
Le premier Festival d’Opéra de Séville se décline dans plusieurs hauts lieux emblématiques de la cité andalouse avec une ambition : faire sortir l’opéra des théâtres et aller à la rencontre des spectateurs. Le Festival promet une programmation éclectique, entre œuvres de répertoire, opéras contemporains et raretés sévillanes.
Parallèlement à Madrid et son Teatro Real ou Barcelone et le Gran Teatre del Liceu, en Espagne, Séville aussi entend faire valoir son offre lyrique : la cité andalouse organise son premier Festival d’Opéra, du 25 septembre au 12 octobre 2025. Un rendez-vous lyrique qui prend des allures de « déclaration d’amour » à l’histoire et au patrimoine sévillans, selon le maire de la ville José Luis Sanz, dans la mesure où ce sera « la ville de Séville tout entière (qui) fera office de scène pour faire vibrer le monde ». En d'autres termes, les organisateurs entendent « sortir l'opéra des théâtres, le faire descendre dans la rue et le partager avec les Sévillans comme les visiteurs de passage ».
Ce premier Festival d’Opéra de Séville doit en effet se décliner dans sept hauts lieux de la cité andalouse : au Théâtre de la Maestranza, la principale maison d’opéra de Séville, mais aussi à la Real Fabrica de Artilleria (cette ancienne fabrique d’armes du XVIIe reconvertie en espace artistique), le palais fortifié de l’Alcazar de Séville, la salle de l’Espace Turina réputée pour sa programmation contemporaine et d'avant-garde, ainsi que trois Casas Palacios : le Palacio de las Dueñas, la Casa Salinas et l’Hospital de la Caridad.
Programmation : des opéra rares, de répertoire et contemporains
La programmation du Festival, entre productions lyriques et récitals, fait écho aux lieux de représentation. Les festivités débuteront avec Les enfants terribles de Philip Glass, dans une production signée de la metteuse en scène Susana Gómez et du scénographe Juan Ruesga qui exploitera le cadre emblématique la Real Fabrica de Artilleria. Le chef Juan García Rodríguez en assurera la direction musicale, pour accompagner la soprano Clara Barbier Serrano, la mezzo Lidia Vinyes Curtis, le ténor Samy Camps et le baryton Dietrich Henschel.
Pour les amateurs de répertoire au Teatro de la Maestranza, le Festival propose Don Giovanni dans une production signée Cecilia Ligorio importée de l’Opéra de Cologne. Sur scène, Alessio Arduini et Jan Antem se partagent le rôle-titre aux côtés notamment de Julie Boulianne en Donna Elvira ou Marina Monzó en Zerlina.
La Festival promet aussi mettre à l’honneur des ouvrages plus rares, incluant deux opéras du compositeur sévillan Manuel García, le père de Maria Malibran et de Pauline Viardot. D’abord Il Califfo di Bagdad, opéra bouffe en deux actes donné dans le cadre idyllique du Real Alcázar, qui s’articule autour de l’amour qu’éprouvent l’un pour l’autre la jeune Zetulbé et l’énigmatique Isauun. Le second se fait d’abord passer pour un petit voleur pour éprouver la sincérité des sentiments de la première, avant de se révéler sous sa véritable identité, celle du puissant Calife de Bagdad. L’exploration du répertoire du compositeur se poursuit avec Quien porfía mucho alcanza, opéra-comique qui met en scène les amours contrariées du prisonnier évadé Alejandro et Bernarda, fille du capitaine de la garde. L'ouvrage sera donné dans le Palacio de las Dueñas, érigé entre le XVe et le XVIe siècle et notamment réputé pour ses patios et jardins.
La programmation se complète notamment avec la reprise de Don Juan No Existe, opéra de la compositrice Helena Cánovas Parés créé l’année dernière au Festival de Perelada. Le Festival d’Opéra de Séville reprend ici la production de Bárbara Lluch, défendue cette fois par la soprano Sachika Ito, le ténor Iván Sánchez Aguila et le baryton Josep Ramón Olivé dans le rôle-titre.
Le Festival d’Opéra de Séville se complète de plusieurs récitals donnés dans différents hauts lieux de la cité andalouse. En plus d’une programmation éclectique et d’une mise en valeur du patrimoine sévillan, le Festival promet aussi une billetterie accessible, avec des places proposées à partir d’une quinzaine d’euros et des réductions pour les spectateurs jeunes, âgés ou encore sans emploi. La programmation complète est détaillée par ici.
publié le 25 septembre 2025 à 17h15 par Aurelien Pfeffer
25 septembre 2025 | Imprimer
Commentaires