Jonas Kaufmann raconte Werther

Xl_werther-jonas-kaufmann-in-the-title-role-photo-by-brigitte-lacombe © MET

Souvent considérée comme l’œuvre la plus personnelle et la plus sensible de Massenet, Werther – dont le livret est librement inspiré des Souffrances du jeune Werther, le roman épistolaire de Goethe – s’impose comme l’une des références du romantisme français du XIXe siècle. Une œuvre mélancolique empreinte d’une dimension résolument tragique qui confine parfois au morbide. Dans l’opéra de Massenet comme dans l’œuvre de Goethe, le jeune poète Werther est  éperdument épris de Charlotte – qui l’aime en retour mais se refuse à exprimer son amour par sens du devoir et du sacrifice – au grand désespoir de Werther, hanté par le suicide. L’amour mélancolique de la jeune Sophie, sœur de Charlotte, n’y changera rien et malgré ses convictions religieuses, le jeune poète se donnera la mort.

Une œuvre sombre et désespérée, donc, qui peinera d’abord à s’imposer. Considérée comme un « triste sujet » par Carvalho qui refusera l’œuvre pour l’Opéra-Comique en 1887, Werther ne sera finalement créé qu’en 1892 à Vienne – avant d’être donné à Paris l’année suivante et de rencontrer l’imposant succès qu’on lui connait aujourd’hui dans toutes les grandes capitales lyriques.
Un « triste sujet » qui exige surtout des interprètes particulièrement charismatiques « au risque d’exaspérer le public » (selon Piotr Kaminski). Nombreux sont les ténors à avoir endossé le rôle du poète romantique mais Jonas Kaufmann est incontestablement l’un de ceux à l’avoir incarné. On connait les capacités vocales du chanteur. Il révèle dans Werther ses qualités d’interprétation du rôle et la sensibilité de son jeu d’acteur.
L’année dernière à l’Opéra Bastille, Jonas Kaufmann interprétait Werther aux côtés de Sophie Koch (dans le rôle de Charlotte) et enthousiasmait la critique. Le duo se reforme à partir de ce soir dans une nouvelle production (cette fois signée Richard Eyre et Rob Howell) au Metropolitan Opera de New York. Et pour l’occasion, Jonas Kaufmann nous raconte son Werther avec verve et passion, évoquant la façon dont il perçoit l’œuvre de Massenet pour mieux définir la tonalité du rôle, notamment au regard de ses expériences personnelles.

 

Werther au MET (du 18 février au 15 mars 2014)

Crédit photo : MET Opera

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