Le Cid - Le Cid

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Description de l'Œuvre

Description Acte 1Acte 2Acte 3Acte 4

              Massenet entend bien mettre toutes les chances de son côté quand il choisit comme sujet de son futur opéra, destiné au Palais Garnier, le héros espagnol Rodrigue Diaz de Vivar (1043-1099), dit Le Cid, c’est-à-dire « le Seigneur » en arabe. L’Espagne est alors très à la mode comme en témoignent les succès de Lalo ou Chabrier et la première reprise de la Carmen (1875) de Bizet à l’Opéra-Comique. Guerrier intrépide plein de panache, le « Cid » est un personnage historique amplement célébré par des chroniques,  des poèmes et des pièces de théâtre, au premier rang desquelles figure Le Cid (1637) de Pierre Corneille (1606-1684). Massenet écrira l’essentiel de sa partition durant l’été de l’année 1884 marquée par les nombreuses commémorations célébrant le bicentenaire de la mort du dramaturge. Après la défaite de 1870, le pays vaincu par la Prusse a plus que jamais besoin de grandeur et d’héroïsme. Le valeureux héros de Corneille, Rodrigue, répond aux aspirations des contemporains de Massenet en s’accordant parfaitement aux préoccupations de l’artiste. Car le musicien veut trouver un sujet à la hauteur des émotions qu’il a ressenties en s’immergeant dans La Tétralogie de Wagner entendue pour la première fois à Bruxelles, en 1883. Si le Cid est un personnage à la mesure des défis que s’impose Massenet, il n’en demeure pas moins périlleux de vouloir mettre en musique une œuvre appartenant au répertoire classique, jusqu’alors chasse-gardée de la Comédie-Française. L’ouvrage connait un succès immédiat et durable puisqu’il se maintient jusqu’en 1919 au répertoire de l’Opéra Garnier. Pour quelles raisons disparaît-il ensuite? Le Cid est un des derniers exemples de ce qu’on appelle « le grand opéra à la française » dont La Muette de Portici d’Auber (1828) marque les débuts et Les Huguenots (1836) de Meyerbeer, l’apogée. Ce genre se caractérise principalement par les éléments suivants : une intrigue basée sur des événements historiques, servie par des décors et des effets de mise en scène spectaculaires, un orchestre imposant et des chœurs grandioses, sans oublier un ballet ouvrant généralement le troisième acte. Le Cid offre bien une telle palette de coloris allant du pittoresque à l’intimisme le plus pur, en passant par le flamboiement du fantastique. Un tel type d’opéra, exaltant de grands sentiments mêlés d’héroïsme, impose des chanteurs exceptionnels capables de soutenir les exigences d’une écriture vocale reposant sur des effets contrastés. Le Cid, opéra oublié, attend de grands interprètes comparables à ceux qui assurèrent son triomphe lors de la création, les fameux frères de Reszké considérés comme les meilleurs interprètes de leur époque. Maria Callas et Georges Thill s’illustrèrent dans les trois airs célèbres qui ont assuré la survie de l’ouvrage : « Pleurez, pleurez mes yeux » (Chimène, Acte 3 Cinquième Tableau), « Ô noble lame étincelante » (Rodrigue, Acte 1, Second Tableau) et « Ô souverain, ô juge, ô père ! » (Rodrigue, Acte 3, Septième Tableau). Le ballet du Deuxième Acte, d’une grande richesse rythmique, a su également s’imposer et perdurer en morceau choisi.

Résumé

Alors que Chimène, fille du comte de Gormas, et Rodrigue, fils de Don Diègue, sont sur le point de se marier selon leur vœu le plus cher, une querelle éclate entre leurs pères. Rodrigue tue en duel le père de Chimène pour venger l’honneur de Don Diègue. Chimène réclame justice mais avant que le Roi ne rende son jugement, Rodrigue doit prendre la tête de l’armée espagnole pour repousser l’offensive des Maures. Rodrigue triomphe et parvient à obtenir le pardon de Chimène qui n’a jamais cessé de l’aimer.

Acte 1

Rodrigue est sur le point d’être fait chevalier ce dont se réjouit Chimène qui sait que rien ne s’oppose à leur mariage. Son père, le comte de Gormas, apprécie ce jeune homme issu d’une famille illustre. Le comte espère pour sa part devenir gouverneur de l’Infant. Chimène s’abandonne à la joie de son amour partagé et favorisé même si elle s’inquiète un peu de l’aveu que lui fait l’Infante, elle aussi amoureuse de Rodrigue.
       Devant la cathédrale de Burgos on fête la victoire sur les Maures. Le peuple rend grâce à Saint-Jacques, saint patron de l’Espagne. Au cours de ces réjouissances Rodrigue prête serment de fidélité au Roi dont il reçoit son épée (« Ô noble lame étincelante »). Le Roi annonce qu’il a choisi Don Diègue, le père de Rodrigue, pour être le gouverneur du prince héritier. Dépité, le comte de Gormas se laisse emporter par la colère au point d’en venir à gifler Don Diègue. Rodrigue accepte de venger son père trop vieux pour se battre contre le comte.

Acte 2

Rodrigue tue en duel le père de Chimène. Quand elle découvre que son futur époux est le meurtrier de son père, Chimène s’évanouit, vaincue par le désespoir. Alors qu’elle se présente devant le Roi pour réclamer justice, Don Diègue prend la défense de son fils et demande à être puni à sa place. Mais on annonce que les Maures ont repris le combat. Le Roi déplore la perte de son plus vaillant capitaine, le comte de Gormas tué par Rodrigue. Don Diègue propose alors que son fils assure la défense du pays. Le jeune homme est acclamé par la foule tandis que le Roi lui confie le commandement de l’armée. 

Acte 3

Dans la solitude de sa chambre, Chimène se lamente sur la nécessité de réclamer la condamnation de Rodrigue pour venger son père (« Pleurez, pleurez mes yeux ! »). Rodrigue vient lui faire ses adieux avant de partir au combat et Chimène laisse paraître la force de ses sentiments en lui demandant de revenir vainqueur.
        Rodrigue exhorte ses hommes au combat. Il s’adresse à Dieu (« Ô souverain, ô juge, ô père ! ») et la voix de Saint Jacques lui promet la victoire. Les soldats galvanisés par la promesse d’un triomphe sont menés au combat par Rodrigue  (« Ô noble lame étincelante »).

Acte 4

La nouvelle de la mort de Rodrigue plonge Chimène et L’Infante dans le désespoir tandis que Don Diègue se montre fier de l’héroïsme de son fils. Mais on annonce le retour triomphal de Rodrigue que les Maures ont proclamé « Cid », c’est-à-dire seigneur. Chimène accorde son pardon au valeureux vainqueur en lui renouvelant ses serments d’amour. 

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