Sancta Susanna - Sancta Susanna

Informations Description
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Informations générales

  • Compositeur:Paul Hindemith
  • Librettiste:August Stramm
  • Date de création:1922
  • Lieu de création:Allemagne
  • Langue originale:Allemand
  • Maison d'opéra de la production originale:Oper Frankfurt.

Description de l'Œuvre

Description

Sancta Susanna constitue la dernière partie d’un triptyque d’opéras en un acte composé par Paul Hindemith (1895-1963). Cette trilogie de jeunesse inaugure avec éclat l’entrée fracassante du compositeur allemand dans l’univers du théâtre lyrique qu’il veut définitivement débarrasser de l’héritage du  romantisme et de l’influence du wagnérisme.
Porte-parole de la nouvelle génération, Hindemith crée un scandale considérable avec ses trois opéras « miniatures » consacrés chacun à la recherche de l’expression à travers la résolution d’un problème formel. Les livrets de ces trois pièces expérimentales sont adaptés d’auteurs proches d’Herwarth Walden (1879-1941), acteur incontournable de l’avant-garde allemande dans le Berlin des années 20, devenu le laboratoire privilégié de multiples expérimentations artistiques. L’Assassin espoir des femmes est basé sur un livret du peintre et écrivain Oskar Kokoschka (1886-1980). Le Nusch-Nuschi, occasion d’une parodie du Tristan de Wagner, est adapté de l’autrichien Franz Blei (1871-1942), brillant théoricien de la pornographie. Ces deux premiers volets du triptyque furent dirigés à Stuttgart en 1921 par le chef d’orchestre Fritz Busch (1890- 1951) qui refusa d’y ajouter Sancta Susanna en raison de son sujet particulièrement sulfureux.

Il faudra attendre 1922 pour trouver enfin un directeur d’opéra assez audacieux pour programmer cette œuvre d’une vingtaine de minutes capable de susciter encore le scandale lors de sa création française en 2003 à Montpellier !
Composé en deux semaines au seuil de l’année 1921, l’ouvrage résulte de l’intérêt du jeune Hindemith pour une pièce du poète et dramaturge allemand August Stramm (1874-1915), collaborateur de Der Sturm, la revue culturelle d’Herwarth Walden, chef de file de la mouvance expressionniste. Le sujet heurte violemment morale et religion en traitant  de la frustration et des fantasmes sexuels d’une religieuse qui surprend par une belle nuit de mai les bruyants ébats d’un couple. Cette incursion du plaisir et du désir dans la vie d’un couvent avait de quoi déconcerter mais August Stramm, tenté un moment par la théologie, savait sans doute mieux qu’un autre de quoi il parlait. Sur ses mots tranchants, Hindemith a su mettre une musique qui joue sur une riche palette de variations en relançant constamment l’écoute et l’interprétation de l’auditeur.  Ecrit pour trois solistes féminines, deux rôles parlés et un chœur de femmes, Sancta Susanna est très peu souvent donné en raison de son extrême brièveté qui implique de devoir l’associer à un autre ouvrage. L’opéra miniature d’Hindemith accompagne souvent Suor Angelica, le deuxième volet duTriptyque de Puccini. 

Argument

Une nuit, dans un couvent, Susanna, une jeune sœur, prie devant l’autel de la chapelle. Une religieuse plus âgée, Klementia, croit voir sainte Suzanne. L’attention de Susanna est soudain attirée par les cris de plaisir d’un couple d’amoureux. À la fois fascinée et profondément choquée, Susanna maudit la servante et le valet qui ont osé faire l’amour dans le jardin, près de la chapelle. Klementia lui raconte alors l’histoire d’une religieuse qui a été emmurée vivante autrefois pour avoir été surprise nue en train d’enlacer un Christ en croix. Depuis, on a recouvert les reins du Christ. Persuadée d’entendre la voix de cette religieuse impie et emportée à son tour par un irrépressible désir,  Susanna ôte ses vêtements et le linge qui couvre les reins du Christ pour l’enlacer elle aussi. Les nonnes, horrifiées, demandent à Susanna de reconnaître son péché mais elle refuse. Elle est maudite par ses compagnes au cri de « Satan », victime à son tour de la damnation qu’elle avait proférée contre le valet et la servante. 

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