Cinq questions à Alessandro De Marchi, directeur du Festival de Musique Ancienne d'Innsbruck

Xl_alessandro-de-marchi_no.1__-sandra-hastenteufel-1630x1086 © Sandra Hastenteufel

À la tête du Festival de Musique Ancienne d’Innsbruck depuis 2010, le chef italien Alessandro De Marchi revient, en quelques réponses, sur son travail à Innsbruck et nous dévoile quelques uns de ses projets…

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OOL : En tant que directeur du Festival de Musique Ancienne d’Innsbruck, comment construisez-vous vos programmations ?


Alessandro De Marchi : Le programme de chaque édition comprend trois productions lyriques : deux grandes dans le Landestheater, une plus petite dans la cour de la faculté de théologie. Cette dernière production est liée à notre "Concours de chant Cesti” et met en avant les finalistes du concours de l’année précédente. Le programme fournit également des concerts de musique sacrée dans les églises historiques d’Innsbruck et des concerts de musique de chambre au château d’Ambras. Le choix du programme commence avec la production de l’opéra principal, puis se construit en créant des liens thématiques, historiques et dramaturgiques avec les autres oeuvres retenues.

Que vous apporte le fait d'être chef d'orchestre et directeur en même temps (et comment parvient-on à prendre du recul par rapport à sa propre interprétation pour programmer d'autres chefs) ?

Je dirige la production principale et un grand concert de musique sacrée. Pour le reste du festival, c'est un grand plaisir et un grand privilège de pouvoir inviter des collègues fantastiques…

Que vous a transmis René Jacobs, votre prédécesseur à la direction du Festival d'Innsbruck ? Quel héritage entretenez-vous avec lui ?

Certainement le plaisir de la recherche et la curiosité d'explorer des répertoires inconnus…

La prochaine édition du festival mettra notamment à l’affiche « Leonora » de Ferdinand Paër que vous dirigerez. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette œuvre, et sur la future équipe artistique qui la défendra sur scène ?...

C'est une œuvre créée à Dresde en 1804. Le livret est tiré de "Léonore, ou l’amour conjugal" de Jean Nicolas Bouilly. Beethoven s'en est servi comme modèle pour son ouvrage éponyme. (...*). Sous ma direction se produira à cette occasion le Innsbrucker Festwochen Orchestra.

Quels sont vos autres projets, à la fois personnels, et concernant le festival ?...

En ce moment, je dirige Ermione de Rossini au Teatro San Carlo de Naples. Parmi mes projets à venir, je dois vous citer Merope de Broschi au Theater An Der Wien (NLDR : un des temps forts de la dernière édition du festival), l’Oratorio de Noël de Bach à la Staatsoper de Hambourg, Le Barbier de Séville de Rossini à l’Opéra de Tel Aviv, La Passion selon Saint-Matthieu de Bach au Teatro Regio de Turin, ainsi que L’Enlèvement au sérail de Mozart et La Cenerentola de Rossini à la Semperoper de Dresde. En ce qui concerne Innsbruck, j'aimerais à l’avenir organiser pour de jeunes artistes, ainsi que pour le concours de chant baroque, des Masterclasses dirigées par les grandes stars de la musique ancienne.

Interview recueillie par Emmanuel Andrieu

* L'entretien a fait l'objet d'une relecture de la part du service de presse du festival d'Innsbruck. À sa demande, la distribution de la production de Leonora est temporairement supprimée de l'entretien, en attendant la présentation officielle de l'édition 2020 du festival.

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