Hérodiade - Hérodiade

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Description de l'Œuvre

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Opéra en quatre actes et sept tableaux, Hérodiade fut créé à La Monnaie de Bruxelles avant d’être donné à Paris trois ans plus tard au Théâtre italien dans une traduction italienne. Il faudra attendre 1921 pour que l’Opéra de Paris accueille l’ouvrage dans sa version définitive datée de 1895. Malgré le succès remporté par Le Roi de Lahore (1877), le premier ouvrage que Jules Massenet a écrit pour l’Opéra Garnier, le directeur Auguste Vaucorbeil (1821-1884) refuse Hérodiade en lui reprochant son absence de « carcasse ». La création bruxelloise contraint toute l’élite musicale parisienne à se déplacer pour acclamer Massenet. Hérodiade poursuivra ensuite son chemin jusqu’à Milan et Budapest avant d’atteindre enfin Paris. Sans jamais être au premier plan, l’œuvre se maintiendra au répertoire jusqu’à nos jours. 

En remaniant plusieurs fois sa partition de 1881 à 1895, Jules Massenet (1842-1912) façonne une intrigue dont les différents développements semblent parfois manquer d’enchaînement. Très librement inspiré d’Herodias, un des Trois Contes (1877) de Flaubert, Hérodiade a pour origine un  premier scénario esquissé par le librettiste italien Angelo Zanardini (1820-1893), le traducteur du Roi de Lahore. Le livret français est dû à Paul Milliet (1855-1924) et au propre éditeur de Massenet, Georges Hartmann (1843-1900), qui se cache sous le pseudonyme d’Henri Grémont. Les trois hommes se retrouveront pour Werther (1892). Hérodiade s’éloigne sensiblement de la version biblique. Il reste bien peu de la sulfureuse belle-fille d’Hérode responsable de la décapitation du prophète. Ignorant qui est sa mère, Salomé est une jeune fille passionnément éprise de Jean-Baptiste dont elle désire partager la mort. C’est une séductrice voluptueuse et sincère qui n’a pas les ambiguïtés de la Salomé (1905) de Richard Strauss. Loin de réclamer la tête du saint homme, Salomé s’emploie à le sauver et elle tente de poignarder sa mère, Hérodiade, qui ne se fait reconnaître d’elle qu’au dernier moment, après le supplice de Jean. Le drame familial, l’amour et la politique tissent un réseau de sentiments et de motivations galvanisés par l’énergie d’une musique qui sait aussi plonger l’auditeur dans une atmosphère envoûtante empreinte d’une certaine  morbidité. Comme il était d’usage à l’époque, l’opéra est agrémenté de nombreuses danses, et même d’un ballet complet à l’acte quatre.
Bien qu’aujourd’hui Hérodiade ait subi une nette éclipse, plusieurs pages ensont restées célèbres comme l’air de Salomé au premier acte, « Il est doux, il est bon… », ou celui d’Hérode au second, « Vision fugitive… ». Il faut mentionner aussi l’air de Jean au dernier acte, « Ne pouvant réprimer les élans de la foi… ». Le fameux ténor Georges Thill (1897-1984) s’est  illustré dans cette scène « de prison », source permanente d’inspiration pour les librettistes et les compositeurs depuis la fin du XVIIIème siècle. Introduit par un magnifique solo de violoncelle, l’air de Jean est soutenu ensuite par la troublante expressivité du saxophone.

Résumé

Depuis longtemps Salomé recherche sa mère qui l’a abandonnée. La jeune fille a trouvé la paix auprès d’un prophète, Jean le Baptiste qu’elle aime passionnément, mais elle ignore toujours que sa mère est Hérodiade, la femme d’Hérode. Or, Jean a suscité la haine d’Hérodiade qui réclame sa tête à son mari. La seule préoccupation d’Hérode est Salomé qui l’obsède par sa beauté. La jalousie finit par pousser le roi à condamner Jean. Salomé implore vainement Hérode de sauver celui qu’elle aime, et elle tente de poignarder sa mère, Hérodiade, qui ne se fait reconnaître d’elle qu’au dernier moment, après le supplice de Jean. Désespérée par cette révélation, Salomé se poignarde elle-même. 

Acte 1

À Jérusalem, vers l’an 30, le jour se lève sur le Palais d’Hérode. Phanuel, le chaldéen annonce aux Pharisiens et aux Samaritains qui se querellent, la fin prochaine de la domination des Romains. Salomé apparaît. Elle est à la recherche du prophète Jean. La jeune fille a perdu sa mère, qu’elle recherche tout aussi vainement. Phanuel est le seul à savoir que la mère de Salomé n’est autre qu’Hérodiade, la femme d’Hérode qui est, lui, littéralement obsédé par la beauté de Salomé. Hérodiade demande à son époux la tête de Jean qui l’a maudite mais Hérode se refuse à condamner un homme que le peuple vénère. Hérodiade jure de se venger. Salomé retrouve Jean et lui exprime tout son amour. Le prophète lui demande de se dominer et de sublimer ses sentiments. 

Acte 2

Hérode ne pense qu’à Salomé et se préoccupe assez peu des troubles politiques. Il pense se servir de la faveur dont jouit le prophète auprès du peuple pour se débarrasser des Romains. Hérode se fait saluer comme un libérateur en appelant à combattre les Romains. Mais l’arrivée du consul Vitellius calme les ardeurs patriotiques tandis que Jean continue à défier le pouvoir romain. 

Acte 3

Sans écouter Phanuel, Hérodiade se refuse à reconnaître sa fille en Salomé, qu’elle continue à considérer comme une dangereuse rivale. Jean a été arrêté sur ordre des Romains. Hérode envisage de le libérer pour qu’il l’aide à lutter contre leurs ennemis communs. Le roi déclare son amour à Salomé qui le repousse car elle en aime un autre. Quand Hérode découvre que celui qu’elle aime n’est autre que Jean, il ordonne leur mort à tous les deux.

Acte 4

Dans sa prison Jean cherche l’apaisement dans la prière. L’amour de Salomé ne le laisse pas totalement indifférent. Hérode a finalement décidé d’épargner Salomé. La jeune fille tente une dernière démarche en suppliant qu’on la laisse suivre Jean dans la mort. Hérodiade reconnaît enfin la fille qu’elle avait abandonnée pour épouser Hérode. Au moment où elle se résout à parler, le bourreau apparaît avec un glaive ensanglanté. Le prophète Jean a été exécuté. Salomé tente de poignarder Hérodiade. Puis apprenant alors qu’elle est sa mère, elle l’a maudit et retourne le poignard contre elle-même. 

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