La Ville morte - Die tote Stadt

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Description de l'Œuvre

Description Premier tableauDeuxième tableauTroisième tableau

Ecrit entre 1916 et 1920, La Ville morte consacre le succès d’Erich Wolfgang Korngold (1897-1957) dont les deux premiers opéras, L’Anneau de Polycrate et Violanta, furent créés le même soir à Munich en mars 1916 alors qu’il n’avait que 18 ans. L’exceptionnel talent de ce compositeur d’une étonnante précocité fut salué par Gustav Mahler (1860-1911) et Richard Strauss (1864-1949).

La partition de La Ville morte fut acceptée par deux théâtres pour être créée simultanément le 4 décembre 1920, à Hambourg sous la direction du compositeur, et à Cologne sous celle d’Otto Klemperer (1885-1973). Ce fut un double succès suivi d’une trentaine de reprises à Vienne, New-York, Prague, Munich et Berlin, toujours avec des distributions extrêmement brillantes. Pourtant, l’ouvrage ne parvint jamais à s’imposer et la création scénique française n’aura lieu qu’en 2001 à Strasbourg. La rareté de l’ouvrage s’explique sans doute par la difficulté de son exécution qui nécessite un effectif orchestral important et un dispositif scénique capable de restituer la dimension onirique de l’intrigue. La chanson de Marietta, « Glück das mir verblied » (Acte 1), a été enregistrée par de très nombreuses divas qui assurent ainsi une certaine notoriété à La Ville morte.

Lors d’une reprise de l’opéra à New-York, en 1975, on découvre que « Paul Schott », le nom du librettiste, est en réalité le pseudonyme choisi par le compositeur et son père, le critique musical Julius Korngold (1860-1945). Tiré du roman Bruges-la-Morte (1892) du poète symboliste belge Georges Rodenbach (1855-1898), le livret a été écrit à quatre mains en reprenant Le Mirage (1897), le drame que Rodenbach avait lui-même adapté après le succès de son roman.

Exemple parfait d’un post-romantisme imprégné de symbolisme, La Ville morte  a valu à son compositeur d’encourir le reproche d’avoir « transformé une demi-douzaine d’opéras de Richard Strauss en crème fouettée » ! L’œuvre se caractérise par un langage musical très abouti mais assez composite. La virtuosité de l’orchestration révèle de nombreuses influences, dont celle de Strauss, de Wagner, de Mahler, ou encore de Puccini. On observera que Korngold a en partie édulcoré l’atmosphère délétère du roman original en substituant une fin heureuse à l’issue tragique privilégiée par Rodenbach.

Résumé

Paul vit muré dans le souvenir de sa femme Marie qui est morte depuis des années. Il erre dans l’atmosphère brumeuse et morbide de la ville de Bruges où il croit pouvoir retrouver son épouse réincarnée en Marietta, une danseuse. Entre rêve et réalité, Paul est la proie d’une sorte de délire où s’entrechoquent des scènes aussi éprouvantes que chaotiques. Revenant à la réalité, il comprend qu’il n’y a pas de résurrection possible ici-bas, Paul accepte de quitter la ville de ses souvenirs pour suivre son ami Franck.

Premier tableau

Paul a transformé son appartement en sanctuaire après la mort de sa femme et il refuse d’écouter son ami Franck qui essaie de l’arracher à ses pensées morbides. Paul erre dans la ville de Bruges en essayant de retrouver le souvenir de la morte à travers les rues fantomatiques. Un jour, il rencontre Marietta, une jeune danseuse de passage qui lui semble être la réincarnation de Marie. La jeune fille lui chante la chanson que Marie chantait autrefois, mais elle refuse de s’identifier à la morte et elle prétexte une répétition pour partir : elle danse Hélène dans Robert le Diable. Resté seul, Paul croit voir le spectre de Marie lui conseillant de saisir la vie qui passe.

Deuxième tableau

Le rêve et la réalité se superposent. Dans la ville déserte, la nuit, Paul retrouve ses connaissances, dont Franck qui se prétend l’amant de Marietta. Puis c’est la troupe d’artistes à laquelle appartient Marietta qui arrive devant la maison de Paul. Marietta danse le rôle d’Hélène de Robert le Diable. Paul se retrouve brusquement seul avec la danseuse et il lui avoue d’abord que c’est le souvenir de sa femme morte qu’il aime en elle ; puis il finit par lui révéler qu’il l’aime vraiment. Marietta accepte de lui appartenir pour l’aider à chasser les esprits qui le tourmentent.

Troisième tableau

Depuis la chambre de Marie, Paul et Marietta regardent passer dans la rue la grande procession du Saint-Sang. Paul est animé d’une grande piété mais Marietta le pousse à profaner ses sentiments religieux. La jeune femme s’empare d’un écrin contenant les cheveux de Marie ce qui exaspère Paul. Fou de rage, Paul étrangle Marietta avec une tresse des cheveux de Marie. Soudain, Paul semble s’éveiller d’un cauchemar pour découvrir la chevelure de sa femme morte toujours en place dans son écrin. La gouvernante vient annoncer qu’une femme est revenue chercher un bouquet de roses et son parapluie qu’elle avait oubliés. Paul ne tentera pas de retenir Marietta. Il comprend désormais que son attachement à la morte l’empêche de vivre et qu’il doit s’éloigner à tout prix de tout ce qui lui rappelle Marie. Paul quitte Bruges avec son ami Franck.

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