Le Domino Noir - Le Domino Noir

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Description de l'Œuvre

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On peine aujourd’hui à imaginer l’immense succès que remporta Le Domino noir, dès sa création à l’Opéra-Comique le 2 décembre 1837. Jouant sur le charme exotique d’une Espagne de convention, l’œuvre séduit d’emblée le Paris romantique et bourgeois de la monarchie de Juillet, avant de poursuivre une  brillante carrière internationale. Sait-on que Le Domino noir fut traduit en quatorze langues ? Et en 1905, la jeune Géraldine Farrar (1882-1967) reprend le rôle d’Angèle à Munich sous la baguette de Richard Strauss (1864-1949) ! L’ouvrage est régulièrement donné à Paris jusque dans les années 1910 où il a été à l’affiche près de 1200 fois.

Illustrant parfaitement un genre alors en pleine effervescence, celui de « l’opéra-comique », Le Domino noir est le vingt-deuxième ouvrage que signent le dramaturge et librettiste Eugène Scribe (1791-1861) et le compositeur Daniel-François-Esprit Auber (1782-1871). Durant plusieurs années, le duo devait produire une série de succès caractérisés par un style léger plein de virtuosité, directement inspiré du vaudeville et du théâtre populaire. L’« opéra-comique » est un genre riche de potentialités qui tient de la comédie avec ses dialogues parlés, et de l’opéra avec son chant parfois très virtuose. Une première version du livret porte un titre qui résume parfaitement l’intrigue : « Minuit ! ou la Nouvelle Cendrillon ». Plus énigmatique et prometteur, le titre définitif associe le jeu au travestissement, en jouant sur le double sens du mot domino qui désigne au XIXème siècle un vêtement ample à capuche porté lors des bals masqués.

En 1837, Auber s’empare du livret inspiré d’une pièce du dramaturge espagnol Calderon de la Barca (1600-1681), La Dama duende (1629), basée sur le thème de l’amante invisible qui n’apparaît que dissimulée comme Angèle, l’héroïne de l’opéra-comique. Ce personnage, tour à tour noble dame puis paysanne et servante, est aussi la mère abbesse peu conventionnelle d’un couvent agité par de dérisoires intrigues. Particularité assez rare : l’action du Domino noir est contemporaine de sa création et on y trouve des allusions directes à la reine d’Espagne, la propre nièce de Louis-Philippe ! Auber ne consacre que quelques mois à l’écriture d’une partition pleine de raffinement, distillant avec bonheur ironie et tendresse. Les hispanismes musicaux annoncent la mode de la musique espagnole qui s’épanouira avec la Carmen (1875) de Bizet ou la rhapsodie symphonique Espana (1883) de Chabrier. Un léger anticléricalisme traverse une intrigue où les mystères d’un bal costumé viennent s’ajouter au comique de situation et de caractère. Le Domino noir réussit la gageure d’être un pur divertissement alliant une grande efficacité théâtrale à une totale séduction musicale. Richard Wagner évoquera à son propos une musique « tout à fait élégante et populaire, facile et précise, gracieuse et hardie, se laissant aller avec un sans-façon merveilleux à son caprice… » 

Résumé

Depuis un an le romantique Horace est hanté par le souvenir d’une belle inconnue qu’il a croisée au bal masqué que donne chaque année la reine d’Espagne pour célébrer les fêtes de Noël. Horace pense avoir enfin retrouvé la mystérieuse invitée qui se dissimule sous un domino noir, mais celle-ci refuse de répondre à ses questions et elle disparaît une nouvelle fois. Après bien des rebondissements, Horace découvrira qu’il s’agit d’Angèle, la propre nièce de la reine d’Espagne. La jeune fille voulait goûter une dernière fois aux plaisirs d’un bal avant de devenir abbesse du couvent des Annonciades. Heureusement, Angèle sera délivrée de ses vœux par la reine et elle pourra choisir Horace comme époux.

Acte 1

Chaque nuit de Noël la reine d’Espagne donne un bal où se presse toute l’aristocratie. Un diplomate anglais, Lord Elfort se plaint du beau Horace de Massarena qui vient de le battre au jeu et qu’il soupçonne d’avoir séduit sa femme. Mais Horace a bien d’autres préoccupations. Le jeune homme recherche une belle et mystérieuse inconnue qu’il a rencontrée à ce même bal, l’année précédente, et qu’il aime passionnément, bien qu’il soit promis à un riche mariage avec la fille du comte de San Lucar. Soudain, Horace croit reconnaître sa mystérieuse beauté en compagnie d’une autre jeune fille. Afin de laisser son ami Horace en tête à tête avec sa belle dissimulée sous un domino noir, le comte Juliano invite sa compagne à danser, puis il lui fait croire que minuit à sonner pour hâter son départ. Qui se dissimule derrière le « domino noir » ?  Bien que cette femme se montre sensible aux déclarations enflammées d’Horace, elle n’en conserve pas moins son secret. Elle s’enfuit précipitamment en entendant sonner minuit, affolée de ne plus retrouver celle qui l’accompagnait.

Acte 2

La soirée doit se poursuivre chez le comte Juliano à la grande déception de sa gouvernante Jacinthe, qui comptait passer une charmante soirée avec son galant, Gil Perez, le portier du couvent voisin. Alors que Jacinthe attend en maugréant Juliano et ses invités, elle voit arriver une jeune fille affolée qui cherche un refuge pour la nuit. La gouvernante se laisse attendrir par le « domino noir » et accepte de la faire passer pour sa nièce Inésille qui cherche une place de servante. L’inconnue abandonne son déguisement pour se transformer en une jeune aragonaise qui séduit toute l’assemblée masculine avec une chanson de son pays. Horace arrive chez son ami Juliano et il reconnaît encore une fois son inconnue, mais le doute l’envahit… Qui est-elle ? La femme de Lord Elford ? La reine en personne ? En réalité, derrière le domino noir et Inésille se cache Angèle une jeune novice qui a quitté clandestinement son couvent pour profiter une dernière fois des plaisirs d’un bal. Elle récupère les clefs du couvent en les subtilisant au portier, amant de Jacinthe.

Acte 3

Angèle a réussi à réintégrer son couvent et elle peut rassurer son amie Brigitte de San Lucar qui l’avait abandonnée au bal à la suite du stratagème du comte Juliano. Les deux jeunes filles ont bien failli être découvertes et elles doivent se méfier des insinuations de la perfide et ambitieuse sœur Ursule. C’est le jour solennel où, sur ordre de la reine, Angèle doit prendre ses fonctions d’abbesse. Soudain, arrive Horace qui demande à rencontrer la future abbesse pour lui annoncer qu’il renonce à épouser la riche Brigitte de San Lucar parce qu’il en aime une autre. Angèle le reçoit en se dissimulant. La cérémonie d’intronisation doit commencer, mais la perfide sœur Ursule produit une lettre de la reine qui lui confie le couvent en ordonnant à Angèle de choisir un époux. Ursule sera abbesse et elle exulte de joie comme Angèle enfin libre de révéler son identité à Horace, qui deviendra son époux. 

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