
Le mois de septembre accueille la 46e édition du Festival d’Ambronay, où « les ondes d’émotion, les virtuosités en rafale, la chaleur des chœurs enveloppant l’Abbatiale, les flots rythmés des concerts de musiques du monde enchanteront cette nouvelle édition… De l’écume des notes naissent de nouvelles échappées ! »
« Nouvelles échappées », c’est justement la thématique pour cette année 2025 qui célèbre également les vingt ans de l'ensemble Cappella Mediterranea avec deux concerts phares.
Toutefois, une nouveauté de taille est à signaler cette année : « dans un contexte incertain pour la culture », le choix a été fait de réduire le nombre de weekends à trois et non plus à quatre afin de concentrer les moyens du festival sans perdre en qualité. « Avec ce nouveau format, notre choix est de maintenir, dans notre géographie rurale, une programmation ambitieuse, en privilégiant l’exigence, la diversité et l’accessibilité : répertoire en grand effectif, récitals intimistes, tremplins pour jeunes talents, et spectacles famille... ». Le festival se déroule ainsi cette année du 12 au 28 septembre 2025.
Une « première mondiale »... de Scarlatti pour le premier weekend !
Le vendredi 12 septembre, l’Abbatiale est le lieu d’un événement : celui de la redécouverte du Te Deum de Scarlatti, disparu jusqu’à récemment. Pour rendre justice à l’œuvre, le festival fait appel à des artistes spécialistes du répertoire sacré italien du XVIIIe siècle : Giulio Prandi, à la tête du chœur et de l’orchestre Ghislieri. Ce Te Deum répond à la richesse sonore et envoûtante de la Messa di Santa Cecilia, à laquelle s’ajoute des extraits d’Il Vespro di Santa Cecilia. Le compositeur est de nouveau à l’honneur le lendemain après-midi avec son Stabat Mater, servi par Rémy Brès-Feuillet et Marie Theoleyre, après l’avoir proposé à Beaune en juillet.
En soirée, place à Bach avec sa Messe en si mineur portée par Vox Luminis et le Freiburger Barockorchester sous la direction de Lionel Meunier. Quant à Geoffroy Jourdain et Les Cris de Paris, ils se penchent le dimanche sur un programme « Warum ? Dans l’ombre de Bach » autour d’œuvres de Jean-Sébastien Bach, Gustave Mahler, Johannes Brahms, Hugo Wolf, Max Reger...
Les 20 ans de Cappella Mediterranea pour le deuxième weekend
Outre les Journées du Patrimoine et les Cantates de jeunesse de Bach proposées par Sébastien Daucé et Les Correspondances, le deuxième weekend du festival est l’anniversaire de l’ensemble qu’on ne présente plus, dirigé par un grand habitué des lieux : Leonardo García Alarcón. Pour fêter l’événement comme il se doit, deux concerts sont proposés.
Tout d’abord, Acis et Galatée, que nous avions eu le plaisir d’entendre à Genève en 2023. Si la distribution demeure sensiblement la même, les deux rôles-titres, eux, changent : Hugo Hymas et Charlotte Boden s’en emparent – et non Mark Milhofer et Julie Roset comme en Suisse. Le chef argentin est naturellement à la tête de son ensemble, tandis que Staffan Liljas, Maud Bessard-Morandas, Leandro Marziotte et Raphaël Hardmeyer, Valerio Contaldo et Fabio Trümpy reprennent leurs rôles.
Ensuite, Mariana Flores rend hommage le lendemain aux grandes compositrices du baroque italien, telles que Barbara Strozzi et Antonia Bembo, mais aussi Francesco Cavalli qui les a formées.
Un troisième weekend éclectique pour clore le festival
Marie van Rhijn dirige un concert « Ulysse et les Sirènes » à la tête de L'Assemblée le vendredi 26 septembre. Comme son nom l’indique, la figure des sirènes est le centre du programme qui s’interroge sur la manière dont les compositeurs se sont emparés de ces créatures, ou encore sur l’imaginaire musical né de ces êtres de légendes. Sur scène, Florie Valiquette, Camille Poul et Cyril Auvity tentent de répondre à cela à travers des œuvres de Henry Purcell, Alessandro Scarlatti, Georg Friedrich Händel, Thomas-Louis Bourgeois, Teresa Agnesi, ou encore Jean-François Dandrieu.
Si Julie Roset est absente d’Acis et Galatée la veille, elle est néanmoins bien présente pour un récital « Doux silence » aux côtés des Musiciens de Saint-Julien afin de mettre en lumière l’art raffiné des airs de cour du XVIIe siècle dans un programme « à la fois émouvant et érudit ».
La soirée laisse place à Mozart et à une œuvre de jeunesse peu connue : Die Schuldigkeit des ersten Gebots (Le Devoir du Premier Commandement). Composé alors que le jeune Wolfgang Mozart n'a encore que onze ans, en collaboration avec son père, ce premier opéra s’apparente à un oratorio et éblouit « par le savoir-faire dans l’écriture orchestrale et la maîtrise de l’écriture vocale, proprement stupéfiants pour un si jeune garçon ». Sous la baguette de Camille Delaforge à la tête d’Il Caravaggio, le plateau réunit Lila Dufy, Blandine de Sansal et Lévy Sekgapane.
Enfin, « last but not least », l’ultime rendez-vous de cette édition a de quoi attirer avec le retour de Pygmalion, dirigé par Raphaël Pichon, et dont les forces vives sont appuyées par une distribution d’exception : Sabine Devieilhe, Lucile Richardot, Zachary Wilder, Maïlys de Villoutreys... Ce « concert grand format » permet d’entendre diverses œuvres de Johann Christoph Bach, Johann Michael Bach, Johann Sebastian Bach, Dietrich Buxtehude, Nicolaus Bruhns, Adam Drese, Philipp Heinrich Erlebach, Melchior Franck et Heinrich Schütz réunies autour d’un programme « Welt, gute Nacht ».
Comme chaque année, ces concerts s’accompagnent d’ateliers, de « clés d’écoute », de visites, de promenades, ou encore d’autres spectacles ouverts sur le monde. Le tout dans un cadre festif, unique où l’on prend plaisir à se rendre chaque année !
Davantage d’informations ainsi que les détails de la programmation sont en ligne sur le site officiel du festival.
publié par Elodie Martinez
19 août 2025
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