Maria Callas, une femme, une légende, une artiste

Xl_portrait-maria-callas © DR

Le 16 septembre 1977, Maria Callas s’éteignait à l’âge de cinquante-trois ans. Elle reste aujourd’hui dans les mémoires comme l’une des plus grandes interprètes du XXème siècle, autant pour sa voix et son intensité dramatique que pour sa personnalité, ses failles et ses fragilités. Au jour du quarantième anniversaire de sa disparition, nous revenons sur le destin de « la Callas », entre une vie personnelle difficile et une carrière artistique exceptionnelle.

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« Et soudain, surgie des profondeurs, une voix brûlante, grave, aigüe, stridente, surnaturelle, baroque, une voix sans nulle autre pareille a essayé de combattre la mort » : c’est ainsi que commence le texte magnifique avec lequel Yves Saint-Laurent célèbre la plus grande diva du XXème siècle, Maria Callas. Ces mots d’une intensité troublante pourraient être ceux d’un poète et il suffit de cette phrase liminaire pour que nous comprenions à quel point « la Callas » demeure inclassable et irremplaçable. 

à voir : maria callas, une passion, un destin

En hommage à Maria Callas, Alain Duault raconte et Béatrice Uria-Monzon chante la vie de la diva, le temps d’un spectacle qui allie le récit d’un destin et les grandes pages lyriques ayant jalonné le parcours artistique de la cantatrice.

• le 16 septembre au Parc floral de Vincennes ;
• le 7 octobre à l'Opéra de Vichy ;
• le 31 octobre et 3 novembre à l'Elephant Paname (Paris);
• le 15 novembre à Bordeaux ;
• le 18 novembre à Agen ;
• le 24 novembre à Liège ;
• le 3 décembre à Lausanne ;
• le 8 décembre au Théâtre d'Antibes

C’est sans doute parce que le chant était pour elle encore plus qu’un art, il était sa vie entière qui se consuma en une carrière aussi fulgurante que fascinante. Après avoir traversé le ciel lyrique comme un météore, elle accède à l’immortalité de la mémoire universelle. Sa voix à la couleur sombre immédiatement reconnaissable n’était pas une « belle » voix comme celle, souple et lumineuse, de sa grande rivale, Renata Tebaldi. Pourtant, un timbre métallique et des failles incessantes comme autant de fêlures ont plus fait pour la renaissance de l’art du bel canto qu’une voix homogène à la séduction immédiate. Maria Callas a transformé pour toujours l’image de la cantatrice d’opéra en dépassant les codes et les postures figés du théâtre lyrique pour atteindre une vérité dramatique définitivement inscrite dans la mémoire de tous les mélomanes. 

En ce mois de septembre 2017, le monde de l’opéra va rivaliser de ferveur et de prouesses pour commémorer comme il se doit le quarantième anniversaire de la disparition de Maria Callas. Les livres, les enregistrements, les expositions et les spectacles auront tous quelque chose de particulier à nous livrer pour faire revivre celle qui s’est éteinte à l’âge de cinquante-trois ans, le 16 septembre 1977, à Paris. Les rumeurs sur sa vie privée se mêleront à l’analyse des  grandes étapes de son parcours artistique et beaucoup voudront percer le mystère de la femme en délaissant l’icône auréolée de légende. Car le public se passionne toujours pour la vie  des artistes aux amours déçues. Après avoir connu l’ivresse de la gloire, et éprouvé la détresse de la trahison, Maria Callas s’est volontairement éloignée du monde. Elle s’était retranchée dans son vaste appartement du 36, avenue Georges-Mandel, qui n’était pas sans ressemblance avec le tombeau dans lequel Aïda renonce à la vie. Malheureusement pour la diva, ce renoncement ne conduisait pas à une mort extatique dans les bras de Radamès : « Je pense souvent à la mort, mais je n’en ai pas peur. Pourvu que je ne souffre pas. De quoi aurais-je peur ? La gloire ? Je ne lui fais pas confiance. Quand je mourrai, je pousserai un soupir de soulagement en me disant : J’ai bien fait mon travail. J’ai été et je resterai la Callas ».

