L'inganno felice - L'inganno felice

Informations Description
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Informations générales

  • Compositeur:Gioacchino Rossini
  • Librettiste:Giuseppe Maria Foppa
  • Date de création:1812
  • Lieu de création:Italie
  • Langue originale:Italien
  • Maison d'opéra de la production originale:Teatro San Moisè

Description de l'Œuvre

Description

Le quatrième opéra de Rossini, même s'il est décrit par ses auteurs comme une « farce en musique » appartient plutôt à ce genre hybride qu'est l'opéra semi-seria (terme que l'on pourrait traduire par « tragicomédie »). Et encore : si l'on excepte le duo des basses "Va talunno mormorando ", il n'y a rien dans cet opéra que l'on puisse véritablement définir comme comique. Les personnages sont tous sérieux : la pseudo-orpheline qui se révèle être une noble trahie et qui doit se cacher pour échapper à ceux qui la croyaient morte, le duc amoureux nostalgique, le roturier qui fait preuve d'une grande noblesse de comportement, le méchant réellement méchant qui inspire à tous peur et répulsion et son acolyte dont la peur vis-à-vis de celui qu'il sert est trop réelle pour prêter à rire.

Une autre « anomalie » de l’œuvre tient dans le fait que le personnage le moins important sur le plan dramatique est a contrario celui qui se voit offrir le plus beau rôle vocalement et musicalement. En effet, Batone (rôle écrit pour le grand Filippo Galli), qui n'est que l'homme de main de l'ignoble Ormondo, se voit gratifié d'un grand air de bravoure, d'un excellent duo avec Tarabotto et domine vocalement un finale qu'il a ouvert par un magnifique solo et ce, alors que son « maître » n'a en tout et pour tout droit qu'à un petit air « de sorbet », du genre de ceux confiés aux personnages secondaires.

Résumé

C'est l'effervescence dans le village minier. Le chef des mineurs Tarabotto (baryton) vient en effet d'apprendre la visite imminente de leur seigneur et maître, le Duc Bertrando (Introduction : « Cosa dite ! »). Il part avec ses hommes tandis que sa nièce Nisa (soprano) laisse exprimer son habituelle mélancolie (Cavatine : « Perchè dal tuo seno »).
Tarabotto revient et surprend Nisa en train d'observer un portrait du Duc (Stretta : « Si, è vero ») et pousse Nisa à lui révéler la vérité : l'orpheline qu'il fait passer aux yeux de tous pour sa nièce n'est autre que la première femme du Duc, Isabella. Voici une dizaine d'années le confident du Duc, Ormondo, lui avait fait des avances qu'elle avait repoussées. Pour se venger, Ormondo avait alors fait croire au Duc que son épouse l'avait trahie et celui-ci, fou de douleur, avait ordonné la mise à mort de son aimée, tâche qui fut confiée à Batone l'homme de main d'Ormondo qui la jeta à la mer). Elle fut sauvée et recueillie par Tarabotto qui la fit passer pour sa nièce aux yeux de tous. Apprenant qui est en réalité Nisa, Tarabotto lui promet son aide.
Arrive le Duc Bertrando (ténor) avec sa suite. Il s'était remarié et vient de perdre sa deuxième épouse mais est toujours hanté par le souvenir d'Isabella qu'il n'a jamais cessé d'aimer même lorsqu'il se croyait trahi (Cavatine : « Qual tenero diletto »). Accompagné par ses suivants, Ormondo (basse) et Batone (basse), il frappe à la porte de Tarabotto pour lui demander un plan des mines avant d'envoyer ses suivants vaquer à d'autres occupations. Mais avant de partir, Batone voudrait boire un peu d'eau et va s'adresser à Nisa.
Lorsqu'il voit le visage de cette dernière il est fortement troublé de sa ressemblance avec la malheureuse qu'il avait jadis jetée à la mer (Air : « Una voce m'ha colpito »). Tarabotto revient et veut mettre son plan à exécution : le plan que le Duc réclame, c'est Nisa qui le lui apportera afin de provoquer une confrontation entre les deux ex-époux. Et cela fonctionne à merveille car Bertrando est sous le choc lorsqu'il constate à son tour l'extraordinaire ressemblance entre la nièce de Tarabotto et l'épouse qu'il a répudiée (Trio : « Quel sembiante »).
Ormondo, mis au courant par Batone de cette ressemblance veut en avoir le cœur net et ordonne à celui-ci d'enlever Nisa en l'avertissant que Batone paiera tout échec de sa vie. (Air : « Tu mi conosci »). Malgré la peur que lui inspire Ormondo, Batone veut en avoir le cœur net. Feignant une sympathie soudaine pour Tarabotto, il essaie de le faire parler pour savoir si Nisa est véritablement sa nièce.
De son côté Tarabotto essaie de sonder Batone pour connaître ses intentions mais aucun des deux ne veut avouer quoi que ce soit (Duo : « Va talunno mormorando »). En présence du Duc et d'Ormondo, Nisa raconte comment l’homme qu’elle aimait l'a répudiée après avoir été trompé par un traître (Air : « Al piu dolce »).
Ormondo qui a très bien compris qu'Isabella et Nisa se faisaient qu'une se dépêche d'organiser les détails de l'enlèvement tandis que Tarabotto se jette aux pieds du Duc en lui demandant protection pour sa nièce. La nuit tombe et Batone, contraint et forcé, vient pour enlever Nisa (Finale : « Tacita notte amica ») mais celle-ci s'est cachée dans les buissons en compagnie de son oncle, non sans avoir au préalable revêtu les riches habits qu'elle portait lorsque Tarabotto l'avait recueillie.

De son côté, Bertrando s'est également caché et surprend les noirs desseins d'Ormondo. Lorsque Batone, tout déconfit, lui explique que la maison est vide, Ormondo veut en avoir le cœur net. Il entre dans la maison et le Duc en profite pour tomber sur Batone et lui enjoint de faire parler Ormondo. Lorsque ce dernier ressort, il avoue à Batone qu'il sait à présent qu'Isabella est vivante et que pour sa propre sécurité, il faut qu'elle meure au plus vite. Le Duc, qui a tout entendu, confond le traître avant de se jeter aux pieds d'Isabella qu'il a enfin reconnue.
Celle-ci lui accorde son pardon et le couple est enfin réuni. Tarabotto sera grandement récompensé alors qu'Ormondo devra payer le prix de ses crimes. Quant à Batone qui servait Ormondo uniquement par crainte de perdre la vie, se voit pardonné grâce à l'intervention de la généreuse Isabella.

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