
À quelques jours du coup d’envoi de son édition 2025, le Festival de Bregenz en Autriche doit faire face à une coupe de 30% de ses subventions. Le festival doit renoncer à certains projets mais ne réduit pas sa programmation.
Les amateurs d’opéras connaissent le Festival de Bregenz pour sa scène lacustre : chaque année, une scène flottante est installée sur le lac de Bregenz en Autriche, surmontée d’imposants décors qui deviennent le théâtre des productions d’opéra du rendez-vous lyrique – les productions du Festival sont renouvelées tous les deux ans et cet été, le Freischütz de Weber est repris dans les décors gothiques de l’année dernière.
L’édition 2025 du festival, qui se tiendra du 16 juillet au 17 août prochains, s’accompagne néanmoins d’une mauvaise nouvelle : ses subventions de 2025 et 2026 sont réduites de 30%, soit une perte nette de 2,1 millions d’euros par an pour le festival. Jusqu’à présent, le Festival de Bregenz bénéficiait de 6,9 millions d’euros de subventions par an, émanant à 40% du gouvernement fédéral, à 35% du Land et 25% de la Ville de Bregenz. Tous réduisent leur contribution de près d’un tiers.
Selon Michael Ritsch, maire de Bregenz, « heureusement, le festival a très bien géré ses finances ces dernières années et peut absorber cette coupe budgétaire grâce à ses réserves, tout en limitant au minimum les restrictions imposées au programme ». En d’autres termes, à ce stade, le festival n’est pas contraint de réduire sa programmation de l’été.
Pour autant, selon le président du festival Hans-Peter Metzler, « c’est tout sauf une bonne nouvelle », dans la mesure où Bregenz est contraint de « repousser le début d'une merveilleuse collaboration » avec le Burgtheater de Vienne, maintenant prévue à partir de l'année prochaine. De même, le festival avait prévu une rénovation de son système de sonorisation et là aussi, le projet est reporté « jusqu’à nouvel ordre ». Pour autant, dans un contexte de tension budgétaire en Autriche, Hans-Peter Metzler se dit aussi conscient des difficultés économiques de son pays et indique « vouloir apporter (sa) contribution solidaire » au redressement des comptes publics (une thématique à laquelle les Autrichiens sont particulièrement sensibles), tout en soulignant néanmoins le rôle du festival dans l’attractivité économique de la région.
Pour mémoire, la compositrice finlandaise Lilli Paasikivi prend cette année ses fonctions de directrice artistique du Festival de Bregenz. On imagine qu’elle aurait préféré un début de mandat dans d’autres circonstances. Elle entend néanmoins placer son action sous le signe de « l’art vocal sous toute ses formes » et de « la plus haute qualité ». Parallèlement à la reprise du Freischütz, le festival donnera aussi cette année Œdipe de Georges Enesco, dans une mise en scène d’Andreas Kriegenburg. L’année prochaine, elle reviendra à une programmation plus traditionnelle (plus populaire ?), avec une nouvelle production de La Traviata.
publié le 2 juillet 2025 à 14h35 par Aurelien Pfeffer
02 juillet 2025 | Imprimer
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