« Nouvelle Ère, Nouvel Air », l'Opéra de Paris esquisse son projet de rénovation

Xl_opera-bastille-renovation-nouvelle-ere-nouvel-air © Opéra Bastille

Les différents sites de l’Opéra de Paris devront faire l’objet de rénovations techniques ambitieuses. Dans le cadre d’un projet « Nouvelle Ère, Nouvel Air », le chantier devra aussi ouvrir l’Opéra sur la cité et renforcer son ancrage dans son quartier. Un concours d’architecture sera lancé cet automne.

On le sait, les quatre sites de l’Opéra de Paris (le Palais Garnier et l’Opéra Bastille, mais aussi les Ateliers Berthier à Paris et l’École de Danse à Nanterre) vont devoir faire l’objet d’importants travaux de rénovation : la scène de Garnier sera fermée de l’été 2027 à l’été 2029, puis celle de Bastille suivra pendant deux saisons « à l’horizon 2030 ».

À l’occasion d’une conférence de presse ce 2 septembre, Rachida Dati, ministre de la Culture (et sans doute ici aussi un peu candidate à la mairie de Paris), esquissait le projet « Nouvelle Ère, Nouvel Air » qui doit articuler les futures rénovations de l’établissement parisien.

Un Opéra ouvert sur la cité

Comme nombre d’autres institutions lyriques dans le monde dorénavant, les travaux de l’Opéra de Paris doivent manifestement s’inscrire dans un projet urbain de plus grande ampleur. Les maisons d’opéra ne sont plus uniquement des salles de spectacles qu’on fréquente le temps d’une représentation, elles sont – ou ont vocation à (re)devenir – des lieux ouverts sur la cité, servant de cadre à des activités multiples et devant accueillir les curieux en permanence ou presque.

Le futur chantier de l’Opéra de Paris sera donc « technique » (la restauration des façades de Garnier et la modernisation de sa cage de scène, ou encore les toitures de Bastille, ses équipements scéniques et la réhabilitation de ses studios de répétition), et s’inscrira dans une démarche écologique avec des ambitions de sobriété énergétique grâce notamment à la végétalisation des bâtiments ou l’ajout de panneaux photovoltaïques. Le projet « Nouvelle Ère, Nouvel Air » doit néanmoins aussi s’inscrire dans « une transformation culturelle et urbaine ». D’ici 2030, les 4600 m² d’espaces publics de l’Opéra Bastille seront « accessibles gratuitement en journée » et proposeront des « espaces de convivialité et de restauration » pour faire de l’Opéra un « lieu de vie ». Et pour animer ces lieux, l’établissement proposera une « offre élargie d’ateliers, de rencontres, d’expériences immersives ou de formats participatifs ». L’enjeu consiste à « ouvrir la voie à une appropriation sensible de l’art lyrique et chorégraphique par tous les publics, quels que soient leur âge ou leur parcours ».

Et ancré dans son quartier

Au-delà de la rénovation des bâtiments, la ministre précise aussi que ces nouveaux espaces auront vocation à « renforcer l’ancrage de l’Opéra dans son quartier, en lien notamment avec la place de la Bastille et le Faubourg Saint-Antoine » – quartier parisien historique des métiers d’art, faisant écho aux ateliers de peinture et de sculpture, de menuiserie ou de couture de l’institution lyrique. Toujours selon la ministre (et candidate à la mairie de Paris), « il est bien question d’ouvrir une nouvelle ère, non seulement pour l’Opéra mais pour le quartier tout entier ».

Pour concrétiser cette nouvelle philosophie, Richada Dati annonce le lancement, « cet automne », d’un concours international d’architecture visant à repenser les espaces publics de Bastille.

On sait aussi que les rénovations de l’Opéra de Paris soulève une problématique financière de taille – la Cour des compte évoquait un « mur d’investissements » pour l’institution lyrique. Les seules rénovations techniques des bâtiments sont estimées à près de 200 millions d’euros, et le projet complet affiche un coût s'élevant à environ 450 millions, et à cette heure, le budget n’est pas totalement bouclé, a fortiori en période de disette budgétaire. Au-delà des fonds propres de l’établissement et des subventions publiques, la ministre précise que l’Opéra de Paris pourra néanmoins compter aussi sur des mécènes – le modèle entend s’inspirer de la mobilisation (financière) mise en œuvre pour la rénovation de Notre Dame. Plusieurs mécènes sont manifestement prêts à (s’)investir spécifiquement dans le projet de rénovation : avec un soutien de 50 millions d'euros, Chanel est présenté comme « Mécène d’Exception des Travaux de l’Opéra national de Paris », aux côtés de la BNP ou de l’entrepreneur Thierry Déau. On imagine que d'autres ont vocation à suivre. 

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