Claude - Claude

Informations Description
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Informations générales

  • Compositeur:Thierry Escaich
  • Librettiste:Robert Badinter
  • Date de création:2013
  • Lieu de création:France
  • Nombre d'acte:20
  • Langue originale:Français
  • Maison d'opéra de la production originale:Opéra national de Lyon.

Description de l'Œuvre

Description

L'opéra Claude, commande de l’Opéra national de Lyon, est le premier opus lyrique du compositeur Thierry Escaich. Il prend racine dans la nouvelle Claude Gueux de Victor Hugo (1834), elle-même adaptée d’un fait divers du XIXème siècle – qui a également inspiré Le Rouge et le Noir de Stendhal – d’un père de famille qui, par pauvreté et désespoir, assassine le gardien-chef de la prison où il est incarcéré, ce qui le destine à la guillotine. L’auteur du livret est Robert Badinter, ancien Garde des Sceaux sous François Mitterrand, qui s’est toute sa vie opposé à la peine de mort (jusqu’à ce qu’il en propose l’abolition en 1981), un combat également partagé par Victor Hugo avant lui. Des vers de l’auteur romantique s’intègrent également dans une des scène principales du personnage d’Albin, ainsi que dans les interventions du chœur mixte.

Thierry Escaich affirme : « Ma relation avec Hugo est de longue date. J’aime le rythme de sa phrase, la musique de ses vers, son style particulièrement imagé qui est source d’inspiration pour l’harmonie autant que pour les couleurs orchestrales ». Il a construit l’opéra comme un face-à-face rituel de tension graduelle entre Claude et le Directeur de la prison, ponctué de moments irréels lorsque Claude est enfermé au cachot. Le piano figure le cliquetis perpétuel des machines et l’accordéon est utilisé pour son cynisme strident. Thierry Escaich souhaite que s’incarnent l’obsession et le mouvement, notamment à travers la forme de la passacaille pour les trois affrontements qui opposent Claude et le Directeur. Des réminiscences de Chostakovitch concluent l’œuvre au cours du procès de pacotille qui ne peut mener le protagoniste qu’à l’échafaud.

Distribution à la création, le 27 mars 2013 :

Jean-Sébastien Bou | Claude
Jean-Philippe Lafont | Le Directeur
Rodrigo Ferreira | Albin
Laurent Alvaro | L’Entrepreneur / le Surveillant général
Rémy Mathieu | Le Premier Personnage / le Premier Surveillant             
Philip Sheffield | Le Second Personnage / le Second Surveillant
Loleh Pottier | La Petite Fille
Anaël Chevallier | La Voix en écho
Yannick Berne | Le Premier Détenu / Chœur
Paolo Stupenengo | Le Deuxième Détenu / Chœur
Jean Vendassi | Le Troisième Détenu / Chœur
David Sanchez Serra | L’Avocat
Didier Roussel | L’Avocat général
Brian Bruce | Le Président

Jérémie Rhorer | Direction musicale
Olivier Py | Mise en scène

Orchestre, Chœurs et Maîtrise de l’Opéra de Lyon, Alan Woodbridge (chef de chœur), Pierre-André Weitz (décors et costumes), Bertrand Killy (lumières), Laura Ruiz Tamayo (danseuse), Daniel Izzo (chorégraphie).

Les deux Personnages se souviennent de Claude le canut, apprécié de tous à son atelier qui avait finalement remplacé les hommes par des machines. Il avait pris les armes à Lyon au milieu des barricades pour se révolter contre l’injustice, ce qui lui avait valu d’être emmené à la prison de Clairvaux pour sept ans de travaux forcés.

Dans la prison, le Directeur montre à Claude son plan de travail, où il tissera de la laine. Le Chœur des détenus, malmené par les deux Surveillants, exprime l’insalubrité de leurs conditions de vie, toujours dominées par le froid, la fatigue et la faim. Le Directeur fait preuve de défiance vis-à-vis du détenu.