Souvenirs d’enfance

Sophia Cecilia Anna Maria Kalogeropoulos, dite plus tard Maria Callas, est née le 4 décembre 1923, en pleine tempête de neige, dans un hôpital de la 106ème rue à New-York. Six mois avant sa naissance, ses parents ont quitté la Grèce pour venir s’installer en Amérique où ils espèrent connaître des jours meilleurs. Yorgos Kalogeropoulos a abandonné son activité de pharmacien qu’il exerçait péniblement dans un petit village du sud du Péloponnèse. Arrivé à  New-York, il s’installe dans « la Petite Athènes » avec sa femme, Evangelia et leur fille aînée, Yakinthi, qu’on appellera « Jackie ». A force d’obstination, Yorgos réussit à ouvrir sa pharmacie à Manhattan, la « Splendid Pharmacy », mais il est bientôt rattrapé par le krach de 1929 et la famille replonge dans la précarité. Le père devient alors représentant itinérant, et il déserte de plus en plus le foyer familial où règne Evangelia.


Maria Callas

Maria ne gardera pas un bon souvenir de cette enfance passée entre une mère peu disposée à l’aimer et un père absent et volage. Malheureuse dans sa vie de couple, Evangelia rêvait d’avoir un garçon pour remplacer celui qu’elle avait perdu avant son départ pour l’Amérique. C’est pourquoi quatre jours durant, la mère refusera de regarder la fille qu’elle venait de mettre au monde. Un autre souvenir douloureux hantera Maria : ses parents lui préfèrent sa sœur aînée, Jackie. Elle est jolie et avenante, alors que Maria a tout du vilain petit canard : la fillette est trop grosse, trop myope, et ses gros verres épais lui attirent les railleries de ses camarades qui la traitent de « gros serpent à lunettes ».

Maria s’évade en écoutant la radio et en répétant du matin au soir les chansons à la mode, avec une voix et une assurance qui impressionnent. Tant et si bien qu’Evangelia décide d’encourager les dons vocaux de sa fille.  La mère y met désormais une telle énergie que cette enfant mal-aimée lui en fera le reproche toute sa vie. Dans les années 50, leur relation se dégradera jusqu’à la rupture définitive.

Pour l’heure, Evangelia estime absolument nécessaire de retourner en Grèce où Maria pourra suivre des cours de chant à la hauteur de son talent naissant. C’est aussi une bonne occasion de quitter un mari qu’elle ne supporte plus. En 1937, la mère et ses deux filles regagnent Athènes. Une nouvelle vie commence. En arrivant en Grèce, Maria retrouve ses origines et découvre ce qu’est vraiment le chant.

L’Amérique, toujours

Au Conservatoire d’Athènes, Maria fait la première rencontre qui va bouleverser sa vie, celle de la grande Elvira de Hidalgo (1891-1980). Cette brillante soprano colorature espagnole s’est produite sur les scènes les plus prestigieuses avant de se consacrer à l’enseignement à partir de 1933.


Elvira de Hidalgo, Maria Callas

Elle décide de faire travailler la jeune Maria car elle devine en elle une voix et un tempérament exceptionnels. Elvira de Hidalgo initie son élève à tous les secrets de la tradition du bel canto. Et en 1941, à 18 ans à peine, profitant de la maladie de celle qui devait chanter ce soir-là, Maria Kalogeropoulos connaît son premier triomphe sur la scène de l’Opéra d’Athènes, dans un rôle qu’elle marquera à jamais, celui de la Tosca de Puccini. La jeune femme prend confiance en elle et rêve d’une gloire internationale. N’a-t-elle pas réussi à subjuguer le public et la critique à Athènes, où elle s’impose par l’ampleur de ses moyens et la solidité de sa technique ? Elvira de Hidalgo lui assure que c’est en Italie qu’on peut triompher avec une voix et un répertoire comme le sien. Mais, comme son père vingt-deux ans plus tôt, Maria, se sent prête à conquérir l’Amérique. En août 1945, elle reprend le bateau pour New York. Et c’est son père qui l’accueille à son arrivée, Yorgos Kalogeropoulos, qui se fait maintenant appeler Georges Callas, un nom plus facile à prononcer pour les Américains. Maria est heureuse de retrouver ce père qu’elle n’a guère connu mais auquel elle reste attachée et elle adopte elle aussi le nom de Callas.

