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Basse

Dans la typologie des voix, la voix de basse est la plus grave des voix masculines. On distingue trois types de basse : la basse chantante, la basse profonde, et la basse bouffe – qui s’épanouit dans l’opéra-bouffe des XVIIIème et XIXème siècles.

La basse chantante est probablement celle qui est la plus utilisée. C’est, par exemple, la voix de Philippe II dans le Don Carlos (1867) de Verdi. Une telle voix a la possibilité de se déployer de manière très harmonieuse en exprimant la puissance et la majesté royales. Il y a toujours un rapport entre le type de voix et la psychologie d’un personnage. L’étendue, le timbre et la couleur d’une voix ont une fonction dramatique, ce qui explique que les rois, les ecclésiastiques, les vieillards, ou même parfois, les traîtres, soient traditionnellement des basses chantantes.

La basse profonde, comme son nom l’indique, est tournée vers le plus bas de la tessiture. C’est un type de voix très présent dans l’opéra russe. On en trouve une belle illustration dans le Boris Godunov (1874) de Modest Moussorgski avec le vieux moine Pimène, mais aussi dès Une vie pour le tsar (1836) de Glinka avec le rôle d’Ivan Soussanine. Mais Sarastro de La Flûte Enchantée (1791) de Mozart est un autre exemple célèbre de l’utilisation de cette voix rare de basse profonde. On se souvient de la basse finlandaise Martti Talvela (1935-1989) qui a été un interprète exceptionnel aussi bien dans le répertoire germanique que dans le répertoire russe.

La basse bouffe est au contraire une voix plus éclairée vers la partie haute de la tessiture et elle doit surtout se caractériser par une grande virtuosité et une grande agilité dans la prononciation. Les rôles de basse bouffe réclament des chanteurs d’une grande expressivité, dotés d’un réel talent d’acteur pour assurer la dimension comique de personnages le plus souvent ridicules comme Don Magnifico de La Cenerentola (1817) de Rossini ou le charlatan Dulcamara de L’Elixir d’amour (1832) de Donizetti.