Opéra de Paris : Fanny Ardant entre sur la 3e scène

Xl_3e_scene © DR

Après Clémence Poésy ou Nathalie Baye, entre autres, c’est au tour de Fanny Ardant de marquer la 3e scène de l’Opéra de Paris, non pas à l’écran mais derrière la caméra. L’actrice française vient en effet de réaliser un court-métrage dans le cadre du projet de l'Opéra de Paris.

Cette « 3e scène » s’ajoute aux deux scènes de la maison parisienne, le Palais Garnier et l’opéra Bastille. Il ne s’agit cependant pas d’une scène habituelle, puisque cette dernière est entièrement numérique afin de permettre une accessibilité à tous, d’autant plus qu’elle est entièrement gratuite. Ainsi, nul besoin d’habiter la capitale pour y accéder.

Elle est également atypique par son contenu : en effet, point de diffusion d’opéra ici à proprement parlé, mais de courts-métrages, invitant « les artistes les plus divers à venir créer des œuvres originales en lien avec l’Opéra de Paris » depuis septembre 2015. En juin 2016, Valérie Donzelli avait réalisé un film d’une dizaine de minutes sur Jonas Kaufmann, après La Claque de Loren Denis et Anthony Vibert durant moins de trois minutes et symbolisant « la claque » que l’on prend lorsque l’on assiste à un opéra pour la première fois.

L’émotion est également au cœur de la réalisation de Fanny Ardant qui mêle ici monde tsigane et opéra, et plus particulièrement celui des auditions. Elle explique dans une interview en ligne sur le site que ces mondes peuvent paraitre les plus opposés : l’un est sophistiqué, appartenant à une culture européenne, alors que l’autre fait appel à une culture de liberté, millénaire. C’est pourquoi elle a souhaité les réunir, afin que les sentiments forts de l’opéra, fait de sentiments que l’on croit parfois intellectuels ou sophistiqués, apparaissent en réalité comme des émotions brutes, basiques et primaires, ressenties au plus profond de chacun des spectateurs. Pour Fanny Ardant, lorsque l’on aime quelque chose au-dessus de soi (la peinture, la littérature, ou bien la musique), on se libère. Cette liberté est le lien créé avec la communauté tsigane. De plus, la musique n’est pas rationnelle, c’est la société qui l’est. L’art permet, avec cette irrationalité, « l’introduction du rêve ou de la magie qui fait que la vie vaut bien la peine d’être vécue ».

La comédienne explique également qu’elle a été très jeune à l’opéra, qu’elle aimait qu’on lui « raconte des histoires excessives en trois heures ». Elle croyait que l’opéra, « c’était faux » mais elle réalise aujourd'hui « que tout ce que l’on a envie de dire, on finit par le chanter ». Ce qui lui a également donné envie de réaliser ce film, c’est la possibilité du coups de dés : que quelqu’un voit ce film sur internet et se dise « pourquoi pas moi ? ».

Voilà donc comment et pourquoi Fanny Ardant a réalisé Magie noire, une histoire de passion, dans lequel nous suivons une tsigane arrivant dans les coulisses de l'Opéra après une violente dispute avec un homme. Guidée par une voix, elle assiste aux auditions de la maison parisienne, où chaque intervention fera naître en elle des émotions, des images, des souvenirs... jusqu’à l’arrivée de l’homme qui la retrouve en coulisse et la poignarde sur l’air de Carmen, « La fleur que tu m’avais donnée ».

A voir en ligne sur le site de la 3e scène aux côtés des courts-métrages précédents.

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