L'Opéra de Paris met à l'honneur Kaija Saariaho

Xl_kaija-saariaho © Maarit Kytöharju

L’Opéra National de Paris entend rendre hommage à Kaija Saariaho, décédée en juin 2023. À cette fin, l'établissment parisien a nommé un nouvel espace à l’Opéra Bastille au nom de la compositrice finlandaise. Une façon de prolonger également les liens que la maison entretenait avec l’artiste.

La création mondiale d’Adriana Mater

L’histoire entre l’Opéra de Paris et Kaija Saariaho débute dès 2006, avec la commande d’Adriana Mater par le directeur de l’époque, Gerard Mortier. Ce dernier avait déjà travaillé six ans plus tôt avec elle, ainsi que le librettiste Amin Maalouf et le metteur en scène Peter Sellars, lors de la création du premier opéra de la compositrice, L'Amour de loin, à Salzbourg. Le trio se reforme à l’occasion de cette nouvelle création, qui marque donc la naissance du deuxième opéra de Kaija Saariaho. Bien qu’une grève empêche la Première d’avoir lieu le 30 mars, l’œuvre est finalement donnée le 3 avril sous la direction musicale d’Esa-Pekka Salonen. Le livret raconte l’histoire d’Adriana, violée durant la guerre par Tsargo. Elle tombe enceinte, refuse d’avorter et s’interroge sur l’avenir de son enfant. Dix-huit ans plus tard, elle avoue à son fils les circonstances de sa conception. Celui-ci décide de se venger, d’autant plus que Tsargo est justement de retour au village. Yonas découvre alors que son géniteur est devenu aveugle, et ne trouve pas la force de le tuer malgré toute sa haine. C’est donc par un pardon salvateur que la pièce se conclut.

La création française d’Only the Sound Remains

En 2016, c’est à Amsterdam qu’est créé Only the Sound Remains. Là encore, c’est à Peter Sellars qu’est confiée la mise en scène. L’œuvre est une commande conjointe de l'Opéra national des Pays-Bas, de l'Opéra national de Finlande, de l'Opéra de Paris, du Teatro Real de Madrid et de la Canadian Opera Company. La création est l’occasion pour Philippe Jaroussky de faire ses débuts dans la musique contemporaine sous la direction d’André de Ridder avant que l’œuvre n’arrive au Palais Garnier en janvier 2018, date de sa création française alors dirigée par Ernest Martínez Izquierdo. Only the Sound Remains met en musique deux classiques du théâtre nô : Tsunemasa et Hagomoro en explorant les particularités de l'instrument traditionnel finlandais, le kantele. Le titre de l’opéra fait référence à la présence de la musique dans les deux histoires : d’une part, l’esprit du joueur de luth Tsunemasa, mort, qui ne peut plus jouer de son instrument, et d’autre part, la danse promise par la jeune nymphe au pêcheur Hakuryo en échange du manteau qu’il a trouvé suspendu à une branche.

L’inauguration de la salle

Selon le communiqué de l’Opéra, l’hommage rendu à l'initiative d'Alexander Neef vient mettre l'accent sur la « relation particulière avec Paris où elle s'était installée à partir de 1982 pour étudier à l'IRCAM » et rend hommage à « cette pionnière de la musique et compositrice parmi les plus douées de sa génération ». C’est donc pour saluer ce parcours que « ce mardi 6 février 2024, à l’initiative d’Alexander Neef, un nouvel espace à l’Opéra Bastille est nommé en l’honneur de la compositrice Kaija Saariaho ». Ce nouveau salon Saariaho se situe au quatrième étage, et est accessible au public.

| Imprimer

En savoir plus

Commentaires

Loading