Ces opéras à ne pas rater en octobre 2025

Xl_ces-operas-a-ne-pas-rater-octobre-2025 © Ces opéras à ne pas rater en octobre 2025

Création, nouvelle production ou prise de rôle ; comédie musicale, opéra ou théâtre musical, quelles sont les œuvres lyriques à ne pas rater au cours de ce mois d’octobre 2025 ? En toute subjectivité et sans soucis d’exhaustivité, on retient par exemple la création française (enfin !) de Stayagraha de Philip Glass à Nice, l’hommage de Pretty Yende à Joséphine Baker au Théâtre des Champs-Elysées ou la prise de rôle d’Adriana González en Desdemone à l’Opéra national du Rhin. On lorgne aussi sur la nouvelle production des Demoiselles de Rochefort qui s’annonce pétillante au Lido ou la relecture d’Hamlet par Kirill Serebrennikov mise en musique par Blaise Ubaldini au Châtelet.

Une nouvelle production Des demoiselles de Rochefort au Lido

Comédie musicale. Il est dorénavant de coutume que les fins d’année parisiennes soient ragaillardies par des comédies musicales festives et ensoleillées. Après Les Parapluies de Cherbourg au Théâtre du Châtelet et Peau d’Ane au Théâtre Marigny, Jean-Luc Choplin propose cette année une nouvelle production Des demoiselles de Rochefort au Théâtre du Lido, à partir de ce 2 octobre et jusqu’en janvier 2026.

La mise en scène est confiée à Gilles Rico, dont on connait le travail souvent poétique et subtil, la direction musicale échoie à Patrice Peyrieras qui dirigeait déjà la musique de Michel Legrand dans Peau d’Ane au Théâtre Marigny, et la jeune distribution s’annonce énergique comme il convient : Juliette Tacchino (lauréate de la Sumi Jo International Singing Competition 2024) et Maïlys Arbaoui-Westphal se partagent le rôle de Delphine Garnier alors que Marine Chagnon (issue de la troupe de l’Opéra de Paris) et Sophia Stern incarnent en alternance sa jumelle Solange. Une promesse de couleurs et de vitalité pour aiguayer la fin d’année !

Création française de Satyagraha à l’Opéra Nice Côte d’Azur

Maquette virtuelle du décor © Etienne Guiol
Maquette virtuelle du décor © Etienne Guiol

Création française. Lors de sa prise de fonctions à la tête de l’Opéra Nice Côte d'Azur, en 2020, Bertrand Rossi avait programmé Akhnaten de Philip Glass, en pleine période de pandémie. Presque logiquement, le directeur poursuit son exploration du répertoire du compositeur avec la création française de Satyagraha, le deuxième opus de la fascinante trilogie lyrique de Glass esquissant le « portrait de grands hommes ayant changé le monde ». Inspiré des événements et influences ayant façonné la pensée non-violente de Gandhi, l’ouvrage se dévoilera dans une nouvelle mise en scène réalisée par Lucinda Childs et dirigée par Léo Warynski – l’un et l’autre déjà à l’œuvre sur la production niçoise d’Akhnaten.

La distribution de jeunes interprètes s’annonce prometteuse aussi : on est curieux de découvrir le ténor Sahy Ratia dans le rôle de Gandhi, mais aussi Melody Louledjian (qui souligne toute la spiritualité qui se dégage de l’œuvre), Karen Vourch ou Julie Robard-Gendre.

Gala Joséphine Baker avec Pretty Yende au Théâtre des Champs-Elysées

Après 15 ans de mandat achevé en fin saison dernière, Michel Franck laisse dorénavant la direction du Théâtre des Champs-Elysées à Baptiste Charroing. Entres autres missions, le nouveau directeur entend notamment renforcer l’identité du Théâtre de l’avenue Montaigne, souligner son héritage et l’ouvrir davantage à tous les publics. Sa saison inaugurale se compose de plusieurs « séquences » et la première est consacrée à Joséphine Baker (qui chantait sur la scène parisienne il y a tout juste 100 ans, en octobre 1925).

Après la création de la chorégraphe Germaine Acogny, Joséphine, donnée en diptyque avec Le Sacre du Printemps, le Théâtre revient au lyrique avec un « Gala en hommage à Joséphine Baker » réunissant Pretty Yende aux côtés de la jeune soprano guadeloupéenne Luan Pommier ou de Neima Naouri. Outre que les récitals de Pretty Yende ne laissent jamais indifférents, tantôt pleins d’énergie et de bienveillance, tantôt extrêmement sensibles et émouvants, le rendez-vous est aussi notable en ce sens qu’il inaugure une nouvelle mandature au TCE.

Création d’Hamlet / Fantôme au Théâtre du Châtelet

Création mondiale. Au Théâtre du Châtelet, le metteur en scène Kirill Serebrennikov se saisit d’Hamlet, la pièce de Shakespeare, pour en proposer une version musicale sur une composition de Blaise Ubaldini. Retitrée Hamlet / Fantômes, cette création de théâtre musical mêle texte et musique (interprétée par l’Ensemble intercontemporain dirigé par Pierre Bleuse en alternance avec Yalda Zamani) et dédouble le personnage d’Hamlet pour en illustrer toutes les facettes, incarné ici par plusieurs interprètes – parmi lesquels Bertrand de Roffignac, dont l'intensité du jeu avait déjà fait sensation au Châtelet dans Peer Gynt la saison dernière. Les créations de Kirill Serebrennikov laissent rarement indifférent (le metteur en scène est autant conspué qu’acclamé) et gageons que cette ouverture de saison au Châtelet suscitera une certaine curiosité.

Otello par Ted Huffman et Speranza Scappucci à l’Opéra national du Rhin

Sources d'inspiration de Ted Huffman, pour sa mise en scène d'Otello à l'Opéra national du Rhin
Sources d'inspiration de Ted Huffman, pour sa mise en scène d'Otello à l'Opéra national du Rhin

Prise de rôle. Après La Traviata la saison dernière, l’Opéra national du Rhin retrouve Verdi au travers d’une nouvelle production d’Otello confiée à Ted Huffman. Le metteur en scène entend transposer l’opéra dans l’Italie méditerranéenne du milieu du XXe, entre « brutalité et glamour » – il trouve manifestement l’inspiration dans une esthétique qui puise à la fois dans la violence de la masculinité exacervée et l’élégance de la bourgeoisie de l’époque.

Musicalement, la partition magistrale de l’opéra de Verdi revient à l’enthousiasmante cheffe italienne Speranza Scappucci, qui dirigera pour la première fois dans la fosse strasbourgeoise. Sur scène, Otello exige une distribution d’exception et celle réunie par l’OnR est notamment articulée autour d’Adriana González à l’occasion de sa prise de rôle en Desdemone (c'est toujours un événement dans une carrière). À ses côtés, le ténor géorgien Mikheil Sheshaberidze chantera le rôle-titre après l’avoir étrenné au Teatro Massimo de Palerme la saison dernière, et Daniel Miroslaw prêtera son baryton profond à l’infâme Iago, qu’il a notamment déjà chanté à l’Opéra de Hanovre.

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