Albin, un jeune détenu, rencontre des difficultés avec son métier à tisser en panne, sous les moqueries des autres prisonniers. Quand Claude s’approche d’Albin, la cruauté du groupe cesse. Claude finit par remettre la machine d’Albin en marche.

Le Chœur mixte incarne la plume de Victor Hugo avant que le drame ne se développe.

C’est l’heure du déjeuner dans l’atelier. Claude se languit de sa femme et de sa fille et se plaint de son enfermement. Albin, le voyant ne pas manger à sa faim, lui offre un morceau de son pain et lui raconte qu’il s’est retrouvé à Clairvaux après avoir dérobé une montre. Un amour pur et véritable naît entre les deux hommes.

Le Directeur assure à l’Entrepreneur que les détenus travaillent dur, mais l’Entrepreneur se plaint d’un manque de productivité. À l’argument du manque de nourriture et de lumière, l’Entrepreneur menace de ne pas tenir ses propres engagements envers lui concernant les ristournes. Le Chœur mixte reprend son chant hugolien, prônant l’éducation pour éviter la criminalité.

Claude entend une Petite Fille chanter une comptine dans la cour, lui rappelant sa fille et son épouse, dont il n’a aucune nouvelle depuis trois mois. Alors que Claude, illettré, refuse le pain d’Albin, celui-ci lui promet de leur écrire une lettre. L’amitié des deux détenus prend un nouveau tournant.

Le Directeur et le Premier Surveillant narguent Claude : la femme de ce dernier se prostituerait à Lyon pour gagner sa vie et leur fille aurait été placée à la campagne, pour bientôt elle aussi vendre son corps.

Alors que Claude est appelé à porter des tissus, Albin est sommé sans raison de changer d’atelier. Albin s’excuse seul de sa vie misérable auprès de ses parents décédés.

À son retour, Claude s’étonne de ne plus voir Albin. Le Premier Surveillant refuse de lui fournir la moindre explication.

Claude supplie le Directeur de faire revenir Albin car c’est le pain de ce dernier qui fait de lui un bon ouvrier. Le Directeur l’envoie au cachot.

Claude, couché dans sa cellule, entend à nouveau dans un rêve le voix de la Petite Fille, puis d’Albin. Il craint que sa fille ne le reconnaisse plus à sa libération. Albin sent déjà la mort arriver. Le Chœur mixte s’élève à nouveau.

Les deux Personnages évoquent le désespoir de Claude, qui chaque jour se vidait de sa soif de vivre, miné par la faim. Pendant ce temps, Claude annonce à un détenu le destin funeste du Directeur, comme une prémonition. Les deux Personnages racontent le regard noir et insistant porté par Claude chaque soir au Directeur.

Claude demande à nouveau au Directeur de faire revenir Albin à l’atelier : c’est une question de vie ou de mort. Le Directeur l’envoie encore une fois au cachot.

Claude est en rêverie nocturne au son d’un chant de bagnards.

Le Surveillant général confie au Directeur redouter une insurrection des détenus suite à l’incarcération de Claude au cachot. Le Directeur ne veut rien entendre.

Libéré du cachot, Claude annonce à ses codétenus qu’il a pris la décision d’assassiner le cruel Directeur. Les détenus lui proposent de demander une dernière fois au Directeur le retour d’Albin, mais en cas de refus, le meurtre sera inévitable.

Claude supplie une dernière fois le Directeur de faire reparaître Albin. Face à son inflexibilité, Claude le frappe à plusieurs reprises de son poinçon avant de porter des coups à sa propre poitrine sans pouvoir se tuer.

Au procès, les détenus et l’Avocat demandent la grâce de Claude, tandis que les Surveillants réclament la guillotine. Les jurés tranchent pour la mort. Le Chœur mixte reprend les mots conclusifs de Claude Gueux : « Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, moralisez-la, utilisez-la ; vous n’aurez pas besoin de la couper ».

Les deux Personnages se rappellent l’exécution rapide de Claude, dans le vacarme de la foule.

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