Perséphone - Perséphone

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Description de l'Œuvre

Description Tableau 1Tableau 2Tableau 3

Tout au long de sa carrière, Igor Stravinsky (1882-1971) ne cessa d’explorer de nouveaux modes d’expression musicale à travers une grande diversité de formes et de styles. Le ballet-mélodrame, Perséphone, s’inscrit dans la période « néo-classique » du compositeur, inaugurée au début des années 20 par le ballet Pulcinella (1920) et l’opéra-comique, Mavra (1922).
Se détournant résolument de l’héritage wagnérien, qu’il ira jusqu’à condamner comme « pathologique », Stravinsky entend privilégier une écriture musicale marquée par la clarté et la transparence. La recherche d’un langage épuré conduit le musicien à puiser son inspiration dans la mythologie grecque, comme en témoignent l’opéra-oratorio Oedipus-Rex (1927) et le ballet Apollon Musagète (1928) qui constituent avec Perséphone ce que Stravinsky appellera sa « trilogie grecque ».Il reviendra à cet univers beaucoup plus tard, avec le ballet Orpheus (1948).

Perséphone répond à une commande d’Ida Rubinstein (1885-1960) qui devait en assurer elle-même la création avec sa troupe. N’étant ni chanteuse, ni danseuse professionnelle, Ida Rubinstein souhaitait tenir le rôle de Perséphone, comme récitante et mime dans un ouvrage relevant d’un genre hybride, le « théâtre musical ». Elle demande à Stravinsky de mettre en musique un poème d’André Gide inspiré par l’hymne homérique consacré à Déméter. La collaboration entre Stravinsky et Gide commence dans l’harmonie et se termine dans le désaccord et l’incompréhension mutuelle. La grande liberté que prend le compositeur avec la prosodie de son texte plonge l’écrivain dans la plus grande perplexité. Son premier contact avec la partition jouée au piano par Stravinsky, arrache à Gide ce seul commentaire : «  C’est curieux, c’est très curieux ». Il n’assistera d’ailleurs pas à la création dePerséphone qui n’a jamais rencontré le succès.

Que penser de cet ouvrage sans ressort dramatique, d’une inspiration symboliste quelque peu démodée ? Ce « mélodrame », à l’origine de la brouille de deux grands créateurs, laisse plus d’un spectateur indécis. « Les péchés ne peuvent être remis, seulement pardonnés », reconnaitra Stravinsky lui-même à propos de cette œuvre inclassable. « Elle restera, comme certaines peintures préraphaélites, la délectation légèrement perverse de quelques-uns, huître laiteuse au goût un peu fade d’été », écrit fort joliment André Boucourechliev, spécialiste d’Igor Stravinsky. Quoi qu’il en soit, à chacun de se faire une opinion les rares fois où se présentera l’occasion de découvrir la subtilité et la sérénité d’une partition qui parvient à restituer musicalement toute l’élégance raffinée de la poésie de Gide.

Résumé

Déméter, la déesse de la fertilité, a confié sa fille Perséphone aux Nymphes qui chantent la beauté du printemps. Le grand prêtre Eumolpe met vainement en garde Perséphone : si elle se laisse séduire par le narcisse, une fleur dangereuse, elle ira rejoindre le royaume des Enfers sur lequel règne Pluton.  Dans la désolation de l’hiver, Déméter cherche désespérément sa fille qui a disparu après avoir respiré le parfum de la fleur défendue. Perséphone réapparaitra mais son destin sera désormais de retrouver cycliquement les ombres errantes aux Enfers.  

Tableau 1

Les Nymphes se réjouissent de la beauté du printemps en invitant Perséphone à se joindre à elles. Eumolpe, prêtre des mystères d’Eleusis, attire l’attention de Perséphone sur la dangerosité du narcisse : «  Celui qui se penche sur son calice, celui qui respire son odeur voit le monde inconnu des Enfers ». Perséphone ne résiste pas à la tentation et voit les ombres infernales qui l’attendent. « Ton printemps charmera leur éternel hiver », lui annonce Eumolpe.

Tableau 2

Aux Champs-Elysées, entre le palais de Pluton et le fleuve Léthé, Perséphone sort de son sommeil pour découvrir les Ombres qui « sans haine et sans amour, sans peine et sans envie, (…) n’ont pas d’autre destin que de recommencer sans fin le geste de la vie ». Les Ombres demandent à Perséphone de leur parler du printemps. Pluton et Mercure offrent tour à tour des présents à Perséphone, mais elle les refuse. Elle commence à regretter la terre. Dans le calice du narcisse, elle voit sa mère la chercher à travers la désolation que fait régner l’hiver. Le chant d’Eumolpe annonce que cet hiver ne durera pas toujours et que Perséphone regagnera le monde des vivants pour épouser Triptolème, que Déméter protège afin qu’il enseigne aux humains l’art de labourer leur terre.

Tableau 3

Dans le temple consacré à Déméter, le chœur invite Perséphone à renaître. Triptolème enlève à Déméter son manteau de deuil et Perséphone réapparaît. Elle retrouve sa mère et épouse Triptolème tout en annonçant que son destin l’oblige désormais à rejoindre périodiquement le royaume des Ombres : «  Je suis à toi. Prends-moi, je suis ta Perséphone Mais bien l’épouse aussi du ténébreux Pluton ». Guidée par Mercure, Perséphone retourne dans la tombe, alors qu’Eumolpe et le chœur chantent : «  Il faut qu’un printemps renaisse, Et que le grain consente à mourir Sous terre afin qu’il reparaisse En moissons d’or pour l’avenir. »

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