Festival d'Aix-en-Provence 2024 : une double tonalité française et baroque

Xl_festival_d_aix_en_provence_2024 © Festival d'Aix-en-Provence

Pour 2024, le Festival d’Aix-en-Provence nous invite à suivre du 3 au 23 juillet des « destinées exemplairement ambivalentes ». Dans cette programmation, « la violence, la folie, la destruction se déchaînent ; mais la fidélité, la volonté, la lutte pour la justice et l’émancipation leur font face. Voici l’humaine fragilité, résistant à sa propre barbarie à travers le plus sublime et pathétique des langages ». Deux dominantes donnent à cette édition 2024 son identité : française (avec Rameau, Debussy et Gluck) et baroque (avec notamment Monteverdi), mais sans oublier de célébrer Puccini, dont on fête le centenaire de la disparition.

Plusieurs nouvelles productions

Dès le 3 juillet 2024, Iphigénie en Aulide et Iphigénie en Tauride se côtoient dans une nouvelle production de Dmitri Tcherniakov, en coproduction avec le Greek National Opera et l’Opéra national de Paris. Sous la baguette d’Emmanuelle Haïm, Corinne Winters tient les deux rôles-titres, et est rejointe par Véronique Gens, Alasdair Kent et Nicolas Cavallier d’une part, et Florian Sempey, Alexandre Duhamel et Stanislas de Barbeyrac d'autre part. La production s’interroge : « comment la victime d’Aulide peut-elle devenir le bourreau de Tauride ? Telle est la question bouleversante dont s’empare Dmitri Tcherniakov, plongeant le spectateur dans la demeure familiale hantée par ses morts et montrant à l’œuvre un implacable processus de déshumanisation, aux résonances contemporaines sensibles ». Le lendemain, c’est un événement qui attend le public avec la création mondiale de Samson de Rameau, véritable chimère de l’opéra. En 1734, Voltaire et Rameau s’associe « pour mener à bien une ambitieuse réforme de l’art lyrique », donnant naissance à l’opéra biblique Samson. Malheureusement jugé sulfureux, le livret est censuré et la partition est perdue. Claus Guth et Raphaël Pichon « ont voulu non pas en reconstituer la lettre mais en recréer l’esprit : associer un récit d’une force et d’une noblesse inédites à la plus éloquente des musiques ». Jarrett Ott tient le rôle-titre, Jacquelyn Stucker celui de Dalila, Lea Desandre celui de Timna, Nahuel di Pierro, Achisch, et Julie Roset, l’Ange.

Autre nouvelle production, Il ritorno d’Ulisse in patria est mis en scène par Pierre Audi, poursuivant le cycle Monteverdi entamé par le festival avec Leonardo García Alarcón. Nous retrouvons dans la distribution John Brancy (Ulisse), Deepa Johnny (Penelope), Anthony León (Telemaco) ou encore Mariana Flores (Minerva et Amore).

Daniele Rustioni met sa baguette au service de Madame Butterfly dans la nouvelle production signée par Andrea Breth, dans laquelle Ermonela Jaho brille particulièrement. Le reste de la distribution compte Adam Smith, Mihoko Fujimura et Lionel Lhote.

Deux versions de concert et une reprise

Nous retrouvons le chef italien à la tête des forces de l’Opéra de Lyon ainsi qu’une « distribution au plus haut niveau international » pour Les Vêpres siciliennes : Marina Rebeka, John Osborn, Roberto Tagliavini ou encore Blaise Malaba. Quant à Raphaël Pichon, il dirige de son côté La Clémence de Titus servie par une distribution de haut vol avec Pene Pati, Karine Deshayes, Marianne Crebassa, Lea Desandre, Emily Pogorelc et Nahuel di Pierro.

Le festival reprend également la production de Pelléas et Mélisande créée lors de son édition 2016, dont nous rendions compte alors. Huw Montague Rendall et Julia Bullock incarnent les deux amants aux côtés de Laurent Naouri, Vincent Le Texier et Lucile Richardot.

Du théâtre musical

Le théâtre musical s’invite lui aussi avec Songs and Fragments : « la performance pure, dans un diptyque de pièces majeures du théâtre musical contemporain », à savoir Eight Songs for a Mad King et Kafka-Fragmente, dans une mise en scène de Barrie Kosky, dont l’approche « se fait intense et dépouillée, toute entière au service d’interprètes d’exception et d’une lecture à l’os de ces œuvres extrêmes ».

Avec The great yes, the great no, « le génial plasticien sud-africain William Kentridge embarque le spectateur dans une de ces aventures artistique, politique et spirituelle dont lui seul a le secret : un opéra de chambre qui s’inspire des avant-gardes de l’époque promouvant le surréel et l’irrationnel (masques, collages, projections) et sollicite danseurs, performeurs, choristes et instrumentistes dans un large éventail de styles musicaux, en particulier africains et caribéens ».

Divers récitals

Le festival propose également une programmation de récitals qui accueillent certains grands noms internationaux de l'art lyrique, tels que Sondra Radvanovsky (qui fait ses débuts au festival cette année), Elīna Garanča (pour son grand retour après un peu moins de 20 ans d’absence), Lea Desandre et Huw Montague Rendall. Et d’autres rendez-vous instrumentaux sont également programmés.

Les détails du programme sont disponibles sur le site du festival. Les abonnements seront proposés à la vente à partir du 25 janvier prochain et la billetterie à l’unité suivra le 1er février 2024. 

| Imprimer

En savoir plus

Commentaires

Loading