Robert le diable - Robert le diable

Informations Description
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Informations générales

  • Compositeur:Giacomo Meyerbeer
  • Librettiste:Eugène Scribe
  • Date de création:1831
  • Lieu de création:France
  • Nombre d'acte:5
  • Langue originale:Français
  • Maison d'opéra de la production originale:Opéra Le Peletier

Description de l'Œuvre

Description Acte 1Acte 2Acte 3Acte 4Acte 5

Comme la plupart des opéras de Giacomo Meyerbeer (1791-1864), Robert le Diable est tombé dans l’oubli, enseveli sous de regrettables préjugés esthétiques auxquels s’ajoute, pour les interprètes, la crainte de devoir se mesurer à de périlleuses difficultés vocales. Tous les mélomanes ont à l’esprit la fameuse cavatine d’Isabelle, « Robert, toi que j’aime ».

Comment imaginer aujourd’hui l’immense retentissement de ce mélodrame historique à grand spectacle dont le succès mémorable se prolongea sans faiblir jusqu’en 1893 ? Gambara, une nouvelle d’Honoré de Balzac, parue en 1837, restitue parfaitement l’esprit de l’ouvrage et témoigne de l’engouement qu’il a suscité. Véritable événement lyrique de portée internationale, Robert le Diable est le prototype parfait du « grand opéra à la française », reflet d’une certaine démesure de l’époque romantique. Ce terme de « grand opéra » désigne un genre et son lieu de naissance, l’Opéra de Paris. Après La Muette de Portici d’Auber (1828) et le dernier ouvrage de Rossini, Guillaume Tell (1829), Robert le Diable consacre l’avènement d’un genre nouveau en assurant définitivement la prépondérance de la scène parisienne qui devient le passage obligé de tous les grands compositeurs lyriques que ce soit Donizetti, Verdi ou Wagner.

Que peut-on reprocher à Meyerbeer ? Essentiellement de privilégier le spectaculaire au détriment du drame. Mais pourquoi condamner sans appel ce type de « spectacle total » qui mobilise toutes les ressources de la scène pour obtenir la plus grande efficacité dramatique ? Selon la belle formule de Balzac, l’opéra de Meyerbeer apparaît comme « le temple de l’illusion et du miracle ». Au XVIIème siècle, la tradition versaillaise de « l’opéra à machines » n’avait pas d’autre ambition.

Ecriture orchestrale faite de puissants contrastes, chœurs impressionnants, ballets, décors somptueux, jeux de lumière et tableaux grandioses sont les clefs de ce nouveau royaume qui enthousiasme le public comme le ferait de nos jours une grande production hollywoodienne. Ce qui s’accordait au goût de l’amateur d’opéra de 1830 peut nous sembler aujourd’hui le comble du mauvais goût.

D’abord conçu en 1827 comme un opéra-comique, l’ouvrages’est transformé en un grand opéra en cinq actes au cours d’une genèse des plus laborieuses dont témoigne un évident éclectisme musical. Rassemblant tous les thèmes de l’imaginaire romantique, le livret d’Eugène Scribe (1791-1861) reprend une légende populaire normande qui se déroule dans un Moyen-Age de style « troubadour ». L’éternelle lutte entre le bien et le mal constitue la trame essentielle de l’intrigue de Robert le Diable

La dernière production parisienne date de 1985. Elle rassemblait entre autres, Alain Vanzo, Samuel Ramey et June Anderson dans une somptueuse mise en scène de Petrika Ionesco qui comparaît Robert le Diable à « un four alchimique pour transmuter les rêves en vision » !...

Résumé de Robert le Diable

À Palerme, au XIIIème siècle, Robert entend le troubadour Raimbaut narrer l’histoire de son étrange naissance. Robert serait né de l’union de sa mère avec le Diable. Indigné, le jeune homme s’apprête à châtier cruellement le troubadour quand il découvre qu’il est le fiancé d’Alice, sa sœur de lait.
La jeune fille accepte de servir de messagère à Robert pour plaider sa cause auprès de celle qu’il aime, Isabelle, princesse de Sicile. Mais Alice met en garde Robert contre Bertram qui est devenu l’ami inséparable du jeune homme après lui avoir sauvé la vie. Alice a reconnu le Diable sous les traits de cet inquiétant compagnon qui feint d’aider Robert pour mieux le conduire à sa perte. Bertram  est effectivement le diable et le père de Robert auquel, dans une dernière tentative, il proposera un pacte en échange de son âme. Aux douze coups de minuit, Bertram sera finalement vaincu tandis que Robert pourra enfin s’unir à Isabelle qui l’attend au cœur de la cathédrale de Palerme. 

