leonardo García-Alarcón avait fait sensation – l’œuvre puise son inspiration dans l’Évangile de Judas pour réhabiliter l’apôtre. L’ouvrage a fait l’objet d’un enregistrement qui sortira le 27 mars 2026 chez Alpha Classic.
Depuis 20 ans, Cappella Mediterranea explore divers répertoires et continents sans renier ses origines, et cette saison anniversaire en est manifestement l’illustration. Gageons que les 20 prochaines années permettront de poursuivre l’ouvrage, avec la même passion. D'ici là, l'agenda complet de Cappella Mediterranea est disponible sur le site de l'ensemble.
publié le 3 novembre 2025 à 14h47 par Aurelien Pfeffer
03 novembre 2025 | Imprimer
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