Disparition de Maria Ewing à l'âge de 71 ans

Xl_maria_ewing © DR

C’est une bien triste nouvelle qui frappe le monde lyrique : la cantatrice américaine Maria Ewing s’est éteinte ce 9 janvier 2022 à Détroit, à l’âge de 71 ans. D’abord mezzo-soprano, elle finit par interpréter des rôles de soprano avec un talent toujours égal.

Née dans cette même ville le 27 mars 1950, elle étudia le chant à Cleveland auprès d’Eleanor Steber avant d’être retenue par James Levine en 1973 pour le festival de Ravinia dans l’Illinois. Trois ans plus tard, elle faisait ses débuts au Metropolitan Opera de New-York grâce dans le rôle de Cherubino des Les Noces de Figaro, qu’elle reprendra notamment dans le film-opéra de Jean-Pierre Ponnelle. Les rôles se multiplient ensuite rapidement, aux Etats-Unis mais aussi en Europe où elle fait ses débuts. Elle chante ainsi Blanche de la Force (Dialogues des carmélites), ou encore Marie dans Wozzeck au Metropolitan Opera. En Europe, le public la découvre dans Pelléas et Mélisande à la Scala de Milan.

En 1978, elle incarne Dorabella au festival de Glyndebourne dans la production mise en scène par Peter Hall, qui deviendra plus tard son époux. Ils auront une fille, qui est aujourd’hui l’actrice et réalisatrice Rebecca Hall.

Il faut attendre 1981 pour que le public parisien puisse acclamer Maria Ewing en Zerlina dans Don Giovanni. Cinq ans plus tard, elle aborde Carmen au Metropolitan Opera avant de devenir une Salome anthologique la même année, n’hésitant pas à se délester de ses sept voiles dans la mise en scène de son mari.

Son répertoire éclectique, qui lui permet de passer du registre de mezzo-soprano à celui de soprano, l’emmène vers des rôles tels que Tosca à Los Angeles en 1989, Butterfly en 1991, ou encore Didon dans Les Troyens au Met Opera en 1993. 

Sa voix puissante et son timbre chaud ont été immortalisés non seulement dans le film cité plus haut, mais également au disque grâce à de rares enregistrements, qui permettent de réentendre sa Katerina Ismaïlova (Lady Macbeth de Mzensk) ou sa Mélisande sous la direction de Claudio Abbado.

Elodie Martinez

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