Hélas, le rêve américain est un mirage pour celle dont la gloire n’a pas vraiment franchi l’Atlantique. Il faut attendre plusieurs mois pour que la chance se présente avec un engagement qui confirme parfaitement les conseils d’Elvira de Hidalgo : Maria est auditionnée par le directeur artistique des Arènes de Vérone, Giovanni Zenatello (1876-1949), un ancien ténor choisi par Puccini pour créer le rôle de Pinkerton dans Madame Butterfly en 1904. Zenatello est subjugué par le talent de la jeune femme qu’il engage pour interpréter le rôle-titre de La Gioconda de Ponchielli. Le 13 juin 1947, Maria Callas quitte le port de New York pour faire ses débuts dans un des plus prestigieux festivals européens.

Vers la gloire

A Vérone, deux rencontres essentielles attendent la débutante si prometteuse. Maria va travailler d’abord avec l’un des plus grands chefs lyriques de son époque, Tullio Serafin (1878-1968), qui sera son véritable Pygmalion. Plus tard, elle confiera :

« Tullio Serafin a été mon grand maître. Un jour il m’a dit : vous disposez d’un instrument merveilleux, votre voix. Vous vous exercez avec elle pendant les répétitions, comme un pianiste avec son piano. Ensuite, pendant la représentation, oubliez vos exercices. Jouez avec votre voix et prenez-y plaisir. Servez-vous en pour exprimer ce que vous ressentez vous-même ».


Giovanni Battista Meneghini, Maria Callas (Rome, 1951)

La seconde rencontre que Maria fait à Vérone est celle d’un riche industriel italien, Giovanni Battista Meneghini (1896-1981) qu’elle épousera en 1949, et qui restera son mentor et son impresario jusqu’à leur divorce en 1959. C’est un rapprochement assez surprenant basé d’emblée sur un double lien financier et amoureux. Leur différence d’âge est trop grande pour que Meneghini puisse combler toutes les aspirations amoureuses de la jeune femme qui trouvera en lui un protecteur et un ami attentionné plus qu’un véritable amant.

Ce sont ces deux hommes, Tullio Serafin et Giovanni Battista Meneghini qui vont modeler la première carrière de Maria Callas. Car à la triomphale Gioconda véronaise succèdent bientôt d’autres  grands rôles. En décembre 1947, la chanteuse enthousiasme le public de la Fenice de Venise où elle fait ses débuts avec l’Isolde de Wagner qu’elle interprète avec une subtilité et une intensité stupéfiantes.  Elle est réengagée pour La Walkyrie de la saison suivante. Alors qu’elle chante Brünnhilde, Tullio Serafin lui demande de remplacer au pied levé Margherita Carosio (1908-2005), une célèbre colorature pour laquelle la Fenice a décidé de remonter Les Puritains de Bellini, un opéra qu’on ne jouait plus. Maria a travaillé ce répertoire avec Elvira de Hidalgo et elle se laisse convaincre de tenter cette folle gageure : passer de Wagner à Donizetti en vingt-quatre heures ! Le triomphe balaie les réticences des plus sceptiques et la jeune chanteuse redonne aux Puritains une épaisseur dramatique qui ouvre de nouvelles perspectives au bel canto romantique. La prodigieuse carrière de Maria Callas commence avec ces Puritains.

