Ariane à Naxos - Ariadne auf Naxos

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Description de l'Œuvre

Description PrologueActe 1

Dans une lettre datée de 1924, Hugo von Hofmannsthal évoque Ariane à Naxos en l’appelant : « notre enfant préféré ». L’ouvrage avait été initialement conçu comme un bref divertissement destiné à venir compléter la représentation du Bourgeois Gentilhomme de Molière pour lequel Richard Strauss avait composé une musique de scène « à la manière de » Lully. La création à Stuttgart en 1911, ne fut pas couronnée de succès. Les spectateurs n’apprécièrent pas l’insolite réunion d’une pièce de Molière adaptée par Hofmannsthal, avec un opéra sur le thème tant de fois utilisé, d’Ariane abandonnée par Thésée sur l’île de Naxos. Strauss et Hofmannsthal durent complètement repenser leur projet pour qu’il s’impose, au terme d’une gestation mouvementée, comme un des sommets de leur collaboration. La version définitive créée en 1916 remplace la pièce de Molière par un prologue où s’affirme le personnage du Compositeur, un des plus beaux rôles conçus par Strauss, dans la lignée de l’Octavian du Chevalier à la Rose (1911). Le parti pris du « théâtre dans le théâtre » annonce les jeux de miroirs et la réflexion théorique sur la création lyrique qui s’épanouiront dans Capricio (1942). Nous assistons à la répétition d’un « opera seria », Ariane, qu’on doit donner dans le théâtre privé d’un riche bourgeois viennois. Pour ne pas risquer d’ennuyer les spectateurs invités à cette représentation, il décide qu’on donnera ensuite un intermède comique à la manière de la « commedia dell’arte ». Le procédé de la mise en abyme qui consiste à montrer dans un opéra la réalisation d’un opéra, permet à Richard Strauss de pratiquer un art où il excelle, celui du pastiche néo-classique. La partition reste cependant d’une étonnante modernité comme en témoigne l’utilisation de la « conversation en musique ». L’art de la parodie irrigue cette œuvre très sophistiquée où Hofmannsthal fait se côtoyer idéalement la gravité et le comique. Cependant, il y voyait aussi l’occasion d’approfondir un de ses thèmes favoris, celui de la métamorphose. L’œuvre apparaît bien comme un parcours initiatique pour les protagonistes. Ainsi, le Compositeur change au contact de la réaliste et sémillante Zerbinette, soprano colorature d’une vertigineuse virtuosité. Et Bacchus gagné par l’amour, s’exclame : « Maintenant, je suis autre que celui que j’étais », répondant à Ariane qui s’interroge : « Quelle est cette part de moi que j’abandonne ? ». Dans sa Lettre sur Ariane, Hofmannsthal écrivait : « Qui veut vivre doit se dépasser, se métamorphoser, oublier. Et pourtant, persister, ne pas oublier, être fidèle, c’est à cela que tient la dignité de tout homme. » Ariane à Naxos porte avec brio cette contradiction fondamentale, entre pastiche et modernité, rire et gravité, jeu et réalité.

Résumé

Au XVIIIème siècle, chez l’homme le plus riche de Vienne, le maître de musique apprend avec consternation que l’ « opera seria », Ariane à Naxos, composé par son élève pour être le principal ornement d’une soirée, sera suivi d’un intermède comique ! Le Compositeur est encore plus désorienté quand il apprend que pour gagner du temps, le maître des lieux souhaite que tout soit fondu dans la même représentation. En dépit des protestations du Compositeur, l’opéra se déroulera au milieu des interventions bouffonnes des personnages de la commedia dell’arte menés par l’énergique et piquante Zerbinette.

Prologue

Chez un riche mécène viennois, sorte de bourgeois gentilhomme, deux troupes préparent et répètent le spectacle que chacune s’apprête à donner.
Commedia dell’arte pour Zerbinette (soprano aigu) et ses compagnons, drame lyrique pour le Compositeur (soprano), et ses chanteurs.
Afin d’écourter la soirée et permettre au feu d’artifice d’être tiré en temps et en heure, le maître, représenté par son Majordome (rôle parlé), exige que les deux ouvrages soient donnés simultanément.
Consternation et indignation de la part du Compositeur qui par manque d’argent, se résout à accepter, non sans avoir amoureusement chanté la grandeur de la musique, le plus sacré des arts. Sous la pression du Maître de Musique (baryton) et du Maître de Ballet (ténor), le Compositeur, sensible au charme de Zerbinette, accepte la transformation de son opéra. Toutefois il se ressaisit et furieux, s’enfuit, incapable de supporter un pareil outrage.
L’opéra peut alors commencer. 

Acte 1

Naïade, Dryade et Echo (soprano, contralto, soprano), trois nymphes, compatissent au malheur d’Ariane (soprano), endormie près d’une grotte, sur une île déserte.
Tout juste éveillée, elle se lamente sur son sort, abandonnée par son bien-aimé Thésée.
Alors qu’elle aspire à rejoindre le royaume des morts, les comédiens Arlequin (baryton), Scaramouche (ténor), Truffaldino (basse) et Brighella (ténor), viennent la divertir, tentent de la consoler, et Zerbinette espère la persuader du renouveau de l’amour.
Survient Bacchus qu’Ariane voit d’abord sous les traits du messager de la mort tant espéré, avant de se laisser charmer et de partir avec lui dans un long duo d’amour, avec l’approbation attendrie et rieuse de Zerbinette.

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