5 questions à Marie-Claude Chappuis

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Si son répertoire de prédilection est la musique baroque, genre pour lequel les grandes scènes internationales et festivals prestigieux se l’arrachent, la mezzo suisse Marie-Claude Chappuis ne néglige pas pour autant la Mélodie et l’Opérette françaises, genres musicaux pour lesquels elle nous a avoué une prédilection en entretien - et que nous avons pu vérifier de facto lors d’un superbe concert qu’elle vient juste de donner au Festival Lucens classique (en Suisse) !

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Opera-Online : Comment est née votre vocation pour l’art lyrique ?

Marie-Claude Chappuis : Enfant, j’ai vu ma maman rayonnante sur scène lorsqu’elle chantait soliste dans des Chœurs, et le bonheur de ceux qui l’écoutaient. Ça me fascinait, ce magnétisme et cette possibilité de rendre les gens heureux avec des voix. J’ai alors chanté dans des Chœurs d’enfants et divers Chœurs de jeunes. Après des études de piano et de théâtre, j’ai d’abord fait de la chanson (en tant qu’auteur-compositeur-interprète) avant de commencer les études de chant classique, à l’âge de 17ans. C’est à ce moment que j’ai compris que c’était au chant lyrique que je voulais dédier ma vie.

Comment définiriez-vous votre voix à l’heure d’aujourd’hui ?

Je suis une mezzo passionnée par tous les répertoires, heureuse de chanter la partie d’alto dans les Passions de Bach ou en deuxième soprano de la Grande Messe en Ut de Mozart, par exemple.  J’espère qu’elle garde son naturel et qu’elle sait toucher les gens. Mais en fait… c’est difficile de parler de sa propre voix…

Vous vous êtes surtout illustrée dans la musique baroque, mais le récital de Mélodies françaises que vous venez de donner au Festival Lucens Classique, en Suisse, prouve que vous aimez interpréter ce répertoire ?

Oui, tout ce qui est beau me passionne ! Avant de chanter le répertoire baroque, j’étais en troupe à l’Opéra d’Innsbruck, et j’ai chanté aussi bien Anita dans West Side Story que Charlotte dans Werther, en passant par des ouvrages de Mozart ou Hindemith.  La Mélodie française m’a toujours accompagnée, et c’est aussi parce que j’aime ce répertoire que j’ai créé le Festival du Lied en 2001 (NDLR : à Fribourg en Suisse) qui fait la part belle à la Mélodie française dans chacune de ses éditions.

Et l’opérette… c’est un genre encore souvent dénigré/sous-estimé, mais vous semblez l’affectionner particulièrement aussi ?

J’adore l’opérette. J’ai chanté récemment le rôle-titre de La belle Hélène et ce fut un immense bonheur. J’aime le théâtre, l’humour, les dialogues, le côté pétillant qu’offre le monde de l’opérette. J’ai aussi eu le bonheur de chanter Lazuli dans L’Etoile de Chabrier à l’Opéra de Zurich et au Grand Théâtre de Genève, et j’en garde un merveilleux souvenir.                                 

Quels sont vos projets immédiats, mais aussi vos désirs de rôles ?

Je pars ces jours-ci au Festival de Salzbourg pour un concert dédié à Bach, et dans la foulée je vais enregistrer sa Messe en Si sous la baguette de René Jacobs, pour le label Harmonia Mundi. Ensuite, je ferai le concert d’ouverture du Septembre Musical de Montreux, et y interprèterai des Mélodies de Duparc avec l’Orchestre de la Suisse Romande sous la direction de Jonathan Nott. Puis je reprendrai le rôle de Didon dans le Didon et Enée de Purcell dirigée à Lille, avant une 9ème de Beethoven et un Te Deum de Bruckner sous la direction de Zubin Mehta au Maggio Musicale de Florence. Voilà pour un avenir proche, et pour le reste, je rêverai de rechanter le personnage d’Ottavia dans L’Incornazione di Poppea de Monteverdi, Sesto dans La Clemenza di Tito de Mozart ou encore Marguerite dans La damnation de Faust de Berlioz.

Propos recueillis en juillet 2021 par Emmanuel Andrieu

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