Le nom de cette soprano de 24 ans devient célèbre et ses cachets montent aussi vite que sa gloire. Maria devient Callas même si sa silhouette manque encore de grâce… Qu’importe ! Elle est engagée à Florence pour une œuvre dont elle sera l’incarnation idéale, Norma de Bellini. Le 30 novembre 1948, quand elle lance le fameux « Casta Diva » qui ouvre ce rôle mythique, une nouvelle ère de l’histoire du chant semble commencer. Quel est son secret ? « Je travaille mes rôles en commençant par la musique. A elle la place d’honneur. Serafin m’a dit un jour cette chose merveilleuse : vous voulez savoir comment on joue un opéra ? Ecoutez la musique et vous y trouverez tout ce que vous cherchez ». Le respect rigoureux de la partition et la science des différents styles nourrissent l’incarnation théâtrale. 


Maria Callas (La Traviata)

Les succès et les rôles s’enchaînent sur les plus grandes scènes à travers le monde : à Buenos Aires, à Mexico, à Rio-de-Janeiro, à São Paulo mais aussi à Rome, à Florence ou à Londres, Norma, Tosca et la Traviata seront ses rôles phares.

Le 7 décembre 1951, Maria débute enfin à la Scala de Milan dans Les Vêpres siciliennes (1855) de Verdi. Le directeur, Antonio Ghiringhelli, est un ami et un admirateur de la Tebaldi. Ceci explique qu’il ait longtemps refusé d’engager sa rivale, avant de céder sous la pression du public qui réclame « la Callas ». Durant une dizaine d’années, la diva incarnera sur cette scène mythique les plus grandes héroïnes du répertoire sous la direction des meilleurs chefs d’orchestre de l’époque : Herbert von Karajan, Leonard Berstein, ou encore Carlo Maria Giulini. En 1953, Maria signe chez EMI où Walter Legge lui fera enregistrer tout le grand répertoire bel cantiste, romantique et vériste.

« La Divina »

Au milieu de ce tourbillon de succès, Maria fait une autre rencontre déterminante, celle de Luchino Visconti (1906-1976). Le cinéaste et metteur en scène est fasciné par la voix de la chanteuse, magnifiée par son sens inné du geste théâtral. En 1950, à l’Opéra de Rome, Visconti réalise sa première mise en scène avec Maria Callas. Elle chante la Fiorella du Turc en Italie de Rossini, un rôle comique qui apparaît comme un contre-emploi. C’est un nouveau triomphe. La rencontre a été passionnante pour Maria, tant sur le plan professionnel que sur le plan humain. Elle se prolongera avec quelques-uns des plus grands spectacles d’opéra de l’Histoire parmi lesquels figure cette Traviata donnée à la Scala en mai 1955 sous la direction du chef Carlo Maria Giulini. Dans cette production demeurée légendaire Maria Callas incarne l’héroïne de Verdi avec une passion déchirante qui bouleversa tous ceux qui y assistèrent. Visconti confiait : « Je peux dire que Maria est probablement le matériau le plus discipliné et le plus professionnel que j’aie jamais eu ». Voilà qui vient contredire l’image d’une diva capricieuse habituée à s’égosiller lors de colères « homériques » ! Le tempérament grec a peut-être ses excès mais le goût de la perfection était le plus fréquent motif de ces emportements : 

« C’est vrai, j’ai crié, j’ai hurlé souvent, et presque toujours pour obtenir plus de répétitions, pour essayer d’avoir la meilleure mise en scène (…) Je me suis battue pour la beauté du spectacle, pour essayer d’avoir la perfection ».

La perfection, c’est encore le but que Maria cherche à atteindre quand elle se lance, à partir de 1952-1953, dans un régime drastique qui va lui faire perdre plus de trente kilos ! La grande et lourde cantatrice devient une tragédienne sublime à la taille fine, soulignée par le brocart de costumes de scène magnifiques. Quel est le secret de cette divine métamorphose ? Toutes les hypothèses ont été avancées sans que le mystère puisse être dissipé. « La Divina » rayonne avec sa voix dont les possibilités semblent sans limite, alliant la virtuosité la plus spectaculaire à l’intensité dramatique la plus révolutionnaire. Celle qui a travaillé avec les plus grands metteurs en scène avait une vision très moderne de la direction d’acteurs : 

« Si nous parvenons, malgré tous les défauts inhérents à l’opéra, à vous persuader et à vous exalter, alors nous avons gagné notre pari, nous avons assumé notre réalité ».

