Disparition soudaine de la soprano Beate Ritter à l’âge de 41 ans

Xl_beate-ritter-soprano © Beate Ritter

La soprano colorature autrichienne Beate Ritter s’est éteinte soudainement ce dimanche des « suites d'une courte et grave maladie », à l’âge de seulement 41 ans. Au-delà de ses aigus stratosphériques, on se souvient aussi de son « âme généreuse, pleine de vie et d'amour pour son travail »

C’est le Volksoper de Vienne, où elle se produisait régulièrement, qui s'en fait l'écho par voie de communiqué avec « une profonde tristesse ». Selon l’institution viennoise, la soprano colorature Beate Ritter s’est éteinte ce dimanche 22 juin des « suites d'une courte et grave maladie » dans sa Haute-Autriche natale, à l’âge de seulement 41 ans.

Après des études musicales à l'Université viennoise de musique et des arts du spectacle puis comme soliste au Conservatoire de Vienne, Beate Ritter avait débuté sa carrière très tôt au Volksoper de Vienne, dès 2010, dans le rôle de Blonde dans L'Enlèvement au sérail. Elle avait ensuite rejoint l’ensemble de l’institution, de 2010 à 2018, au sein duquel elle s’était notamment fait remarquer grâce à son interprétation de la Reine de la Nuit de La Flûte enchantée – rôle chanté à 84 reprises au sein de l’institution et qu’elle aurait dû reprendre de nouveau l’automne prochain dans la nouvelle production de l’établissement. Elle y a chanté aussi les rôles d’Adèle dans La Chauve-souris (à 46 reprises) ou d’Olympia des Contes d'Hoffmann, interprété aussi notamment à l’Opéra de Lausanne « avec une aisance stupéfiante et des aigus hyperboliques ». Son répertoire s’était ensuite progressivement étoffé – de Gilda dans Rigoletto, à Sophie du Chevalier à la rose, Rosina du Barbier de Séville ou encore Johanna dans Sweeney Todd. Elle avait ensuite rejoint l’ensemble du Staatsoper de Stuttgart, de 2018 à 2024, mais se produisait sur nombre de grandes scènes européennes et dans un répertoire varié. En janvier dernier, elle interprétait encore Donna Irene dans l’opérette de Johann Strauss II Le Mouchoir en dentelle de la Reine au Theater an der Wien, où on la qualifiait de « perle colorature ».

En France, on se souvient notamment de l’avoir entendue dans Ariadne auf Naxos à l'Opéra de Nancy où elle offrait « un timbre léger et virevoltant » à Zerbinetta, « paraissant atteindre ses suraigus sans effort, faisant frétiller les notes les plus joyeuses ». Selon Samantha Farber et Sylvia Saavedra-Edelmann qui la représentaient au sein de l’agence Sono Artists depuis 2014 et qui se disent « dévastées », Beate Ritter était « la plus généreuse des âmes, compatissante et pleine de vie et d’amour pour son travail ».

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