© Jimmy Kets
Alors que la saison 2024-2025 touche à sa fin, le Théâtre Royal de la Monnaie de Bruxelles s’apprête à faire ses adieux à son directeur général et artistique, Peter de Caluwe.
L’histoire entre le directeur et la maison a de quoi faire des envieux : le Théâtre Royal de la Monnaie et Peter de Caluwe partagent 18 années de vie commune, pour un total de trois mandats qui auront marqué de manière indélébile l’histoire de l’institution. Le prix OPER! Award de la Meilleure Maison d'Opéra, décerné en février 2025, vient parfaire ce parcours, cette « une période d'innovation, d'engagement personnel intense et de grandes ambitions artistiques ».
Un bilan jugé positif
Ainsi que l’indique le communiqué de l'institution, le bilan de ce mandat s’avère plutôt positif :
« Au cours des précédents mandats, des déficits structurels ont été éliminés et les finances sont restées en balance. En termes d'organisation, La Monnaie a également évolué vers une institution moderne et transparente, la structure hiérarchique cédant la place à un modèle plus horizontal, avec davantage de responsabilités partagées et une plus grande implication du personnel, en partie grâce à une politique de RSO élaborée de manière collaborative.
D'un point de vue artistique, les ensembles de La Monnaie ont considérablement rajeunis, ce qui est clairement perceptible dans la nouvelle dynamique du chœur et de l’orchestre. Dans les ateliers également, une équipe bien structurée de professionnel.le.s travaille en coulisses à la mission créative de la maison, et à l'administration (malgré des problèmes de démarrage inévitables), de nouveaux outils sont en pleine implémentation pour que l'organisation puisse affronter l'avenir avec confiance.»
Peter de Caluwe n’est toutefois pas le seul à partir : la directrice financière Agathe Chamboredon quittera également ses fonctions en septembre pour rejoindre l'Opéra de Lyon en tant que nouvelle directrice générale adjointe. « Ensemble, il.elle.s laissent derrière eux une maison en bon état et prête à entamer un nouveau chapitre. »
Un livre en hommage à la direction de Peter de Caluwe
Afin de célébrer cet adieu comme il se doit, « un Mozart Marathon festif et la présentation d’un nouveau livre clôtureront ce chapitre en beauté », avant que Christina Scheppelmann ne reprenne le flambeau dès ce 1er juillet 2025 en tant que directrice générale et artistique du Théâtre Royal de la Monnaie.
Le livre en question revient sur les 18 années de direction de Peter de Caluwe, « marquées par des innovations techniques, des crises mondiales et des publics novateurs. À travers toutes ces évolutions, l’intendant, qui nous quitte aujourd’hui, a maintenu une ligne artistique claire pendant près de deux décennies ». Pour cela, l’auteur Jasper Croonen s’est inspiré du processus de création d’un opéra, tout en se basant sur « des entretiens avec des acteur.ice.s de premier plan et aux plus belles images - des coulisses comme sur scène ». Le tout pour 25 euros, bientôt disponible sur la boutique en ligne et à la billetterie de La Monnaie.
La réaction de Peter de Caluwe
Le principal intéressé réagit de la manière suivante à son départ :
« Les 20 dernières années passées à La Monnaie m'ont profondément façonné - en tant que personne et en tant que dirigeant. Je suis reconnaissant à la maison de m'avoir donné l'espace nécessaire pour aligner ma vision à son ADN et pour combler le fossé entre les artistes, le personnel, le public et les autres stakeholders. La création, la curiosité, l'ouverture et la connexion étaient au cœur de ce projet, avec un lien fort avec la ville et nos communautés. Je pense qu'il est juste de dire que nous avons pleinement joué notre rôle d'opéra de la capitale de l'Europe avec une vision fortement centrée sur l'Europe. Je suis fier que notre poursuite d'une ambition artistique distincte et d'une excellence musicale soit toujours allée de pair avec une discipline budgétaire et un engagement organisationnel. En deux décennies, nous avons réalisé 160 productions d'opéra scénique, ainsi que d'innombrables projets de danse, de musique symphonique et de musique de chambre, des récitals et des projets communautaires - et confirmé La Monnaie comme une référence internationale dans le secteur.
Les mots clés pour moi étaient : cohérence, qualité, pertinence, innovation, identité, vision et ancrage social. Mais surtout : l'harmonie - l'harmonie des passions humaines, la devise au-dessus de l'entrée du théâtre de La Monnaie et le fil conducteur de notre recherche d'un antidote aux nouvelles négatives qui nous inondent quotidiennement. Je souhaite à cette maison spéciale de continuer à favoriser et à propager cette harmonie par le biais de la culture. »
Enfin, pour celles et ceux que cela intéresse, La Monnaie a mis en ligne son rapport d’activité de l'année 2024 sur son site officiel. L'institution y évoque les productions données durant l'année, l'engouement suscité par son offre de streaming (les opéras de répertoire attirent certes davantage de spectateurs que les créations et ouvrages contemporains, mais ces derniers drainent néanmoins plusieurs milliers de spectateurs en ligne), mais aussi ses initiatives pour attirer de nouveaux publics et la réponse du public ou encore son bilan financier, positif sur l'exercice permettant à la maison de résorber les pertes cumulées lors des exercices précédents.
publié le 30 juin 2025 à 07h42 par Elodie Martinez
30 juin 2025 | Imprimer
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