© Festival de Bregenz 2025
Le Festival de Bregenz, sur le lac de Constance, fait face à des coupes budgétaires. Le public répond néanmoins présent et la quasi-totalité des représentations de l’édition 2025 ont fait salle comble.
Cette année, Lilli Paasikivi prenait ses fonctions de directrice artistique du Festival de Bregenz et son mandat ne débutait pas sous les meilleurs auspices : les subventions publiques accordées au Festival pour 2025 et 2026 ont été réduites de 30%. Pour autant, alors que cette 47e édition du Festival de Bregenz s’achevait dimanche dernier, Lilli Paasikivi en dresse un premier bilan chiffré et manifestement, le public a répondu présent : quelque 249 000 spectateurs se sont déplacés à Bregenz cette année.
La reprise du Freischütz de Carl Maria von Weber, dans la mise en scène gothique de Philipp Stölzl, a ainsi attiré 180 682 nouveaux spectateurs cette année, pour 27 représentations – incluant la générale et la soirée réservée au jeune public, mais aussi deux annulations du fait de la météo sur la scène flottante du lac de Constance. Le Festival revendique ainsi un taux de remplissage de 97% et précise qu’en comptant les représentations de la saison dernière, la production a été vue par plus 374 000 spectateurs au total en 55 représentations.
Succès d'audience et succès critique pour Œdipe
Sans doute tout aussi notable, Œdipe de George Enescu dans la nouvelle production d’Andreas Kriegenburg a aussi trouvé son public – alors que l’œuvre est à la fois rare et ne se classe sans doute pas parmi les ouvrages les plus populaires ou accessibles du répertoire. Elle a pourtant attiré 4411 spectateurs en trois représentations au Festspielhaus de Bregenz, affichant un taux de remplissage de 96%. Il faut dire que la production a fait l’objet de critiques élogieuses : dans nos colonnes germaniques, on vantait à la fois les qualités de la mise en scène d’Andreas Kriegenburg et de la scénographie d’Harald Thor (notamment articulées autour de jeux de couleurs), mais aussi le plateau vocal emmené par Paul Gay dans le rôle-titre – suscitant « l’enthousiasme du public et de longs applaudissements pour toute l’équipe artistique ».
Pour la saison prochaine, le 48e Festival de Bregenz s’ouvrira le 22 juillet 2026 avec une nouvelle production de La Traviata donnée sur sa scène lacustre. La mise en scène est confiée à Damiano Michieletto et la scénographie (si importante à Bregenz) à Paolo Fantin. Kirill Karabits et Pietro Rizzo se partageront la direction musicale à la tête des Wiener Symphoniker. En guise de seconde œuvre, qui invite traditionnellement à redécouvrir un ouvrage rare, le Festival proposera Les Voyages de monsieur Brouček de Leoš Janáček, à partir du 23 juillet 2026, dans une nouvelle production du metteur en scène américain Yuval Sharon, dirigée par le chef Robert Jindra. Pour mémoire, Les Voyages de monsieur Brouček met en scène les pérégrinations du paisible M. Brouček, qui n’aspire qu’à la quiétude, mais sera catapulté tantôt sur la Lune, tantôt à Prague au XVe siècle. Des voyages qui pourraient profondément faire évoluer sa perception du monde.
publié le 21 août 2025 à 06h18 par Aurelien Pfeffer
21 août 2025 | Imprimer
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