Supplément au voyage de La Bohème dans les étoiles : une nouvelle étoile est née !

Xl_la-boheme-benjamin-bernheim © DR

J’ai déjà écrit ici même, après la première représentation à l’Opéra Bastille, ce que je pensais de cette Bohème de Puccini revue par Claus Guth : je n’y reviendrai pas.
En revanche, j’avais entendu lors des répétitions et de la pré-générale (auxquelles j’assistais pour préparer la retransmission en direct au cinéma de cette Bohème dans le cadre de la série « Viva l’opéra » pour les salles UGC) la performance du jeune ténor franco-suisse Benjamin Bernheim qui m’avait alors impressionné. Je suis donc allé le réentendre lors de sa deuxième représentation et force est de constater qu’il est la plus-value de la seconde distribution de cette Bohème. Car pour le reste, rien n’a changé, ni le chef, Gustavo Dudamel, toujours superlatif, ni l’ensemble des interprètes, avec toujours les points forts que constituent Aïda Garifullina en Musetta, Artur Rucinski en Marcello ou Roberto Tagliavini en Colline, avec aussi la présence tout à fait satisfaisante de Nicole Car en Mimi.

Le vrai changement est donc bien le remplacement du Rodolfo d’Atalla Alyan, un ténor brésilien un peu perdu dans le vaisseau Bastille, par Benjamin Bernheim. Depuis plusieurs saisons, le développement vocal de ce jeune ténor retient l’attention : le timbre est beau, souple, chaleureux mais surtout la ligne vocale est remarquablement tenue, avec une projection idéale, un soutien permanent qui ouvre la voix vers son espace supérieur et lui permet d’habiter la grande salle de l’Opéra Bastille, et une intelligence du chant qui participe grandement de la construction du personnage, aussi bien psychologique que vocale. Aujourd’hui, Benjamin Bernheim est assurément à l’aube d’une grande carrière : les plus grandes maisons s’intéressent à lui, son répertoire se diversifie sans s’alourdir prématurément, sa présence en scène s’affine, tout fait qu’on doit profiter de cette Bohème parisienne pour le découvrir (ou le retrouver) ! Et puisque c’en est l’époque, formons des vœux pour qu’il revienne souvent à l’Opéra de Paris !

Alain Duault

Crédit photo : Bernd Uhlig - OnP

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