Philharmonia : France 2 met en avant la musique classique dans une série portée par Marie-Sophie Ferdane

Xl_ob_5ef9a2_philharmonia-ep-preview-2300 © Philharmonia, France 2

Si France 3 met à l’honneur les Victoires de la Musique classique, France 2 n’est pas en reste avec une série de fiction présentée hier à l’Opéra Comique : Philharmonia, composée de six épisodes dont le premier sera diffusé le 23 janvier prochain à partir de 21h. Avec cette série, France Télévision s’engage à nouveau dans l’ouverture de la musique classique au sens large et pour tous, et montre, une nouvelle fois, que même si certaines idées reçues ont la vie dure, cet art est loin d'être réservé à un public de niche. Ici, le téléspectateur sera plongé sans complexe dans l'univers musical et découvrira – peut-être – qu’il s’agit là d’un monde presque comme un autre. La phrase d’accroche de la série, « la musique mérite bien quelques sacrifices », évoque par ailleurs bien la « musique » sans restriction, rappelant que l’essentiel dans la musique classique demeure la musique.

Le synopsis est le suivant : suite à la mort soudaine du chef de l’Orchestre national, Hélène Barizet (interprétée par Marie-Sophie Ferdane) revient à Paris après 20 ans d’absence afin de le remplacer au pied levé. Elle est alors nommée à la tête du Philharmonia contre l’avis de la direction et d'une partie de l'équipe artistique, et devient dans la série la première femme à diriger un orchestre permanent – touchant au passage ici la problématique de la place des femmes dans le milieu de la direction d'orchestre que nous évoquions lors de la création d’une formation destinée aux cheffes par la Royal Opera House. Sa personnalité, audacieuse et passionnée, ainsi que ses méthodes atypiques, font autant naître l’admiration que la rancœur, et elle n’aura qu’une saison pour faire ses preuves et sauver du gouffre financier un orchestre réputé pour être un « tueur de chefs ». Elle frappe fort avec sa première décision consistant à nommer Selena Rivière, jeune violoniste virtuose assise au troisième rang dans laquelle elle se reconnaît, comme premier violon, bousculant les usages et attisant ainsi les jalousies. S’ajoute à ce tableau des secrets de famille, un époux adultère, des collègues qui n’ont rien de bienveillants et un contexte délétère pour la jeune cheffe qui, de plus, pourrait être atteinte d'une maladie neurodégénérative génétique, ayant déjà fait sombrer sa mère et sa grand-mère dans la folie... Bigre !

A l’univers philharmonique s’ajoute donc une trame de série télévisée, peut-être un brin rocambolesque, mais qui saura assurément capter un large public et qui a déjà valu à Philharmonia un bel accueil lors du Festival de la Fiction TV de la Rochelle où la série était présentée hors compétition. Portée notamment par sa productrice Rose Brandford Griffith (Merlin Prod.) et un casting épatant, dont Jacques Weber, Marie-Sophie Ferdane (superbe comédienne pensionnaire de la Comédie-Française de 2007 à 2013 dont la Bérénice de Racine datant de 2006 est encore dans notre mémoire), Tomer Sisley, Francois Vincentelli ou encore les musiciens de l’orchestre national d’Île-de-France, la série doit aussi son intérêt à sa créatrice, Marine Gacem (qui a fait ses premières armes sur Cherif, autre série diffusée sur le service public) qui l'a co-écrite avec Clara Bourreau et qui a déclaré vouloir contribuer à « démocratiser la musique classique ». Passionnée de musique, il n’est pas étonnant qu’elle la place au cœur de son projet, en l’imbriquant dans sa narration et portant une attention particulière aux détails : des coachs musiciens ont accompagné les comédiens pour des mouvements au plus juste, tandis que les scènes de concerts et de répétitions ont été tournées dans l'auditorium Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris avec l'Orchestre national d'Ile-de-France (Ondif) qui apparaît donc à l’antenne et enregistre ici sa première bande originale de série (dont les solos de violon sont interprétés par Ann-Estelle Médouze, supersoliste), sous la direction de Marzena Diakun, « une des rares femmes à diriger les orchestres permanents » selon les mots de Marine Gacem qui a également passé trois mois d’immersion au sein de Radio France.

Si l'univers de la musique classique et des orchestres a déjà inspiré la fiction télévisuelle (on pense par exemple à la série Mozart in the jungle), on sera curieux de découvrir concrètement Philharmonia dès un premier épisode diffusé le 23 janvier prochain à partir de 21h.

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