Saison 2024-2025 : le Gran Teatre del Liceu de Barcelone « à la poursuite d'un rêve »

Xl_gran-teatre-del-liceu-barcelone-saison-2024-2025 © Gran Teatre del Liceu 24/25

La saison 2024/25 du Gran Teatre del Liceu de Barcelone invite à « poursuivre un rêve » comme nombre de personnages d’opéra, tantôt vers un avenir meilleur, tantôt pour se heurter à un espoir brisé. La maison barcelonaise convoque des distributions impressionnantes et invite à (re)découvrir quelques œuvres rares. 

Le mois dernier, le Gran Teatre del Liceu piquait la curiosité des amateurs d’art lyrique barcelonais en dévoilant l’une des productions de sa saison 2024/2025, West Side Story, dirigée par Gustavo Dudamel et avec Nadine Sierra et Juan Diego Flórez dans les rôles principaux. La maison d’opéra de Barcelone détaille maintenant le reste de sa saison, avec des distributions à l’avenant, intitulée « À la poursuite d'un rêve » où, selon le directeur artistique Víctor Garcia de Gomar, le rêve est une ambition saine qu’on s’efforce de réaliser pour donner un sens à sa vie et un stimulus émotionnel susceptible de devenir un allié.

Saison rêvée

C’est cette quête d’un rêve qui anime les personnages emblématiques des opéras de cette saison 2024/25. Dans Lady Macbeth de Mzensk, qui ouvrira la saison dans une mise en scène d’Àlex Ollé (artiste en résidence à Barcelone), Katarina et Sergei rêvent de s’émanciper de leur prison sociale. Il en va de même pour Violetta et Alfredo dans La Traviata (emmenée par Nadine Sierra ou Javier Camarena) qui rêvent de fuir pour vivre librement leur amour. De son côté, Cio-Cio-San rêve encore du retour de Pinkerton dans Madame Butterfly (avec Sonya Yoncheva, Saioa Hernández et Ailyn Pérez en alternance dans le rôle-titre). Rusalka nourrit également l’espoir d’abandonner sa condition pour pouvoir s’unir au prince, ici dans la reprise de la production de Christof Loy, défendue par les voix superlatives d'Asmik Grigorian et Piotr Beczala.

Víctor Garcia de Gomar imagine d’autres formes de rêves, comme l’approche onirique de Lohengrin, que la maison barcelonaise proposera dans la production de Katharina Wagner, qui n’avait pas pu être donnée pendant la pandémie, avec notamment Klaus Florian Vogt. Et puis des rêves aux allures de cauchemars, aussi, avec La Sonnambula par Bárbara Lluch avec de nouveau Nadine Sierra après Traviata. 

On peut y ajouter La Force du destin dans la production « presque parfaite » de Jean-Claude Auvray (en coproduction avec l’Opéra de Paris où l’on a pu voir le spectacle en 2022), repris à Barcelone notamment avec Maria Agresta et Artur Ruciński. Ou encore Giulio Cesare in Egitto par Calixto Bieito, en coproduction avec l’Opéra d’Amsterdam, avec Julie Fuchs mais cette fois aux côtés de Xavier Sabata.

Espoir brisé

Le rêve peut aussi être un espoir brisé : c’est le thème de Benjamin a Portbou, nouvel opéra commandé par le Liceu au chef et compositeur Antoni Ros-Marbà sur un livret d'Anthony Carroll Madigan, dont la première mondiale clôturera la saison. L’ouvrage s’inspire de la vie (et la mort) de Walter Benjamin. À la fois philosophe, critique littéraire et traducteur, Walter Benjamin était animé par de solides convictions qui lui vaudront d’être persécuté et il préférera se donner la mort après avoir perdu l’espoir de pouvoir fuir une Europe gangrénée par le nazisme.

Et opéras en concert

La maison barcelonaise annonce aussi plusieurs opéras en version de concert. Mentionnons par exemple La Chauve-souris dirigée par Marc Minkowski, avec notamment Marina Viotti – qu’on retrouvera aussi dans le Requiem de Mozart mis en espace par Romeo Castellucci, aux côtés notamment d’Anna Prohaska, Levy Sekgapane et Soloman Howard, avec Giovanni Antonini à la baguette. Les versions de concert seront aussi l’occasion de (re)découvrir la rare Merope (1743), du compositeur barcelonais Domènec Terradellas, défendue notamment par Emőke Baráth dans le rôle-titre.

L’offre de récitals sera aussi l’occasion d’entendre de nombreux artistes internationaux, parmi lesquels Sondra Radvanovsky, Piotr Beczala, Elina Garanca, Ermonela Jaho, Pretty Yende, Nadine Sierra, Lise Davidsen, ou encore Matthias Goerne. L'enthousiasmant projet Òh!Pera est par ailleurs aussi reconduit au Liceu au cours de cette saison 24/25 pour accompagner de jeunes compositeurs dans la création de micro-opéras – comme autant d’exercices de style avant de produire des œuvres de plus grande envergure.

Depuis maintenant déjà plusieurs années, le Gran Teatre del Liceu a retrouvé un certain lustre et cette saison 2024/25 incite à faire le déplacement jusqu’à Barcelone, que ce soit pour les distributions convoquées par la maison ou la (re)découverte d’ouvrages rares, voire inédits. Le détail de la saison 2024/25 du Liceu est disponible sur le site de l'établissement barcelonais

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