Salomé, un « rôle signature » pour Elsa Dreisig

Xl_salome_elsa-dreisig © Bernd Uhlig

Certains grands rôles du répertoire lyrique sont indissociables des interprètes qui les ont magnifiés et certains interprètes développent un attachement particulier aux grands rôles de leur carrière, que ce soit pour leur musicalité ou la psychologie d’un personnage. Manifestement, avec Salomé, Elsa Dreisig a trouvé l’un de ses « rôles signatures ». C’est du moins ce qu’elle indique sur les réseaux sociaux dans la foulée de son triomphe dans le rôle-titre de l’opéra de Richard Strauss au Festival d’Aix-en-Provence.

Jusqu’à présent, la jeune cantatrice indique ne pas avoir osé tirer la moindre conclusion de sa prestation au Festival d’Aix-en-Provence, mais alors que la dernière représentation a été donnée et qu’Elsa Dreisig a enchainé les ovations, elle s’autorise finalement quelques confidences : « je suis consciente que ce rôle a été comme un pari que je pouvais perdre ; mais je crois que relever ce défi était la bonne décision ». Elle poursuit : « même si (le rôle) a nécessité énormément de travail – cette Salomé m’a accaparée pendant presque un an –, qu’elle a toujours été avec moi et que j’ai parfois douté, j’ai aujourd’hui le sentiment que cette expérience audacieuse a fait de moi une meilleure interprète, une meilleure artiste. Je ne me suis jamais autant sentie à ma place que dans ce rôle, et de tous les rôles, c’est celui de Salomé que je ressens et comprends le mieux. Je n’aurais pu rêver plus belle expérience. Aujourd’hui, je suis soulagée, fière et très heureuse ! »

On comprend l’enthousiasme de la soprano, tant le public et la critique font quasi-unanimement l’éloge de sa prestation – et nos colonnes ne font pas exception : dans sa chronique, Alain Duault indique avoir vu et entendu de nombreuses Salomé, et pourtant n’avoir « jamais été bouleversé à ce point par une Salomé, comme si Elsa Dreisig lui conférait soudain une évidence native ». Si Elsa Dreisig dit comprendre le personnage de Salomé, le public perçoit manifestement aussi cette symbiose entre le rôle et l’interprète. Gageons que ces prochaines apparitions dans le rôle seront attendues. 

© Bernd Uhlig

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