L'ensemble Pygmalion crée un nouveau festival à Bordeaux

Xl_pulsations © Ensemble Pygmalion

Alors que nombre de festivals ont été contraints à l’annulation de leur édition 2020, il en est certains qui naissent de l’absence pesante de musique. Ainsi, à Bordeaux, Raphaël Pichon et ses musiciens de l’ensemble Pygmalion ont décidé de créer un festival intitulé « Pulsations » qui se présentera dans plusieurs lieux de la ville, offrant une vingtaine d'événements « faits de découvertes ou d'expériences inédites » du 23 au 31 juillet, « à des tarifs modérés », parfois en accès libre.

Raphaël Pichon introduit le festival en ces termes :

« Parce que nous traversons une situation inédite, parce que depuis 10 ans, Pygmalion et les Bordelais ont noué des liens indissolubles, parce que la musique classique doit continuer à s'ouvrir au monde, parce que nous souhaitons revenir autrement et initier ensemble de nouvelles pulsations, nous serons devant vous du 23 au 31 juillet prochains pour un festival à part, pensé et monté en quelques semaines avec la complicité indispensable de nombreuses forces vives locales ».

Pygmalion pourra non seulement compter sur son chef, mais également sur une solide troupe de fidèles compagnons dont la renommée dépasse parfois les frontières : Etienne Bazola, Renaud Bres, Geoffroy Buffière, Sabine Devieilhe, Perrine Devillers, Nahuel Di Pierro, Lucile Richardot, Siobhán Stagg, Reinoud van Mechelen et Zachary Wilder. Des noms qui, à eux seuls, forment un formidable attrait.

Toutefois, le festival ne mise pas tout sur ces seuls noms et propose aussi une programmation alléchante, avec Didon et Enée en ouverture de festival, servi par Siobhan Stagg et Nahuel di Pierro qui formeront le célèbre couple, tandis que Sabine Devieilhe sera Belinda et Lucile Richardot, la sorcière. L’opéra sera suivi le lendemain par une double soirée avec deux récitals : celui de Nahuel Di Pierro, qui débutera avec le répertoire des premières décennies du tango chanté, puis celui de Sabine Devieilhe, autour de Mozart et Richard Strauss. Le troisième jour sera dédié à La descente d'Orphée aux enfers de Marc-Antoine Charpentier. La distribution réunira Reinoud Van Mechelen et Perrine Devillers pour incarner le couple mythique, à nouveau Sabine Devieilhe (Daphné et Oenone), Lucile Richardot (Aréthuse), Nahuel di Pierro (Pluton) ou encore Zachary Wilder (Ixion). Le dimanche 26, place à deux nouveaux récitals avec Siobhán Stagg d’une part pour « un moment de grâce et de poésie », et Lucile Richardot d’autre part qui prêtera « sa voix inoubliable à ce magnifique portrait d’une Europe méditerranéenne tout en couleurs ».

La semaine suivante s’ouvrira avec « Stravaganza d'Amore ! », du nom du spectacle et du disque sorti en 2017 autour des « intermèdes musicaux » qui entrecoupaient les grandes fresques théâtrales du XVIIe siècles. Ils seront réunis autour des personnages d’Orfeo (Zachary Wilder) et d’Euridice (Perrine Devillers) pour ne citer qu’eux.

Enfin, les deux derniers rendez-vous se feront autour d’œuvres chorales a cappella avec le chœur de Pygmalion dans les bassins de lumière pour une « expérience sonore immersive ». La dernière soirée sera finalement suivie par un concert un peu à part autour de Hildegarde von Bingen, religieuse mystique bénédictine, femme de lettres et compositrice dont il nous reste plus de 70 chants sacrés et un drame liturgique, « Le jeu des vertus ». La soprano Sabine Devieilhe et l’artiste électro Superpoze « s’emparent de cette matière sonore avec jubilation pour nous offrir un moment totalement unique » à la croisée des univers de l’électro, du chant lyrique et des compositions religieuses du XIIe siècle.

En ces temps d’annulations, assister à la naissance d’un festival – surtout aussi prometteur – est un événement qui ouvre des perspectives d’avenir positives. Une belle manière aussi de faire se rencontrer le public et la musique classique.

Plus d’informations sont disponibles sur le site officiel de Pygmalion.

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