Jeanne d’Arc au bûcher - Jeanne d'Arc...

Informations Description
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Informations générales

  • Compositeur:Arthur Honegger
  • Librettiste:Paul Claudel
  • Date de création:1938
  • Lieu de création:Suisse
  • Nombre d'acte:12
  • Langue originale:Français
  • Maison d'opéra de la production originale:Opernhaus Zürich.

Description de l'Œuvre

Description PrologueScène 1 - Les Voix du cielScène 2 - Le LivreScène 3 - Les Voix de la terreScène 4 - Jeanne livrée aux bêtesScène 5 - Jeanne au poteauScène 6 - Les Rois ou l’invention du jeu de cartesScène 7 - Catherine et MargueriteScène 8 - Le roi qui s’en va-t-à ReimsScène 9 - L’épée de JeanneScène 10 - TrimazoScène 11 - Jeanne d’Arc en flammes

Jeanne d’Arc au bûcher doit sa naissance à une personnalité artistique dont on a oublié aujourd’hui qu’elle fut une des figures  les plus en vue de l’entre-deux-guerres, Ida Rubinstein (1888-1960). Danseuse, actrice et mécène, Ida Rubinstein était passionnée par toutes les formes anciennes de théâtre ce qui la conduisit à commander une vingtaine d’ouvrages à des musiciens aussi talentueux que Debussy, Ravel, Stravinsky ou Honegger qui mirent en musique les textes d’écrivains comme d’Annunzio, Valéry, Gide ou Claudel. La tragédie antique ou le mystère médiéval qui allient parole et musique à la danse et à la pantomime deviennent un champ d’exploration pour cette femme enthousiaste qui a généreusement soutenu la carrière de nombreux artistes. Début 1934, Ida Rubinstein conçoit le projet d’un spectacle sur Jeanne d’Arc après avoir assisté à la représentation d’un mystère médiéval donné par les étudiants de la Sorbonne. Après avoir hésité, Paul Claudel (1868-1955) rédige un livret en une dizaine de jours et Arthur Honegger (1892-1955) se met au travail le 3 janvier 1935. Les deux hommes collaborent étroitement en harmonie avec leur commanditaire. Dans la tourmente de l’avant-guerre, le catholique Claudel, le protestant Honegger et la juive Ida Rubinstein, dépassent tous les clivages pour communier dans l’art. La partition est achevée fin août 1935, mais de nombreux obstacles retardent la création de l’ouvrage qui n’a lieu qu’en mai 1938, en  version concert à Bâle. Ida Rubinstein tient le rôle de Jeanne d’Arc. Le succès est immense. Le public français découvrira Jeanne d’Arc au bûcher le 6 mai 1939à Orléans, lors d’un festival consacré à Jeanne d’Arc. En 1944 Claudel et Honegger ajouteront un prologue établissant un parallèle entre l’invasion des Anglais au XVème siècle et celle des Allemands. Après la guerre, l’œuvre sera jouée dans le monde entier. Ingrid Bergman (1953), Marthe Keller (1987) ou Sonia Petrovna (1992) ont incarné avec talent l’héroïne qui voit défiler toute son existence depuis le bûcher où elle va mourir. Oscillant entre passé et présent, l’ouvrage livre une vision plus symbolique que réaliste même si Claudel a utilisé des sources historiques précises pour retracer les grandes étapes de la vie de son personnage. Cette œuvre brève (une heure et quart) et intense, mêlant rôles parlés et chantés, renoue avec l’esprit du théâtre médiéval tout en offrant un langage musical très moderne. L’alliance du drame et de la musique y est totale. On peut y voir l’illustration d’une préoccupation essentielle d’Honegger qui affirmait : « Mon goût et mon effort ont toujours été d’écrire une musique qui soit perceptible pour la grande masse des auditeurs et suffisamment exempte de banalité pour intéresser cependant les mélomanes ».

Résumé

Jeanne, attachée à son bûcher, dialogue avec Frère Dominique qui va lui lire le grand livre de sa vie. Les événements se succèdent à rebours en commençant par l’évocation du procès, simulacre de justice. Ce sont des bêtes féroces qui ont jugé et condamné une sainte. Jeanne évoque son enfance lorraine et proclame sa foi en Dieu en comprenant la nécessité de son sacrifice. Soutenue par la Vierge, la jeune fille se prépare à subir l’épreuve du bûcher tandis que la foule se divise sur son sort. Le rideau tombe et le chœur apporte sa conclusion : «  Personne n’a un plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’il aime ».

Prologue

La France est occupée par l’envahisseur mais des voix annoncent avec espoir : « Il y eut une fille appelée Jeanne ».

Scène 1 - Les Voix du ciel

Dans cette scène presque exclusivement musicale s’opposent les hurlements du chien et les voix célestes auxquelles se mêle le chant du rossignol. Trois fois les voix appellent Jeanne.

Scène 2 - Le Livre

Jeanne est attachée à son bûcher. Frère Dominique se présente avec un livre et commence à lire la vie de la jeune fille.

Scène 3 - Les Voix de la terre

La foule insulte Jeanne haineusement. Une parodie de jugement est psalmodiée en latin. Des bêtes féroces ont jugé une sainte.

Scène 4 - Jeanne livrée aux bêtes

Les juges de Jeanne ne sont que des animaux stupides et infâmes qui la condamnent au bûcher. L’évêque Cauchon devient « Porcus ».

Scène 5 - Jeanne au poteau

Jeanne est terrifiée par le hurlement d’un chien dans la nuit. Frère Dominique la rassure. Ceux qui l’ont condamnée croient au diable. La vie de Jeanne a été perdue lors d’une partie de cartes.

Scène 6 - Les Rois ou l’invention du jeu de cartes

La politique n’est qu’un jeu de cartes truqué qui a conduit Jeanne au procès.

Scène 7 - Catherine et Marguerite

Les cloches retentissent dans la nuit et Jeanne retrouve les voix des saintes qui l’ont guidée depuis Domrémy. Elles lui confient le salut de la France.

Scène 8 - Le roi qui s’en va-t-à Reims

Jeanne revoit le roi qui se rend à son couronnement à Reims. Lorsqu’elle s’attribue le mérite de cet événement, Frère Dominique lui rappelle qu’elle n’est que la servante de Dieu.

Scène 9 - L’épée de Jeanne

Retour à l’innocence de l’enfance dans la Lorraine natale en réponse à Frère Dominique qui a achevé sa lecture et qui demande à Jeanne des explications sur son épée. La jeune fille proclame sa foi en Dieu.

Scène 10 - Trimazo

La chanson de Trimazo, comptine que Jeanne chantait autrefois. Fragilité et solitude de la jeune femme au seuil de la mort.

Scène 11 - Jeanne d’Arc en flammes

Frère Dominique a disparu. La Vierge apparaît pour accompagner la jeune fille à son supplice. Indifférente à la foule partagée entre la haine et les louanges, Jeanne ne perçoit plus que les voix célestes qui l’encouragent. Le chœur proclame la phrase finale :«  Personne n’a un plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’il aime ».  Le chant du rossignol se fait à nouveau entendre pour clore le drame.

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