Dans le programme de salle évoquant son travail de metteur en scène de Giulio Cesare in Egitto au Gran Teatre del Liceu de Barcelone, Calixto Bieito indique que « le meilleur des mensonges est la vérité ». En d’autres termes, il ne juge pas, il se contente de présenter clairement les absurdités grotesques du monde réel, et ce, à travers l'opéra – et si quelqu'un doit en tirer une leçon,...

Que de fois l’a-t-on vue cette production de Laurent Pelly de La Fille du régiment de Donizetti ! Et pourtant aucune lassitude, aucun effet de réchauffé (comme pour certaines reprises) : là tout est vif, pimpant, gai, enlevé, avec cet enthousiasme qui semble n’être jamais retombé depuis près de vingt ans (la production date de 2007). On pourra seulement déplorer le fait que les dialogues parlés,...

On avait été emballé en 2018 par cette jolie production du Don Pasquale de Damiano Michieletto : on retrouve avec plaisir ce décor comme crayonné, une manière d’esquisse où l’on ne voit que le dessin du toit, quelques portes qui délimitent des espaces tout cela transparent, musical (même si cette absence de matière n’aide pas les voix qui se perdent parfois un peu, surtout quand les chanteurs...

L'Incoronazione di Poppea, créée à Venise en 1642, est unique dans l'histoire de l'opéra – non pas en raison de son âge remarquable ou de la grande qualité de sa musique dans la mesure où il existe d'autres opéras des mêmes années, et Monteverdi, le compositeur de l’ouvrage, a égalé et peut-être même dépassé le niveau de virtuosité de...

Les spectateurs d’opéra commencent à bien connaître Calixto Bieito – voire à s’en accommoder, pour les plus réfractaires – et son imagerie organique du corps, sondant les névroses les plus profondes. On ne parle peut-être pas assez de la décoratrice Rebcca Ringst, avec qui il collabore régulièrement sur des scénographies massives et torturées. Les chocs extraordinaires qu’ils...

Avec Otello (compte-rendu ici), Le Comte Ory est l’autre nouvelle production de la 43e édition du Rossini Opera Festival de Pesaro… et l’impression générale sur ce deuxième spectacle se teinte de bien plus d’enthousiasme ! Déjà, pour la mise en scène foutraque et YOLO de (l’habituellement plus sage) Hugo De Ana, qui livre ici des variations visuelles et théâtrales sur le triptyque Le Jardin...