On aimerait aujourd’hui que certains s’inspirent de cette conception de l’opéra comme un art total destiné à transcender le réel pour atteindre la beauté. Comme le soulignait Janine Reiss, qui a été son professeur à Paris pendant une dizaine d’années, Maria Callas voulait d’abord être une « interprète ». « Le message qu’elle nous a laissé, est fait d’humilité devant l’œuvre que l’on sert, de don de soi-même pour tendre vers la perfection, parfois même vers l’impossible. »

A la une des journaux people

En devenant celle qu’on surnomme partout « la Divina », ou encore « La Diva assoluta », Maria Callas a capté l’attention de la presse people qui entend bien exploiter la vie privée de la star du monde lyrique. En 1957, la chanteuse fait la rencontre du sulfureux milliardaire grec Aristote Onassis. En juillet 1959, elle participe à une croisière à bord du luxueux yacht de l’armateur, le Christina. C’est le début d’une liaison aussi médiatisée que mouvementée qui conduira chacun des deux amants à divorcer.


Maria Callas et Aristote Onassis

La vie de Callas va alors changer profondément. Elle prête moins d’attention à sa carrière maintenant qu’elle se sent enfin épanouie dans sa vie de femme. Elle est émerveillée par la prodigalité d’Onassis et enivrée par l’existence brillante et insouciante qu’elle peut mener en délaissant la discipline de fer qui a toujours été la sienne. Elle réduit son temps de travail, annule une interview à Bilbao, une émission de télévision à Londres, un concert à Berlin. Le 2 janvier 1958, la Diva interrompt la représentation de Norma qui se déroulait en présence du président de la République italienne. Elle est épuisée et quitte la scène. Cet incident atteint l’ampleur d’un scandale et motive son éviction de la Scala. Bientôt, c’est son contrat avec le Met qui est rompu pour cause de divergences artistiques. En 1959, elle ne donnera qu’une dizaine de représentations et sept seulement en 1960. Callas renonce peu à peu à l’opéra : « Je n’ai plus envie de chanter, avoue-t-elle dans une interview. Je veux vivre, vivre, comme n’importe quelle femme ». Elle a 37 ans. En 1961, elle ne donne plus que cinq représentations, en 1962 deux, en 1963 aucune. Le 5 juillet 1965 le rideau tombe sur une ultime Tosca. A 41 ans, Maria Callas vient de faire ses adieux à l’opéra.

Quelques mois plus tard, la chanteuse achète un appartement à Paris, avenue Georges Mandel, où elle va attendre les rares visites d’Onassis. Mais le 17 octobre 1968, elle apprend par un communiqué de presse, qu’Aristote Onassis et Jackie Kennedy vont se marier...

« Sola, perduta e abandonata »

Maria Callas est seule désormais. « Sola, perduta e abandonata » comme elle l’a chanté avec un poignant désespoir dans la Manon Lescaut de Puccini. Elle tourne Médée (1969) avec le cinéaste Pier Paolo Pasolini (1922-1975). Ce rôle muet déçoit évidemment ses admirateurs qui restent imperméables aux intentions du cinéaste. C’est un échec. En 1972, elle donne une série de master-classes à la Juilliard School de New York sans faire preuve d’un réel talent de pédagogue...

Une dernière tournée mondiale de récitals entreprise avec Giuseppe Di Stefano (1926-2014) s’achève sans panache le 2 novembre 1974 à Sapporo, au Japon. Maria n’a plus d’énergie, plus de voix, plus d’amour pour se lancer dans les différents projets qui se présentent trop tard. Aristote Onassis qu’elle n’a cessé d’aimer malgré sa trahison, meurt en 1975. Elle est seule avec ses fantômes et ses souvenirs jusqu’à ce matin du 16 septembre 1977 où elle meurt à la suite d’un malaise probablement d’origine cardiaque. Quelques mois plus tard, les cendres de la plus grande chanteuse du XXème siècle seront dispersées au large de la mer Egée.

Catherine Duault

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