Faute de visa, Aigul Akhmetshina contrainte de renoncer au Barbier de Séville ce samedi à l’Opéra de Paris

Xl_aigul-akhmetshina-visa-barbier-de-seville-paris © Aigul Akhmetshina

Aigul Akhmetshina aurait dû reprendre le rôle de Rosina dans le Barbier de Séville à l’Opéra Bastille à partir de ce 28 juin. Elle doit y renoncer, faute d’obtention de visa. La jeune mezzo évoque le stress des passages de frontière.

Depuis le 10 juin dernier, l’Opéra Bastille reprend Le Barbier de Séville dans la mise en scène de Damiano Michieletto, « époustouflante de vivacité et de rythme scénique », qui avait été créée au Grand Théâtre de Genève en 2010, avant d’être régulièrement reprise ensuite à l’Opéra de Paris. Isabel Leonard interprète le rôle de Rosina dans la première distribution et Aigul Akhmetshina devait lui succéder à partir de ce 28 juin, jusqu’au 13 juillet prochain.

L’administration en a décidé autrement : faute d’avoir obtenu son visa dans les temps, la jeune mezzo d’origine russe n’a pas pu rejoindre Paris dans les temps et ne pourra donc pas interpréter Rosina ce samedi soir. C’est Isabel Leonard qui chantera le rôle pour (au moins) une représentation supplémentaire. C’est ce qu’Aigul Akhmetshina annonce sur les réseaux sociaux :

« Je suis vraiment triste d'annoncer que je ne pourrai pas chanter la première du Barbier de Séville à l'Opéra Bastille ce samedi, car j'attends toujours mon visa... Un grand merci à l’Opéra pour son soutien et sa compréhension pendant cette période stressante. Et un grand merci à la formidable Isabel Leonard qui interprète le rôle !
J'envoie plein d'amour et de chance à mes merveilleux collègues. Je sais que ce sera une magnifique représentation.
Je croise les doigts pour pouvoir chanter la deuxième représentation. J'espère vraiment vous rejoindre très bientôt.
Merci à tous pour votre amour et votre soutien ! »

Si Aigul Akhmetshina obtient son visa d’ici là, elle est attendue sur la scène de l’Opéra de Paris pour la représentation du 2 juillet et les suivantes.

Au-delà du contretemps, toujours sur les réseaux sociaux et en réaction à l’annonce de la mezzo, son collègue le ténor Piotr Beczała lui fait remarquer : « je t’avais dit, tu as besoin d’un passeport européen ». Aigul Akhmetshina lui répond : elle a manifestement fait une demande de nationalité espagnole – refusée à cette heure, précisant « peut-être ne suis-je pas suffisamment célèbre pour bénéficier d’une telle adoption (par l’Espagne) ».

On se souvient que Pretty Yende s’était heurtée à des difficultés similaires (elle avait relaté avoir été placée en cellule de rétention de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle), déjà avant de se produire à l’Opéra de Paris. Aigul Akhmetshina évoque de son côté le stress des passages de frontière : « (...) à chaque fois que je fais une demande de visa, je ne sais jamais ce qu’ils vont me demander – des relevés bancaires, des lettres d'invitation, des justificatif de domicile… peut-être que la prochaine fois, ce sera de la poussière magique de licorne... Blague à part, c’est incroyablement stressant. Vous ne savez jamais si la demande de visa sera acceptée, annulée à la dernière minute ou si chaque tampon de votre passeport donnera lieu à des questions. Et parfois, la façon dont vous êtes traité dans le processus est simplement inhumaine. Nous voulons simplement aller travailler et faire ce que nous aimons ».

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