Festival de Bregenz 2016
Du 20 juillet 2016 au 21 août 2016

Xl_turandot © DR

Chaque été depuis 1946, le Festival de Bregenz (Bregenzer Festspiele) – et sa spectaculaire scène lacustre (la fameuse Seebühne) - attire une foule toujours plus nombreuse. La ville autrichienne – située à seulement quelques encablures de la Suisse et de l'Allemagne – peut s'enorgueillir de ce festival unique en son genre, ainsi que de son magnifique musée d'art contemporain, signé par le grand architecte suisse Peter Zumthor. Si le festival possède une salle classique, le Festspielhaus, d'une capacité de 1700 places, c'est cependant la plate-forme qui flotte sur le Lac de Constance - l'une des plus vastes scènes du monde - qui en est le cœur ; les gradins qui lui font face peuvent accueillir près de 7000 spectateurs. Pendant le mois entier que dure la manifestation autrichienne (du 20 juillet au 21 août cette année), plus de 200.000 mélomanes s'y pressent, ce qui en fait une des plus importantes manifestations lyriques au monde. Un changement notable cette année : après avoir assuré son destin pendant de longues années, David Pountney vient de remettre les clés du festival à Elizabeth Sobotkha, qui le dirige désormais.

Comme chaque année, deux titres se partagent l'affiche, l'un étant représenté sur la Seebühne (avec un titre qui se renouvelle tous les deux ans, et donc un nouveau – imposant - décor), l'autre dans la salle fermée du Festspielhaus. Le titre-phare de cette nouvelle édition sera la très populaire Turandot de Giacomo Puccini avec – comme d'habitude - une triple distribution : Katrin Kapplusch | Mlada Khudoley | Erika Sunnegårdh dans le rôle-titre, Riccardo Massi | Arnold Rawls | Rafael Rojas en Calaf, Yitian Luan & Marjukka Tepponen & Guanqun Yu dans celui de Liù , ainsi que Christophe Mortagne & Manuel von Senden (Altoum), Gianluca Buratto & Mika Kares (Timur), Matija Meic (Ping), Peter Marsh & Taylan Reinhard (Pang), Cosmin Ifrim & Kyungho Kim (Pong) et enfin Yasushi Hirano & Grigory Shkarupa en Mandarin. Deux chefs se partageront la baguette, Paolo Carignani et Giuseppe Finzi, tandis que la production sera confiée au metteur en scène suisse Marco Arturo Marelli

De son côté, le Festspielhaus accueille – comme de coutume aussi - un ouvrage rare ou une création, et cette année encore, la direction du Festival concilie admirablement originalité et haut niveau artistique en ressuscitant le Hamlet (Amleto) de Franco Faccio (directeur de La Scala dans les années 1860) sur un livret d'Arrigo Boito (le librettiste de Giuseppe Verdi pour ses opéras Otello et Falstaff). L'ouvrage a été créé à Gênes en 1865, et aura dû attendre 2014 pour connaître à nouveau les honneurs de la scène (aux Etats-Unis). Il sera dirigé par Paolo Carignani, avec une proposition scénique signée par l'homme de théâtre français Olivier Tambosi, tandis que le rôle-titre sera confié au ténor polonais Pavel Cernoch.

Comme les organisateurs ont de la suite dans les idées, ils profitent de la présence en résidence des Wiener Symphoniker pour proposer, en parallèle des spectacles lyriques, une série de concerts symphoniques (au Festspielhaus), avec notamment un premier concert dirigé par Philippe Jordan (et la présence de Sophie Koch) dans un programme Schubert, Beethoven et Mahler (le 24 juillet), un autre sous la baguette de Susanna Mälkki (accompagnée par la violoniste Patricia Kopachinskaja) dans un programme réunissant Beethoven et Brahms (le 31 juillet), et un troisième dirigé par l'excellent chef espagnol Enrique Mazzola dans un programme mêlant Verdi et Donizetti (le 8 août).

Emmanuel Andrieu

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