Acte 1

Robert, duc de Normandie, s’est rendu à Palerme pour assister à un tournoi. Au cours d’un banquet, sans savoir qu’il est en présence de Robert, le troubadour Raimbaut raconte « l’histoire épouvantable » du jeune duc Robert-le-Diable, né de l’union d’une princesse normande avec un démon. Ulcéré par ce récit accusateur, Robert ordonne que Raimbaut soit pendu. Puis le jeune homme accorde sa grâce à l’insolent troubadour en découvrant qu’il a pour fiancée Alice, sa propre sœur de lait. La jeune femme annonce à Robert la mort de sa mère tout en l’avertissant qu’un danger le menace.

Elle promet à son frère de lait d’être sa messagère auprès de la princesse Isabelle, qu’il aime et voudrait conquérir. Arrive Bertram devenu l’inséparable compagnon du jeune homme depuis qu’il lui a sauvé la vie. Alice reconnaît en lui le Diable. Sans tenir compte des funestes pressentiments d’Alice, Robert se laisse entraîner par Bertram qui lui fait perdre au jeu sa fortune et ses armes.

Acte 2

Dans son palais, Isabelle, la fille du roi de Sicile, se désole. Elle pense que Robert l’a abandonnée. Alice parvient à s’introduire auprès d’elle pour lui remettre une lettre du jeune homme qui n’a aucun mal à se faire pardonner quand il survient à son tour. Isabelle donne des armes à Robert pour qu’il prenne part au tournoi dont le vainqueur doit devenir son époux. Mais grâce à un habile stratagème, Bertram empêche Robert de participer à ce tournoi décisif.

Acte 3

Raimbaut se laisse corrompre par Bertram qui disparaît au cœur d’une sombre caverne où il retrouve les démons qu’il a invoqués. Bertram est le père de Robert et il est déterminé à garder ce fils, son « bien suprême ». En cherchant Raimbaut, Alice surprend « les mystères de Satan ». Démasqué, Bertram tente en vain de gagner la jeune fille à sa cause maléfique. Robert demande à Bertram de l’aider à conquérir Isabelle. Ce dernier pousse son fils à commettre un sacrilège en cueillant, sur le tombeau de Sainte Rosalie, un rameau magique qui lui donnera tous les pouvoirs. Des nonnes damnées se lancent dans une diabolique bacchanale. Des spectres et des démons célèbrent la victoire de l’Enfer qui a triomphé des hésitations de Robert.

Acte 4

Alice accourt prévenir Isabelle du danger qui menace Robert. Celui-ci arrive et, grâce à son rameau magique, il plonge les courtisans dans le sommeil. Robert essaie de convaincre Isabelle de le suivre mais elle refuse car elle comprend qu’il est sous l’emprise d’une puissance maléfique. Bouleversé par la résistance de celle qu’il aime, Robert choisit la mort et brise le rameau magique. Les courtisans se réveillent et se précipitent sur le jeune homme pour le mettre à mort.

Acte 5

Dans la cathédrale de Palerme, Bertram révèle enfin sa véritable identité à son fils qui se résigne à le suivre dans les ténèbres de l’Enfer « qui est le plus fort ». Mais Alice arrive pour assurer Robert du pardon que lui accorde Isabelle. Elle lui donne lecture des dernières volontés de sa mère. Robert est déchiré entre Bertram et le souvenir maternel. Minuit sonne. Robert n’a pas signé le pacte diabolique que lui proposait son père. Vaincu, Bertram disparaît en enfer tandis qu’au pied de l’autel Isabelle attend que Robert la rejoigne pour s’unir à elle.

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